
La croix celtique ou le secret des Druides transmit à Saint Patrick !
Si l’origine de l’astronomie chez les Grecs et les Romains est assez bien connue, par contre on ignore tout de celle des Celtes. C’est que l’astronomie se développa chez eux pendant des siècles dans la parfaite ignorance des autres peuples.
Mais c’est un fait !
Plus de 3000 ans avant Jésus-Christ, les Celtes avaient repéré les différentes étapes de déplacement du soleil au cours de l’année comme le prouvent les fameux cercles de pierre ou cromlechs présents en Irlande, Ecosse et Angleterre.
Comment sont nés et ont été construits ces cercles ?
LES HORIZONS DU LEVER ET DU COUCHER DU SOLEIL
Il y a plus de 5000 ans, le berger, assis au pied d’un arbre alors qu’il garde son troupeau, remarque que le soleil se lève toujours du même côté du paysage qui l’entoure, et qu’il se couche toujours du côté opposé à celui de son lever. Le berger apprend ainsi à distinguer l’horizon correspondant au lever du soleil de celui correspondant à son coucher.
Observant les ombres projetées au sol par le soleil, le berger remarque que celle de l’arbre tourne autour de lui au fil de la journée. Mais elle reste toujours du même côté d’une ligne passant par le tronc de l’arbre et joignant les horizons où le soleil se lève et se couche.
Le berger remarque aussi que la longueur de l’ombre de l’arbre varie au cours de la journée. Longue le matin, elle diminue au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel. Lorsque le soleil est au plus haut, elle atteint une longueur minimale, puis s’allonge à nouveau au fur et à mesure que le soleil redescend pour aller se coucher.
L’INVENTION DU GNOMON
Soucieux de matérialiser avec précision ce qu’il constate, le berger, plutôt que d’utiliser l’arbre dont le feuillage gêne ses observations, décide de planter à la verticale dans le sol une perche bien droite. Il vient d’inventer le Gnomon.
Gnomon : un mot barbare dont on ne sait plus très bien l’origine étymologique et qui se retrouve aussi bien dans la langue latine, gnomon que grecque, gnômôn.
Il fut défini par les académiciens comme un instrument se composant d’un style quelconque faisant ombre sur une surface plane et horizontale, et destiné à indiquer, d’après la longueur de l’ombre du style, la hauteur du Soleil au-dessus de l’horizon et son orientation, c’est-à-dire l’heure.
Cette définition est réductrice, car le Gnomon n’a été utilisé que tardivement pour indiquer l’heure grâce aux cadrans solaires.
Gnomon : Un objet, une tige dont le placement convenable donne des résultats étonnants, latitude, solstice, équinoxe, qu’il fournit automatiquement.
Cela veut dire qu’il marche tout seul, sans aucune intervention humaine, comme un automate, sans sujet moteur : connaissance machinale, puisqu’elle intercepte un mouvement, celui du Soleil.
Pour Hérodote, historien grec, né vers (484 ou 482 av. J.-C.- 425 av. J.-C.) surnommé le père de l’Histoire, l’invention du Gnomon est due aux Babyloniens (Histoire Livre II Euterpe CIX) :
A l’égard du Gnomon, du pôle, ou cadran solaire, et de la division du jour en douze parties, les Grecs les tiennent des Babyloniens.
La raison de ce silence de la part d’Hérodote sur les connaissances astronomiques des Celtes, est que les Grecs ne furent que très tardivement en contact avec ces derniers.
Ce n’est qu’au 6ème siècle av. J.-C. que le port de Marseille fut fondé par un groupe de navigateurs grecs venus de Phocée, port d’Ionie.
Pour le romain Pline l’Ancien (23 ap. J.-C.-79), (Histoire naturelle Livre II trad. Jacques André, 1962, Paris, Les Belles Lettres), la science du Gnomon fut inventée par le grec Anaximène de Milet (585-525 av. J.-C.) :
LXXVIII. (LXXVI) Cette théorie des ombres et la science qu’on appelle gnomonique ont été inventées par Anaximène de Milet, disciple d’Anaximandre.
L’AXE NORD-SUD
Le berger va alors pouvoir matérialiser au sol la ligne correspondant à l’ombre minimale du gnomon au moment où le soleil a atteint son point culminant dans le ciel. Mais il n’est pas facile de repérer exactement à quel moment survient cette ombre.
Ayant remarqué qu’une longueur donnée de l’ombre observée alors que le soleil monte se répète quand le soleil redescend, il décide de repérer la première ombre.
A l’aide d’une corde fixée au gnomon, il trace sur le sol un cercle dont le rayon est égal à la longueur de cette ombre.
Puis il attend que le soleil redescende et repère sur le cercle l’extrémité de la deuxième ombre dont la longueur est égale à la première. Il trace ensuite le segment joignant l’extrémité des deux ombres. Avec une corde il en détermine le milieu et constate que l’axe de l’ombre la plus courte de la journée passe par ce point. Il trace alors au sol une droit partant du pied du gnomon et passant par le milieu du segment.
Comme au moment où l’ombre est la plus courte le soleil se situe exactement au sud, par la droite qu’il vient de tracer, le berger, sans le savoir, vient de matérialiser au sol l’axe nord-sud. La direction du sud est donnée par la direction de l’ombre vers le point d’implantation du gnomon.
Par la même occasion, le berger a déterminé le milieu de la durée du jour qui lui permettra de rythmer ses activités : midi.
Comme le soleil, le berger se lève et s’active jusqu’à la mi-journée. C’est l’avant midi : le matin. Puis il reprend ses activités après la mi-journée jusqu’au coucher du soleil : c’est l’après-midi.
La mi-journée et la direction du sud sont tellement interdépendantes que le mot midi est encore utilisé aujourd’hui pour désigner aussi bien l’une que l’autre.
Cette méthode que vient d’utiliser le berger pour tracer l’axe nord-sud sera utilisée pendant des siècles et était encore préconisée par le romain Vitruve (80 av. J.-C. – 0) qui l’a consignée dans son manuel d’architecture, De Architectura, au livre I Chap. VI :
On marquera sur une table bien unie le centre A et l’ombre que le gnomon fait devant midi sera aussi marquée au droit de B. Et posant au centre A une branche du compas, on étendra l’autre jusqu’à B, d’où on décrira un cercle. Et ayant remis le style dans le centre où il était, on attendra que l’ombre décroisse, et qu’ensuite recommençant à croître, elle devienne pareille à celle de devant midi ; ce qui sera lorsqu’elle touchera la ligne circulaire au point C. Et alors il faudra du point B et du point C décrire avec le compas deux lignes qui s’entrecoupent à D, duquel point D on tirera par le centre une ligne marquée EF qui montrera la région méridionale et la septentrionale.
LES SAISONS
Les jours et les années passant, le berger se rend compte que le soleil ne se lève pas toujours au même point de l’horizon. Il fait le même constat pour l’endroit où il se couche. Par contre les points de lever sont toujours compris entre deux points extrêmes de l’horizon. Il en est de même pour l’endroit où le soleil se couche.
L’un de ces points extrêmes correspond à l’époque où il fait le plus froid, l’autre à l’époque où il fait le plus chaud. Entre ces deux périodes, l’endroit où le soleil se lève et se couche se déplace d’un point vers l’autre, dans un sens puis dans l’autre.
Il établit ainsi une relation entre les points extrêmes de lever du soleil et les périodes froide (l’hiver) et chaude (l’été). Il en est de même pour le coucher du soleil.
Comme jour après jour il a marqué au sol la longueur minimale de l’ombre du gnomon à midi, le berger découvre qu’elle n’est pas la même à la période chaude qu’à la période froide. Après avoir atteint un minimum de longueur au moment de la période chaude, l’ombre s’allonge jour après jour jusqu’à atteindre un maximum pendant la période froide. Puis la longueur de l’ombre diminue à nouveau.
En effet, la hauteur apparente du soleil lorsqu’il est au plus haut point dans le ciel, à midi, est maximale le jour du solstice d’été et minimale le jour du solstice d’hiver. Le phénomène est inversé pour l’ombre du gnomon : elle est minimale le jour du solstice d’été, et maximale le jour du solstice d’hiver.
Repérer le jour où l’ombre à midi a cessé de diminuer et a donc atteint son minimum de longueur n’est toutefois pas si facile. En fait, ce n’est que quand il est possible de vérifier que l’ombre s’allonge à nouveau que notre berger est sûr qu’elle avait atteint son minimum. En fonction de la précision de ses observations, cela peut être un, deux voire trois jours après. Ainsi, ce n’est que quand notre berger aura constaté que l’ombre commence à augmenter qu’il sera sûr qu’elle avait atteint son minimum. Le raisonnement est identique pour le jour où l’ombre a atteint son maximum. Il faut repérer le jour où elle commence à diminuer.
Par ses observations, le berger a été ainsi capable de déterminer le jour du début de l’été : le solstice d’été, et celui du début de l’hiver : le solstice d’hiver. Il prend conscience du cycle des saisons.
LE RECTANGLE DES SOLSTICES
Plutôt que d’observer jour après jour l’ombre du gnomon, pour repérer les solstices, le berger estime qu’il est plus facile de se fier aux points extrêmes de l’horizon où le soleil se lève et se couche. Il décide alors de les repérer une fois pour toute.
Reliant une corde à son gnomon, il trace un cercle au sol et attend le jour ou l’ombre du gnomon à midi est la plus courte. Il est alors à même de planter deux perches sur le cercle pour matérialiser l’axe correspondant au lever et au coucher du soleil au solstice d’été. Il procède de même pour le jour ou l’ombre du gnomon est la plus longue à midi, au solstice d’hiver. Il vient ainsi de matérialiser le rectangle des solstices.
La science du gnomon ne restera pas la science des bergers, très vite elle devint la science, désormais occulte, des druides.
Les druides vont avoir l’idée de remplacer les perches placées sur la circonférence du cercle par des portiques en pierre : les Portes du Soleil. Les premiers cercles de pierres ou Cromlechs font leur apparition. Le plus connu est celui de Stonehenge en Grande-Bretagne érigé vers 2800 av. J.-C.
L’AXE EST-OUEST DES ÉQUINOXES
Les druides compléteront ensuite leurs observations. Ils vont repérer l’axe passant par le milieu du segment déterminé par les points de lever du soleil à chacun des solstices et par le milieu du segment déterminé par les points de son coucher également à chacun des solstices.
Le jour où le Soleil est à mi-chemin de sa course entre les deux points extrêmes de ses lever, il se lève exactement à l’Est. Ce même jour le Soleil est à mi-chemin de sa course entre les deux points extrêmes de ses couchers et se couche exactement à l’Ouest. Les druides constatent que ce phénomène se produit deux fois par an.
La longueur du jour est alors égale à celle de la nuit. C’est pourquoi ces deux jours sont appelés équinoxes. L’axe Est-Ouest des équinoxes va permettre de déterminer le début de deux saisons intermédiaires : le printemps entre l’hiver et l’été, l’automne entre l’été et l’hiver.
Les druides constatèrent qu’entre deux solstices d’été il s’écoulait 365 jours. Et les cercles de pierre laissaient penser que le nombre de jours entre les solstices et les équinoxes étaient les mêmes.
Aussi quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils comptèrent le nombre de jours de chaque saison :
Eté ; 90 j
Automne : 88 j
Hiver : 93 j
Printemps : 94 j
Ce constat restera pour eux un mystère. Ils ne pouvaient pas imaginer que la vitesse de déplacement apparent du soleil n’est pas toujours la même au cours de l’année.
LES FÊTES CELTIQUES
Par construction géométrique, à l’aide d’une corde, les druides vont ajouter quatre repères théoriques sur la circonférence du cercle pour le lever et le coucher du soleil lorsqu’il est à mi-chemin entre les équinoxes et les solstices.
Ces repères correspondent aux quatre fêtes celtiques :
– Lugnasad : début août, entre le solstice d’été et l’équinoxe d’automne.
– Samain : début novembre, entre l’équinoxe d’automne et le solstice d’hiver.
– Imbolc : début février, entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps.
– Belteine : début mai, entre l’équinoxe de printemps et le solstice d’été.
Ce n’est qu’arbitrairement que les fêtes celtiques ont été placées le 1er jour de chacun des mois auxquels elles sont célébrées aujourd’hui.
Les dates pour l’année 2000 étaient les suivantes :
– Lugnasad : 6 août
– Samain : 6 novembre
– Imbolc : 4 février
– Belteine : 5 mai
LE DÉBUT DE L’ANNÉE CHEZ LES GAULOIS
La tradition celte se transmettait uniquement par oral, et de ce fait nous ne savons quasiment rien de la science sacrée des druides de la Gaule. La seule source historique d’information est celle de Jules César qui entra en contact avec eux lors de la Guerre des Gaules entre 58 et 51 avant J.-C.
[6,13]
(10) À une certaine époque de l’année, les druides s’assemblent dans un lieu consacré sur la frontière du pays des Carnutes, qui passe pour lepoint central de toute la Gaule. Là se rendent de toutes parts ceux qui ont des différends, et ils obéissent aux jugements et aux décisions des druides.
(11) On croit que leur doctrine a pris naissance dans la Bretagne, et qu’elle fut de là transportée dans la Gaule ; et aujourd’hui ceux qui veulent en avoir une connaissance plus approfondie vont ordinairement dans cette île pour s’y instruire.
On pense bien sûr au cercle de pierre de Stonehenge en Grande-Bretagne !
Les druides ne vont point à la guerre et ne paient aucun des tributs imposés aux autres Gaulois ; ils sont exempts du service militaire et de toute espèce de charges. Séduits par de si grands privilèges, beaucoup de Gaulois viennent auprès d’eux de leur propre mouvement, ou y sont envoyés par leurs parents et leurs proches.
Là, dit-on, ils apprennent un grand nombre de vers, et il en est qui passent vingt années dans cet apprentissage. Il n’est pas permis de confier ces vers à l’écriture, tandis que, dans la plupart des autres affaires publiques et privées, ils se servent des lettres grecques.
Le mouvement des astres, l’immensité de l’univers, la grandeur de la terre, la nature des choses, la force et le pouvoir des dieux immortels, tels sont en outre les sujets de leurs discussions : ils les transmettent à la jeunesse.
Les Gaulois se vantent d’être issus de Dis Pater (dieu de la nuit et de la mort), tradition qu’ils disent tenir des druides. C’est pour cette raison qu’ils mesurent le temps, non par le nombre des jours ; mais par celui des nuits. Ils calculent les jours de naissance, le commencement des mois et celui des années, de manière que le jour suive la nuit dans leur calcul.
Le seul druide historique de la Gaule que nous connaissons est Divitiacus, mentionné par César comme chef du gouvernement éduen. César ne dit pas expressément qu’il est druide : le renseignement est donné par Cicéron 106 – 43 av. J.-C.), dans son traité sur la divination (De divinatione, XLI). Cicéron s’adresse à son frère Quintus :
Même dans les nations barbares on ne néglige pas la science divinatoire. Ainsi dans la Gaule elle a pour représentants les druides, dont l’un l’Éduen Divitiac, ton admirateur, lié à toi par les liens de l’hospitalité, m’est connu ; il assurait qu’il était versé dans la science de la nature.
Les druides Gaulois à l’époque de César avaient abandonné le calendrier solaire de leurs ancêtres, celui des cercles de pierre. Leur calendrier était désormais basé sur le cycle de la lune.
On ignore à quelle époque ils avaient fixé le début de leur année. Le calendrier gaulois de Coligny, calendrier lunaire gravé sur une grande table de bronze et datant du 2ème siècle n’apporte aucune information à ce sujet. Certains font commencer l’année gauloise à la fête de Samain au mois de Samonios, seule fête celtique formellement identifiée dans le calendrier de Coligny.
Mais pour les druides gaulois, rien n’était plus sacré que le gui comme nous l’apprend Pline l’Ancien (23-79 ap. J.-C.) Histoire Naturelle, Livre XVI :
XCIV.
La glu se fait avec les baies du gui, que l’on récolte avant la maturité, au temps des moissons ; car si elles ont été mouillées par les pluies, elles croissent, il est vrai, en grosseur, mais elles perdent de leur qualité pour la fabrication. On les sèche, on les pile à sec, on les met dans l’eau, et on les y laisse pourrir pendant douze jours environ : c’est le seul objet que la putréfaction améliore. Puis on les pile de nouveau dans de l’eau courante avec un maillet ; l’enveloppe s’en va ; reste la pulpe intérieure, devenue visqueuse. C’est là la glu ; il suffit que les oiseaux y touchent de leur aile pour s’y prendre ; on l’amollit avec de l’huile quand on veut dresser des piéges.
XCV.
Il ne faut pas oublier à propos du gui l’admiration que les Gaulois ont pour cette plante. Aux yeux des druides (c’est ainsi qu’ils appellent leurs mages) rien n’est plus sacré que le gui et l’arbre qui le porte, si toutefois c’est un rouvre. Le rouvre est déjà par lui-même l’arbre dont ils font les bois sacrés ; ils n’accomplissent aucune cérémonie religieuse sans le feuillage de cet arbre, à tel point qu’on peut supposer au nom de druide une étymologie grecque (δρῦς, chêne).
Tout gui venant sur le rouvre est regardé comme envoyé du ciel : ils pensent que c’est un signe de l’élection que le dieu même a faite de l’arbre. Le gui sur le rouvre est extrêmement rare, et quand on en trouve, on le cueille avec un très grand appareil religieux. Avant tout, il faut que ce soit le sixième jour de la lune, jour qui est le commencement de leurs mois, de leurs années et de leurs siècles, qui durent trente ans : jour auquel l’astre, sans être au milieu de son cours, est déjà dans toute sa force.
Ils l’appellent d’un nom qui signifie remède universel!
Ayant préparé selon les rites, sous l’arbre, des sacrifices et un repas, ils font approcher deux taureaux de couleur blanche, dont les cornes sont attachées alors pour la première fois. Un prêtre, vêtu de blanc, monte sur l’arbre, et coupe le gui avec une serpe d’or ; on le reçoit sur une saie blanche ; puis on immole les victimes, en priant que le dieu rende le don qu’il a fait propice à ceux auxquels il l’accorde. On croit que le gui pris en boisson donne la fécondité à tout animal stérile, et qu’il est un remède contre tous les poisons. Tant, d’ordinaire, les peuples révèrent religieusement des objets frivoles !
La récolte du gui pour fabriquer la glu se faisait donc au temps des moissons. Et si le gui était porté par une chêne, la récolte se faisait le sixième jour de la lune, jour qui est le commencement de leurs mois, de leurs années.
Il est donc fort probable que l’année des Gaulois commençait avec le début la période des moissons, au solstice d’été ou peu après, au début du mois de juillet, Equos, le sixième jour de la lune, le jour de la fête du gui.
Notons qu’Equos par son étymologie ferait référence aux chevaux et au poulinage. Or la période d’accouplement naturelle pour les poneys Mountain et Moorland, groupe de petits chevaux rustiques originaires de Grande-Bretagne, se situe entre juin et août lorsqu’ils vivent à l’état sauvage. Les huit chevaux inhumés avec leurs cavaliers gaulois dans la tombe de Gondole datée de 160 av. J.-C. à 120 ap. J.-C. près de Clermont Ferrand mesurent 120 cm au garrot : soit la taille d’un poney. Les chevaux gaulois étaient-ils de la race de ceux de Grande-Bretagne ?
Toujours est-il que juillet, était la période idéale pour faire avaler aux juments la boisson à base de gui, qui donne la fécondité à tout animal stérile ou supposé tel.
DES CERCLES DE PIERRE À LA CROIX CELTIQUE
Saint-Patrick, apôtre et patron de l’Irlande, est né en Ecosse en 387 et mort en Irlande le 17 mars 493. A son époque, le christianisme était loin de s’être largement répandu dans l’Irlande païenne, et il ne s’imposera d’ailleurs jamais réellement.
Les irlandais honoraient le Soleil, comme le déplore Patrick dans sa Confession :
XXV 60 – Car le Soleil que nous voyons se lève chaque jour pour nous à la commande du Christ, mais il ne régnera jamais, ni sa splendeur ne durera, mais tous ceux qui l’adorent seront conduits misérablement au châtiment. Nous, par contre, ne mourront pas, nous qui croyons en et adorons le vrai Soleil, le Christ, nous qui ne mourront jamais, pas plus qu’il ne mourra celui qui fait la volonté du Christ, mais demeurera à jamais comme le Christ demeure à jamais, lui qui règne avec Dieu le Père tout-Puissant et avec l’Esprit Saint depuis avant le début du temps et maintenant et à jamais. Amen.
(Source : Confession numérisée par Marc Szwajcer http://remacle.org/bloodwolf/eglise/patrick/confession.htm)
A l’âge de 16 ans, en 403, Patrick est enlevé par des bandits irlandais, et emmené en captivité en Irlande. Il sera vendu comme esclave à un chef irlandais nommé Milchu, druide de haut rang. Il y restera six années, s’occupant des troupeaux de son maître, dans la vallée de la Braid et sur les pentes des collines de Slemish, près de la ville actuelle de Ballymena dans le comté d’Antrim.
Pendant sa captivité, il acquière une parfaite connaissance de la langue celte dans laquelle un jour il annoncera les heureuses nouvelles de la Rédemption. Il ne fait aucun doute qu’il fut initié par Milchu son maître, à la science des druides, à la science sacrée des cercles de pierre.
Mais Patrick avait pour vocation l’évangélisation de l’Irlande. Il lui fallait substituer l’adoration du Soleil à celle du Christ. Pour cela, il eut l’idée géniale de créer la croix celtique, symbole caractéristique du christianisme en Irlande. C’est précisément à partir de son époque que ces croix de pierres commencent à apparaître. Elles furent initialement placées dans les monastères, même si souvent à notre époque, elles ne sont plus à leur emplacement d’origine.
Ces croix ne sont en fait que des représentations des cercles de pierres plaquées sur la croix du Christ. Toutes mettent en évidence le rectangle des solstices et les quatre fêtes celtiques comme le montre le dessin placé en introduction, que l’on pourrait qualifier de schéma directeur pour la construction des croix.
Pendant la captivité de Patrick, entre 403 et 409, l’obliquité était de 23° 39,35’ et le rectangle des solstices prenait exactement la forme d’un carré pour un angle a de 45° à la latitude de 55°26’ degrés, c’est-à-dire au nord du comté de Antrim. La ville de Ballymena, située dans ce comté, et où résidait Patrick est à la latitude de 54°52’. Si on retient la latitude moyenne de 55° l’angle a vaut 45°62’ et le rectangle des solstices peut être représenté par un carré.
De nombreux cercles de pierre ont été répertoriés en Irlande. Rien que dans le comté d’Antrim, on peut citer :
– Cushleake Mountain à la latitude de 55,14 degrés
– Lisnamanny à la latitude de 54,97 degrés.
– Ballrickard à la latitude de 54,81 degrés.
– Tobergill à la latitude de 54,75 degrés
Dans le comté de Tyrone, la construction du cercle de Beaghmore (Latitude 54,70°) a été datée de 1600 avant J.C. Mais les murs entourant l’emplacement, les foyers et les outils en silex trouvés sur le site suggèrent qu’il était déjà occupé vers 2900 avant J.C.
Voir aussi :