Saint Marc, Évangéliste

Marc et son attribut, le lion, vers 1493, Chroniques de Nuremberg.

A propos de l’évangéliste saint Marc

A propos de l’évangéliste saint Marc, né d’une famille juive aisée, on sait seulement ce qu’en disent les Actes des Apôtres et certaines lettres des saints Pierre et Paul ; il ne fut pas un disciple du Seigneur, même si quelque auteur l’identifie avec le jeune homme, fils de la veuve Marie, qui, vêtu tout simplement d’un drap, suivit Jésus après son arrestation dans le jardin de Gethsémani. Marc collabora au contraire avec l’apôtre Paul, connu à Jérusalem. Il fut avec lui à Chypre et puis à Rome. En l’an 66 saint Paul depuis sa prison romaine écrit à Timothée : « Prends Marc et emmène-le avec toi, car il me sera utile pour le ministère » (2Tm4,11).

Saint Marc à Rome et les autres voyages

On ne sait pas si Marc réussit à gagner Rome à temps pour assister au martyre de Paul, mais, certainement dans la capitale de l’Empire il se mit au service de Pierre. La Basilique romaine de saint Marc, en plein centre historique, témoigne de sa présence, vu qu’on dit qu’elle a été érigée à l’endroit où se trouvait la maison où vécut l’évangéliste. Pierre cite souvent le nom de Marc. Dans sa Première lettre par exemple, nous lisons : « La communauté qui a été élue est avec moi et demeure en Babylone (Rome) ; et ainsi que Marc mon fils » (1¨Pt5, 13)

Ou encore, dans les Actes des Apôtres, après la « miraculeuse » libération de Pierre de la prison : « après avoir réfléchi, il se rendit dans la maison de Marie, mère de Jean dit aussi Marc, où se trouvait un bon nombre de personnes recueillies en prière » (Ac12, 12)

Après la mort du Prince des Apôtres, on perd les traces de Marc : une ancienne tradition veut qu’il soit évangélisateur en Egypte et fondateur de l’Eglise d’Alexandrie. Une autre tradition rapporte, qu’avant de rentrer en Egypte, il fut à Aquilée pour s’occuper de l’évangélisation de l’aire nord-est de l’Empire. Ici il convertit Ermagore devenu premier évêque de la ville. En quittant Aquilée, il semble qu’en raison d’une tempête il accosta aux îles Réaltines, noyau originaire de la future Venise. Dans le sommeil il vit un ange qui lui promit qu’en cette terre il aurait dormi dans l’attente du dernier jour.

Le témoignage suprême de saint Marc

L’évangéliste Marc mourut probablement entre 68 et 72, peut-être martyre à Alexandrie d’Egypte. C’est ainsi que l’écrivent les Actes de Marc au IVème siècle : le 24 avril, la corde au cou, il fut trainé par les païens à travers les rues d’Alexandrie. Jeté en prison, il fut réconforté par un ange mais le lendemain il subit la même torture atroce et mourut. Son corps était destiné aux flammes, mais il en fut sauvé par des fidèles et il fut enterré dans une grotte. D’où, au Vème siècle il fut transféré dans une église. Selon une légende de 828, deux marchands vénitiens auraient emporté, sous la menace des Arabes, le corps dans la cité de Venise où il est conservé aujourd’hui dans la Basilique qui lui est dédiée. Certaines de ses reliques sont conservées aussi au Caire, en Egypte, dans la cathédrale de Saint Marc, siège du patriarche copte orthodoxe Twadros II.

L’Évangile  « concret » de Marc

Marc est considéré comme « le sténographe de Pierre ». Son Évangile fut écrit entre l’an 50 et 60. Selon la tradition, il transcrivit la prédication de Pierre et ses catéchèses, destinées spécialement aux premiers chrétiens de Rome, sans les élaborer ni les adapter à un autre schéma personnel, c’est pour cela que son Évangile renferme la vivacité et la sincérité d’un récit populaire. Sa langue est le grec, la langue la plus répandue de l’époque ; et l’objectif des récits est de démontrer la puissance de Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui se manifeste dans les nombreux miracles qu’il fait. Les paroles de l’Évangile de Marc : « Allez dans le monde entier et proclamer l’Évangile à toute créature », a expliqué une fois le Pape François, indiquent clairement ce que Jésus attend de ses disciples.

Marc, Patron de Venise

Déjà en 1071 saint Marc fut choisi comme titulaire de la Basilique et Patron principal de la Sérénissime. Venise resta indissolublement liée à sa personne, dont le symbole d’évangéliste, le lion ailé serrant un livre avec ce texte : « Pax tibi Marce Evangelista meus », devint l’emblème de la Cité reproduit en plusieurs endroits de la ville et dressé partout où la Sérénissime porta sa domination.

Saint Marc est le patron des notaires, des écrivains, des vitriers, des opticiens. Il est vénéré dans diverses églises chrétiennes, même en dehors de l’Église catholique, par l’Église orthodoxe et par l’Église copte qui le considère comme son propre patriarche.

Tétramorphe

Lion de Saint-Marc sur la basilique Saint-Marc.

Le Lion de saint Marc est la représentation de l’évangéliste saint Marc sous la figure du lion ailé du tétramorphe. Elle est souvent ornée d’une auréole, accompagnée d’un livre ou d’une épée, placé entre ses pattes avant. L’épée signifiant un état de guerre et le livre un état de paix.

Vision du prophète Ezéchiel. Symbole des quatre évangélistes. Le phénomène s’est rapproché de l’écrivain sacré, qui en expose les détails au fur et à mesure qu’ils se présentent à lui

Avant la ruine de Jérusalem

Vocation du prophète

1 Et il arriva, la trentième année, au quatrième mois, le cinquième jour du mois, comme j’étais parmi les captifs, près du fleuve Kébar, que les cieux s’ouvrirent et que je vis des visions de Dieu.
2 Au cinquième jour du mois, c’était la cinquième année de la captivité du roi Jéhojachin,
3 la parole de l’Éternel fut adressée à Ézéchiel, fils de Buzi, sacrificateur, au pays des Chaldéens, près du fleuve Kébar, et là, la main de l’Éternel fut sur lui.
4 Je vis, et voici, un vent de tempête venait du septentrion, une grosse nuée et une masse de feu : elle resplendissait à l’entour, et au milieu d’elle on voyait comme du métal qui est au milieu du feu.
5 Et au milieu, quelque chose qui ressemblait à quatre êtres vivants ; et voici quel était leur aspect : ils avaient une ressemblance humaine.
6 Chacun avait quatre faces et chacun quatre ailes.
7 Leurs pieds étaient droits, et la plante avait la forme du pied d’un veau, et ils étincelaient comme de l’airain poli.
8 Et ils avaient des mains d’homme sous leurs ailes, des quatre côtés, et tous quatre avaient leurs faces et leurs ailes.
9 Leurs ailes étaient jointes l’une à l’autre, et en marchant ils ne se tournaient point ; chacun allait devant soi.

10 Et leur face ressemblait à une face d’homme ; et tous quatre avaient une face de lion à droite, et tous quatre une face de taureau à gauche, et tous quatre une face d’aigle.
11 Et leurs faces et leurs ailes étaient séparées par le haut ; chacun avait deux ailes qui joignaient celles de l’autre et deux ailes qui couvraient son corps.
12 Et chacun allait devant soi ; là où l’Esprit les faisait aller, ils y allaient ; ils ne se tournaient pas en allant.

13 Et l’aspect de ces êtres vivants ressemblait à des charbons ardents ; ils paraissaient embrasés comme des torches ; le feu circulait entre ces êtres ; ce feu resplendissait, et il en sortait des éclairs.
14 Et ces êtres couraient en tous sens, pareils à la foudre.

15 En regardant ces êtres, j’aperçus une roue à terre auprès d’eux, des quatre côtés.
16 L’aspect de ces roues et leur forme était celui de la pierre de Tharsis, et toutes quatre étaient semblables ; leur aspect et leur forme étaient comme serait une roue traversée par une autre roue.
17 En avançant, elles allaient sur leurs quatre côtés et ne se tournaient pas en allant.
18 Et leurs jantes étaient hautes et formidables, et leurs jantes à toutes les quatre étaient remplies d’yeux tout autour.
19 Quand les êtres allaient, les roues allaient aussi à côté d’eux, et quand les êtres s’élevaient de terre, les roues s’élevaient aussi.
20 Là où l’Esprit les poussait à aller, ils y allaient, l’Esprit les y poussant, et les roues s’élevaient avec eux, car l’Esprit de l’être vivant était dans les roues.
21 Quand ils allaient, elles allaient, et quand ils s’arrêtaient, elles s’arrêtaient, et quand ils s’élevaient de terre, les roues s’élevaient aussi, car l’Esprit de l’être vivant était dans les roues.
22 Et au-dessus des têtes des êtres vivants il semblait y avoir un firmament pareil à un cristal d’une splendeur auguste ; il était étendu au-dessus de leurs têtes.
23 Et sous le firmament se dressaient leurs ailes, l’une vers l’autre ; ils en avaient chacun deux qui leur couvraient le corps.
24 Et j’entendis le bruit de leurs ailes quand ils allaient, comme le bruit de grosses eaux, comme la voix du Tout-Puissant ; un bruit tumultueux tel que le bruit d’un camp ; quand ils s’arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes.
25 Et il se faisait un bruit au-dessus du firmament qui était sur leur tête ; quand ils s’arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes.
26 Et au-dessus du firmament qui était sur leurs têtes, on voyait comme une pierre de saphir ressemblant à un trône ; et sur cette ressemblance de trône, il semblait y avoir comme une figure d’homme au-dessus.
27 Et au-dedans et à l’entour, je vis comme du métal semblable à du feu, depuis ce qui paraissait ses reins et au-dessus ; et depuis ce qui paraissait ses reins et au-dessous, je vis comme du feu et un éclat tout autour de lui.
28 Tel qu’est l’aspect de l’arc qui est dans la nuée en un jour de pluie, tel était l’aspect de ce qui resplendissait à l’entour. C’était une apparition de l’image de la gloire de l’Éternel. Et je vis et je tombai sur ma face, et j’entendis la voix de quelqu’un qui parlait.

Cercle sacré

Saint Marc est associé au Lion, au feu et au sud.

Placé face à l’est, Marc se trouve ainsi à votre droite, au sud.

25 avril. S. Marc, Evangéliste

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Le Lion évangélique qui assiste devant le trône de Dieu, avec l’Homme, le Taureau et l’Aigle, se montre aujourd’hui sur le Cycle. Ce jour a vu Marc s’élancer de la terre au ciel, le front ceint de la triple auréole de l’Évangéliste, de l’Apôtre et du Martyr.

De même que les quatre grands Prophètes, Isaïe. Jérémie, Ézéchiel et Daniel, résument en eux la prédiction en Israël ; ainsi Dieu voulait que la nouvelle Alliance reposât sur quatre textes augustes, destinés à révéler au monde la vie et la doctrine de son Fils incarné. Les quatre Évangiles, nous disent les anciens Pères, sont les quatre fleuves qui arrosaient le jardin des délices, et ce jardin était la figure de l’Église à venir. Le premier des quatre oracles de la nouvelle Alliance est Matthieu, qui avant tout autre initia les hommes a la vie et à la doctrine de Jésus : nous verrons poindre son astre en septembre ; le second est Marc, qui nous illumine aujourd’hui ; le troisième est Luc, dont nous attendrons le lever jusqu’en octobre ; le quatrième est Jean, que nous avons connu près de la crèche de l’Emmanuel en Bethléhem. Arrêtons-nous à contempler les grandeurs du second.

Marc est le disciple chéri de Pierre, le brillant satellite du Soleil de l’Église. Son Évangile a été écrit à Rome, sous les yeux du Prince des Apôtres. Le récit de Matthieu avait déjà cours dans l’Église ; mais les fidèles de Rome désiraient y joindre la narration personnelle de leur Apôtre. Pierre ne consent pas à écrire lui-même ; il engage son disciple à prendre la plume, et l’Esprit-Saint conduit la main du nouvel Évangéliste. Marc s’attache à la narration de Matthieu ; il l’abrège, mais en même temps il la complète. Un mot, un trait de développement, viennent attester à chaque page que Pierre, témoin et auditeur de tout, a suivi de près le travail de son disciple. Mais le nouvel Évangéliste passera-t-il sous silence ou cherchera-t-il à atténuer la faute de son maître ? Loin de là ; l’Évangile de Marc sera plus dur que celui de Matthieu dans le récit du reniement de Pierre. On sent que les larmes amères provoquées par le regard de Jésus dans la maison de Caïphe, n’ont pas encore cessé de couler. Le travail de Marc étant terminé, Pierre le reconnut et l’approuva, les Églises accueillirent avec transportée second récit des mystères du salut du monde, et le nom de Marc devint célèbre par toute la terre.

Matthieu, qui ouvre son Évangile par la généalogie humaine du Fils de Dieu, avait réalise le type céleste de l’Homme ; Marc remplit celui du Lion ; car il débute par le récit de la prédication de Jean-Baptiste, rappelant que le rôle de ce Précurseur du Messie avait été annoncé par Isaïe, quand il avait parlé de la Voix de celui qui crie dans le désert ; voix du lion qui ébranle les solitudes par ses rugissements.

La carrière d’Apôtre s’ouvrit devant Marc lorsqu’il eut écrit son Évangile. Pierre le dirigea d’abord sur Aquilée, où il fonda une insigne Église ; mais c’était trop peu pour un Évangéliste. Le moment était venu où l’Égypte, la mère de toutes les erreurs, devait recevoir la vérité, où la superbe et tumultueuse Alexandrie allait voir s’élever dans ses murs la seconde Église de la chrétienté, le second siège de Pierre. Marc fut destiné par son maître à ce grand œuvre. Par sa prédication, la doctrine du salut germa, fleurit et produisit le bon grain sur cette terre la plus infidèle de toutes ; et l’autorité de Pierre se dessina dès lors, quoique à des degrés différents, dans les trois grandes cités de l’Empire : Rome, Alexandrie et Antioche.

Sous l’inspiration de Marc, la vie monastique préluda à ses saintes destinées, dans Alexandrie même, par l’institution chrétienne des Thérapeutes. L’intelligence de la vérité révélée prépara de bonne heure, dans ce grand centre des études humaines, les éléments de la brillante école chrétienne qui commença d’y fleurir dès le second siècle. Tels furent les effets de l’influence du disciple de Pierre dans la seconde Église du monde.

Mais la gloire de Marc fût restée incomplète, si l’auréole du martyre ne fût pas venue la couronner. Les succès de la prédication du saint Évangéliste ameutèrent contre lui les fureurs de l’antique superstition égyptienne. Dans une fête de Sérapis, Marc fut maltraité par les idolâtres, et on le jeta dans un cachot. Ce fut là que le Seigneur ressuscité, dont il avait raconté la vie et les œuvres divines, lui apparut la nuit, et lui dit ces paroles célèbres qui sont la devise de l’antique république de Venise : « Paix soit avec toi, Marc, mon Évangéliste ! » A quoi le disciple ému répondit : « Seigneur ! » Sa joie et son amour ne trouvèrent pas d’autres paroles. Ainsi Madeleine, au matin de Pâques, avait gardé le silence après ce cri du cœur : « Cher Maître ! » Le lendemain, Marc fut immolé par les païens ; mais il avait rempli sa mission sur la terre, et le ciel s’ouvrait au Lion, qui allait occuper au pied du trône de l’Ancien des jours la place d’honneur où le Prophète de Pathmos le contempla dans sublime vision.

Au IXe siècle, l’Église d’Occident s’enrichit de la dépouille mortelle de Marc. Ses restes sacrés fuient transportés à Venise, et sous les auspices du Lion évangélique commencèrent pour cette ville les glorieuses destinées qui ont duré mille ans. La foi en un si grand patron opéra des merveilles dans ces îlots et ces lagunes d’où s’éleva bientôt une cite aussi puissante que magnifique. L’art byzantin construisit l’imposante et somptueuse Église qui fut le palladium de la reine des mers, et la nouvelle république frappa ses monnaies à l’effigie du Lion de saint Marc : heureuse si, plus filiale envers Rome et plus sévère dans ses mœurs, elle n’eût jamais néré de sa gravité antique, ni de la foi de ses plus beaux siècles !

Réunissons à la gloire de Saint Marc les éloges de l’Orient et de l’Occident. Nous commencerons par cette Hymne que lui consacra au IXe siècle saint Paulin, l’un de ses successeurs sur le siège d’Aquilée.

HYMNE.

Déjà par le monde entier elle répand son éclat, cette Lumière céleste qui la splendeur du Père, et de laquelle procède la lumière créée qui nous réjouit de son éclat ; ce flambeau qui dans sa splendeur n’éprouve jamais de défaillance et éclaire notre ciel, en dissipant les ombres qui couvraient le monde.

Le bienheureux Marc, docteur évangélique, avait reçu dans son cœur un rayon de cette lumière sacrée ; reflet ardent et lumineux, il chassa devant lui les ténèbres dont le monde était enveloppé.

Il fut une des sept blanches colonnes qui soutiennent l’édifice, l’un des sept chandeliers d’or, un astre dont l’éclat parcourt l’univers entier ; placé à la base. il soutient, comme un de leurs quatre fondements, les Églises qui sont sous le ciel.

Ézéchiel, l’antique et saint prophète, Jean qui reposa sur le sein du Christ, l’ont vu l’un et l’autre la forme d’un animal mystique, sous le symbole du Lion qui fait retentir le désert de ses rugissements.

Le bienheureux Pierre l’envoya vers la ville d’Aquilée, cité fameuse en ces temps ; Marc y sema la parole sainte, et sa moisson s’élevait au centuple, lorsqu’il la transporta dans les greniers célestes.

Ce fut lui qui établit dans cette ville l’Église du Christ, la posant survie solide fondement de la loi, sur cette pierre sans tache, que ni les débordements du fleuve, ni la fureur des vents, ni les torrents, ni les pluies, ne sauraient ébranler.

Il en revint le front ceint, d’une couronne qui mêlait à ses palmes et à ses lauriers l’éclat des roses et des lis ; athlète combattant du Christ, il portait ce diadème glorieux, lorsqu’il rentra dans Rome, conduit parce Maître divin.

Ce fut alors que, rempli de l’Esprit-Saint, il se dirigea vers Alexandrie, et on l’entendit dans toute l’étendue de l’Égypte annoncer aux hommes que le Fils unique du l’ère adorable était venu sur la terre pour le salut du monde.

Mais ce peuple endurci et cruel préparait des tourments au soldat du Christ. Un jour il le chargea déchaînes, le blessa avec la pointe de ses javelots, déchira sa chair à coups de fouets, et l’enferma dans une noire prison.

Marc fut donc le premier qui porta le nom du Dieu suprême dans Alexandrie ; il dédia au Christ une basilique qui fut consacrée par l’effusion de son sang, et à laquelle il donna la sainte foi pour rempart.

Gloire et empire soit au Père ! à vous aussi, Fils de Dieu, plus haut des cieux ! à l’Esprit-Saint honneur et puissance ! à l’indivisible Trinité, nos hommages dans les siècles éternels ! Amen.

L’Église grecque, dans ses Ménées, célèbre à son tour le saint Évangéliste par de nombreuses strophes, entre lesquelles nous choisissons les suivantes.

(DIE XXV APRILIS.)

Célébrons, ô fidèles, par de dignes louanges l’écrivain sacré, le grand patron de l’Égypte, et disons : O Marc rempli de sagesse, par ton enseignement et tes prières conduis-nous tous, comme un Apôtre, à cette vie tranquille qui ne connaît plus les tempêtes.

Tu fus d’abord le compagnon des voyages de celui qui est le Vase d’élection, et avec lui tu parcourus toute la Macédoine ; venu ensuite à Rome, tu apparus en cette ville comme l’interprète de Pierre, et après de dignes combats soutenus pour Dieu, l’Égypte fut le lieu de ton repos.

Tu rendis la vie aux âmes brûlées de soif, en faisant tomber sur elles la blanche neige de ton Évangile ; c’est pour cela, divin Marc, que Alexandrie célèbre aujourd’hui ta fête avec nous par des chants magnifiques, et s’incline avec respect devant tes reliques.

Heureux Marc, tu t’es désaltéré au torrent des délices célestes, et tu as jailli du Paradis comme un fleuve de paix dont les eaux sont éclatantes de lumière, arrosant la face de la terre par les ruisseaux de ta prédication évangélique, versant les flots de ta doctrine divine sur les plantations de l’Église.

Si Moïse autrefois engloutit les Égyptiens dans es abîmes de la mer, c’est toi, ô Marc digne de toute louange, qui par la sagesse de tes enseignements les as retirés du gouffre de l’erreur, étant assisté du divin pouvoir de celui qui a daigné être pèlerin dans ce pays, et a détruit dans la Force de son bras les idoles que la main de l’homme avait faites.

O divin Marc, tu as été la plume de l’écrivain sage et rapide, en racontant d’une façon merveilleuse l’incarnation du Christ, et annonçant dans un splendide langage les paroles de l’éternelle vie qui sont rapportées dans ton livre ; adresse au Seigneur tes prières en faveur de ceux qui célèbrent et honorent ta glorieuse mémoire.

O Marc digne de louange, par ton Évangile tu as parcouru la terre entière ; elle était couverte des ténèbres de l’idolâtrie ; tu l’as éclairée comme un soleil des rayons de la foi : prie Dieu maintenant qu’il daigne octroyer à nos âmes la paix et sa grande miséricorde.

Apôtre Marc, tu as accompli ta prédication dans la région où régna tout d’abord la folie de l’impiété ; messager de Dieu, l’éclat de tes paroles dissipa les ombres de l’Égypte ; demande aujourd’hui à Dieu qu’il nous donne la paix et sa grande miséricorde.

Disciple de Pierre, qui fut maître de la sagesse, honoré de son adoption, Marc, digne de toute louange, tu es devenu l’interprète des mystères du Christ et le cohéritier de sa gloire.

Ta voix a retenti par toute la terre ; la vertu de tes paroles, comme la trompette de David, a résonné jusqu’aux confins du monde, nous annonçant le salut et une nouvelle naissance.

Tes paroles ont été comme de doux ruisseaux de piété, et toi tu as été comme la montagne divine d’où ils émanent, toute rayonnante des feux du Soleil spirituel de la grâce, ô Marc très heureux !

Tu as jailli de la maison du Seigneur comme une source, et tu as arrosé les âmes altérées des eaux abondantes de l’Esprit-Saint, faisant produire à leur stérilité des fruits abondants, ô bienheureux Apôtre !

Pierre, le prince des Apôtres, t’a initié à sa merveilleuse doctrine ; il t’a chaîné d’écrire l’Évangile sacré, et t’a désigné comme le ministre de la grâce ; alors tu as fait briller à nos yeux la lumière qui fait connaître Dieu.

La grâce de l’Esprit-Saint étant descendue sur toi. Apôtre, tu as anéanti les subtilités de l’éloquence humaine, et semblable à un pécheur, tu as entraîné an Seigneur dans ton filet toutes les nations, ô Marc digne de tout éloge, prédicateur du divin Évangile.

Tu as été le digne disciple du Prince des Apôtres ; comme lui tu as proclame-le Christ Fils de Dieu ; tu as établi sur la Pierre de vérité ceux qui flottaient au vent de l’erreur. Établis-moi aussi sur cette Pierre, ô Marc plein de sagesse ; dirige les pas de mon âme, afin que j’échappe aux pièges de l’ennemi, et que je puisse te glorifier sans obstacles, o toi qui as répandu la lumière sur tous les hommes en leur adressant l’Évangile divin.

Vous êtes, ô Marc, le Lion mystérieux attelé avec l’Homme, le Taureau et l’Aigle, au char sur lequel le Roi des rois s’avance à la conquête du monde. Dès l’ancienne Alliance, Ézéchiel vous vit dans le ciel, et Jean, le Prophète de la Loi nouvelle, vous a reconnu près du trône de Jéhovah. Quelle gloire est la vôtre ! Historien du Verbe fait chair, vous racontez à toutes les générations ses titres à l’amour et à l’adoration des hommes ; l’Église s’incline devant vos récits, et les proclame inspirés par l’Esprit-Saint.

Nous vous avons entendu au jour même de la Pâque nous raconter la résurrection de notre Sauveur ; faites, ô saint Évangéliste, que ce divin mystère produise en nous tous ses fruits ; que notre cœur, comme le vôtre, s’attache au divin Ressuscité, afin que nous le suivions partout dans cette vie nouvelle qu’il nous a ouverte en ressuscitant le premier. Demandez-lui qu’il daigne nous donner sa paix, comme il l’a donnée à ses Apôtres en leur apparaissant dans le Cénacle, comme il vous la donna à vous-même dans la prison.

Glorieux Marc, vous fûtes le disciple chéri de Pierre ; Rome s’honore de vous avoir possédé dans ses murs ; priez aujourd’hui pour le successeur de Pierre votre maître, pour l’Église Romaine battue par la tempête Lion évangélique, implorez le Lion de la tribu de Juda en faveur de son peuple ; réveillez-le de son sommeil ; priez-le de se lever dans sa force : par son seul aspect, il dissipera tous les ennemis.

Apôtre de l’Égypte, qu’est devenue votre florissante Église d’Alexandrie, le second siège de Pierre, empourpré de votre sang ? Les ruines mêmes ont péri. Le vent brûlant de l’hérésie avait désolé l’Égypte, et Dieu dans sa colère déchaîna sur elle, il y a douze siècles, le torrent de l’islamisme. Ces contrées doivent-elles renoncer pour jamais à voir briller de nouveau le flambeau de la foi, jusqu’à l’arrivée du Juge des vivants et des morts ? Nous l’ignorons : mais au milieu des événements qui se succèdent, nous osons vous prier, ô Marc, d’intercéder pour ces régions que vous avez évangélisées, et où les âmes sont aussi dévastées que le sol.

Vous vous souviendrez aussi de Venise, ô Marc ! Sa couronne est tombée, peut-être sans retour ; mais là vit encore ce peuple dont les ancêtres se donnèrent à vous. Conservez la foi dans son sein ; faites qu’il prospère, qu’il se relevé de ses épreuves, qu’il rende gloire à Dieu qui l’a châtié dans sa justice. Toute nation qui s’unit à l’Église sera bénie : que Venise revienne aux traditions de son antique fidélité à Rome ; et qui sait si le Seigneur, fléchi par vos instances, ô céleste protecteur, ne rouvrira pas pour elle le cours de ces nobles destinées qui ne s’arrêtèrent qu’au jour où, devenue infidèle à tout son passé, elle s’éleva contre sa mère, et oublia les palmes glorieuses de Lépante ?

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