Rosaire et alchimisation de la personnalité (résumé)

  1. Mystères joyeux
    1. Premier mystère, l’Annonciation
      1.  Fruit du mystère, l’humilité
      2. Récitation
    2. Deuxième mystère, la Visitation
      1. Fruit du mystère : la charité fraternelle
      2. Récitation
    3. Troisième mystère, la Nativité
      1. Fruits du mystère : le détachement des richesses de ce monde ou l’esprit de pauvreté
      2. Récitation 
    4. Quatrième mystère : Présentation de Jésus au Temple
      1. Fruit du mystère : Consécration au réalités supérieures, la pureté , l’obéissance et le don de soi
      2. Récitation
    5. Cinquième mystère, le recouvrement de Jésus au temple
      1. Fruit du mystère, la recherche de Dieu
      2. Récitation
  2. Mystères douloureux
    1. Sixième mystère : l’agonie de Jésus au jardin des oliviers
      1. Fruit du mystère, la reconnaissance des péchés
      2. Récitation 
    2. Septième mystère : la Flagellation
      1. Fruit du mystère, la purification
      2. Récitation 
    3. Huitième mystère : le Couronnement d’épines
      1. Fruit du mystère, la mortification de l’orgueil
      2. Récitation 
    4. 9ème mystère : le Portement de croix
      1. Fruit du mystère, la correction de nos actes passés et initiation de nouveaux élans vers la lumière
      2. Récitation
    5. Dixième mystère : la Crucifixion du Christ
      1. Fruit du mystère :  mourir à soi-même pour renaître à l’amour
      2. Récitation 
  3. Mystères glorieux
    1. Onzième mystère : la Résurrection
      1. Fruit du mystère : sublimation du corps physique par la force de l’Amour de Dieu
      2. Récitation 
    2. Douzième mystère glorieux : l’Ascension 
      1. Fruit du mystère : le désir du ciel
      2. Récitation 
    3. Treizième mystère glorieux : La Pentecôte
      1. Fruit du mystère : éveil des charismes de l’esprit
      2. Récitation 
    4. Quatorzième mystère : l’Assomption de Marie au Ciel
      1. Fruit du mystère : la réintégration du Royaume des Cieux
      2. Récitation
    5. Quinzième mystère : le Couronnement de Marie au ciel
      1. Fruit du mystère : la plénitude de l’accomplissement
      2. Récitation

Mystères joyeux

Premier mystère, l’Annonciation


L’éveil du feu intérieur, prise de conscience intuitive de la présence intérieure de Dieu.

 Fruit du mystère, l’humilité



L’humilité, prise de conscience de la présence intérieure de Dieu.

Nous ne pouvons répondre véritablement aux appels de Dieu (la présence de Dieu en nous, ou notre « divinité intérieure ») sans être humbles et simples, c’est-à-dire sans se libérer d’un attachement orgueilleux envers soi-même. S’attacher à cultiver l’humilité, c’est aussi développer en soi les dispositions supérieures, élevant ainsi le taux vibratoire de toute la personnalité.


Récitation



Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre Incarnation dans le ventre de Marie et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce de l’humilité afin de prendre conscience de notre filiation divine et de découvrir que nous portons au plus profond de nous le feu spirituel de notre divinité intérieure qui fait de nous les cohéritiers du royaume des cieux. Afin de permettre à ce feu intérieur de s’éveiller, aidez-nous à accepter avec simplicité à obéir à la volonté de notre Père céleste.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria patri


Grâce du mystère de l’Annonciation, descendez en notre âme et rendez-là humble et soumise à la Volonté de notre Père céleste afin que le feu spirituel de sa Présence s’éveille au plus profond de notre être.

Deuxième mystère, la Visitation

Développement du feu intérieur, la charité fraternelle, l’amour du prochain

Fruit du mystère : la charité fraternelle

C’est le deuxième moment dans l’éveil du feu intérieur, moment où l’aspirant prend conscience que seul le service désintéressé permettra le développement de ses forces intérieures. Ainsi, l’aspirant découvre que ce feu ne pourra véritablement s’éveiller que s’il est mis au service des autres. La vieille femme stérile représente, sur un plan symbolique, la personnalité qui, après avoir eu la prétention de croire qu’elle pouvait créer quelque chose par elle-même, en vient à conclure à sa stérilité. C’est alors, au moment précis de cette constatation, que l’initié devient fécond et qu’il enfante un précurseur. En d’autres termes, lorsque la matière abdique, prenant conscience qu’elle ne sera jamais l’origine des choses, mais un simple support à travers lequel ces choses pourront se manifester, c’est à ce moment qu’elle est adombrée par l’Esprit Saint et fécondé spirituellement. Ajoutons que la fécondité exige la présence de l’autre, l’expérience de l’amour, l’isolement étant mortifère et conduisant à la vacuité la plus pénible.

Récitation

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de la Visitation de Votre Très Sainte Mère à sa cousine Elisabeth et nous vous demandons, par ce mystère, et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce de la charité afin que nous sachions nous mettre à l’écoute de l’autre en sachant nous oublier nous-mêmes.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria patri

Grâce du mystère de la Visitation, descendez en notre âme et éveillez en son sein le feu divin de Votre Amour en le mettant au service des autres.

Troisième mystère, la Nativité

Incarnation du feu intérieur, naissance de l’enfant de lumière

Fruits du mystère : le détachement des richesses de ce monde ou l’esprit de pauvreté

Ce troisième mystère correspond à la troisième étape dans l’incarnation du feu alchimique au plus profond de l’être. Le premier mystère joyeux, celui de l’Annonciation, correspond à la première étape dans l’incarnation du feu, alors que l’aspirant prend conscience de l’existence de ce feu divin au plus profond de lui-même. Le deuxième mystère, celui de la Visitation, correspond à la deuxième étape dans l’incarnation de ce même feu, alors que l’aspirant prend conscience de l’autre et de la nécessité d’établir une relation d’amour permettant de cultiver ce feu divin et de lui permettre de s’enraciner et de se développer dans son être. Ici, le troisième mystère correspond à la troisième étape, alors qu’apparait le fruit issu du mariage alchimique de la personnalité et de l’esprit : l’enfant.

Ce fut dans le plus grand dénuement que se fit l’arrivée sur terre de Jésus-Christ. Ce troisième mystère joyeux nous apprend ainsi le détachement des richesses de ce monde. Ces richesses, non seulement matérielles, ont également trait à tous les plans de la personnalité. A l’exemple de Jésus qui naquit dans un grand état de pauvreté, la naissance en soi du feu divin ne peut donc se faire qu’après le renoncement aux valeurs illusoires de ce monde. Ainsi, l’aspirant doit pouvoir se débarrasser de tous ses préjugés, de tout ce qui l’encombre, de tout ce qu’il a construit artificiellement autour de lui.

L’âne et le bœuf ne vont pas à la mangeoire afin d’y chercher de la nourriture pour sustenter leur dimension corporelle, mais pour donner, en communiquant leur propre chaleur à l’enfant. Ceci révèle que lorsque la conscience nouvelle naît en l’homme, il y a un renversement radical des choses. Au lieu d’agir pour lui, l’aspirant agit désormais spontanément pour l’autre. Alors que l’homme ancien agissait sur le mode du recevoir et qu’il nourrissait sa dimension animale, l’homme nouveau agit dorénavant sur le monde du don et nourrit sa dimension spirituelle. Cette inversion symbolique résume le principal sujet de méditation associé au troisième mystère joyeux.

Récitation 

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre naissance dans l’étable de Bethléem et nous vous demandons, par ce mystère, et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce de l’esprit de pauvreté qui nous permet de renoncer au valeurs illusoires de ce monde afin de donner naissance à notre enfant de lumière, fruit du mariage alchimique de notre personnalité et de l’esprit, et d’agir spontanément sur le mode du don afin de nourrir notre dimension spirituelle.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria patri

Grâce du mystère de la Nativité, descendez en notre âme et rendez-là pauvre afin de donner naissance à notre enfant de lumière qui agit spontanément pour l’autre.

Quatrième mystère : Présentation de Jésus au Temple

La consécration aux réalités supérieures symbolisées par le temple et l’adhésion aux grandes lois cosmiques.

Fruit du mystère : Consécration au réalités supérieures, la pureté , l’obéissance et le don de soi

Ce quatrième mystère joyeux représente la consécration au réalités supérieures symbolisées par le temple et l’adhésion aux grandes lois cosmiques représentées par l’observance scrupuleuse des lois de Moïse. En effet, présenter Jésus au temple signifie que la conscience nouvelle doit maintenant se consacrer aux lois divines afin que les impulsions de l’esprit puissent vraiment devenir le cœur de la vie quotidienne.  A l’image de Marie obéissant à la loi de Moïse et allant au temple pour remplir les exigences de purification sachant pertinemment qu’elle était demeurée pure, ce quatrième mystère enseigne à cultiver l’obéissance. Ce mystère illustre également le moment où nous réalisons pleinement les conséquences associées au fait que nous sommes Fils de Dieu. Pleinement conscients de nos devoirs comme ambassadeurs plénipotentiaires du royaume des cieux, nous devons alors, par notre pureté et notre obéissance, rendre témoignage de ce royaume et ainsi nous en montrer digne.

Récitation

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre Présentation au Temple par les mains de Marie, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce de la pureté et de l’obéissance afin de nous consacrer aux réalités supérieures et à adhérer aux lois divines afin que les impulsions de l’esprit deviennent le cœur de la vie quotidienne.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria patri

Grâce du mystère de la Présentation de Jésus au temple, descendez en notre âme et rendez là pure et obéissante aux lois divines.

Cinquième mystère, le recouvrement de Jésus au temple

Rechercher Dieu en toutes choses afin d’œuvrer à l’établissement d’un nouvel ordre du monde.

Fruit du mystère, la recherche de Dieu

Ce cinquième mystère illustre l’étape ultime qui advient après qu’ayant pris conscience du feu intérieur, et ayant adhéré aux lois cosmiques, l’aspirant réalise qu’il devra maintenant se comporter de manière à servir ce plan divin. En s’alliant aux lois cosmiques et en cherchant à accomplir le plan divin, l’ordre de ce monde est profondément bouleversé. Tout ce qui semblait a priori  logique et allant de soi ne l’est plus pour la conscience nouvelle. C’est l’établissement d’un nouvel ordre du monde (novus ordo seculorum). Ce mystère permet de franchir une autre étape, de méditer et de recevoir les forces nécessaires pour assumer une nouvelle vie et faire en sorte que les choses d’autrefois soient harmonieusement remplacées par une nouvelle réalité. Le Christ avait la faculté de traverser les foules et d’échapper ainsi aux mains qui cherchaient à le faire périr. Or, c’est là une clef  majeure de la vie initiatique. Passer à travers les foules signifie essentiellement être en mesure de pouvoir agir sans se conformer aux modes et à la manière de vivre habituelle. Cela signifie également que l’aspirant doit atteindre un détachement suffisant pour ne pas être prisonnier de la loi et des concepts de son temps. Ce cinquième mystère illustre enfin le fait qu’il est essentiel de pouvoir transmettre ce que l’on est (apostat de l’exemple) et ce que l’on sait. Il appartient à ceux qui ont reçu de répandre ce qui leur a été confié (et non donné!). L’ampleur des connaissances acquises est fonction de celles qui sont transmises.

Récitation

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre Recouvrement au Temple par les mains de Marie, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce de rechercher Dieu en toutes choses afin d’œuvrer à l’établissement d’un nouvel ordre du monde.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria patri

Grâce du mystère du Recouvrement de Jésus au temple, descendez en notre âme et donnez-lui les forces nécessaires pour assumer une nouvelle vie et faire en sorte que les choses d’autrefois soient harmonieusement remplacées par une nouvelle réalité.

Mystères douloureux

Sixième mystère : l’agonie de Jésus au jardin des oliviers

Prendre conscience de nos péchés afin de pouvoir rectifier nos erreurs et passer définitivement vers un nouveau mode de vie.

Fruit du mystère, la reconnaissance des péchés

Notons tout d’abord que dans ce passage de l’Évangile, le Christ était accompagné de trois de ces disciples. Chacun d’eux représente un aspect de la force divine, du feu intérieur. Ainsi, saint Pierre symbolise le pouvoir de Dieu; saint Jacques, la pensée de Dieu et enfin saint Jean, l’amour de Dieu. Malgré la présence de ses disciples, c’est-à-dire l’existence de cette triple force intérieure, le Christ souffre. En effet, les disciples s’endorment et ne lui apportent aucun réconfort alors que s’amorce le premier acte dramatique de son terrible destin. Il sera trahi par Judas, renié trois fois par Pierre et finalement abandonné par ceux à qui il aura pourtant tout donné.

De même que le Christ se retrouve ainsi seul devant lui-même, après avoir vécu les mystères joyeux, l’aspirant se trouve également seul devant lui-même et apparemment abandonné de tous. Aucune institution, aucune personne ne peut dorénavant l’encourager. Il se sent alors un étranger, un solitaire en mal d’amour sur une route abandonnée, à force d’aimer. Son sentiment d’appartenance à une Église, une association ou une confession quelconque qui jadis le sécurisait, a disparu. Le réconfort qu’il trouvait autrefois dans la conscience de sa nature divine s’estompe et la mise à l’épreuve devient totale. C’est dorénavant le désert complet.

A la fin des mystères joyeux, il se retrouve définitivement seul, tout s’étant mystérieusement endormi. Désormais confronté à son destin il connaîtra alors l’angoisse que vécut le Christ : « Père, si cela est possible que cette coupe s’éloigne de moi. », la coupe étant le symbole du destin, de la volonté divine et non de la sienne. Il n’est pas facile d’admettre ce nouveau destin et de s’y soumettre. En effet, cette soumission exige une transformation radicale conduisant à la mort précisément soulignée par le dernier mystère douloureux. C’est donc la mort de l’ego (mourir à soi-même pour renaitre à une nouvelle réalité) qui sera l’aboutissement ultime du processus de rectification qui s’amorce ici avec le premier mystère douloureux. L’aspirant prend alors conscience que son destin est fondamentalement différent de ceux qui l’entourent et qui, pour cette raison, semblent dormir.

La première phase de cette rectification, l’agonie de Gethsémani, est entièrement résumé en un mot secret de la tradition alchimique : « vitriol »  (visite les entrailles de la terre et en rectifiant, tu découvriras la pierre secrète, véritable médecine). Or; Swedenborg le disait : » la terre est un homme. ». Aussi, les entrailles de la terre symbolisent pour l’aspirant ses propres entrailles, son monde intérieur qui recèle la pierre alchimique, cette force christique aux propriétés mystérieuses et en laquelle réside toute véritable médecine, toute force de transmutation et de régénération. Or, pour cela, il faut évidemment que l’aspirant entre en lui et apprenne à considérer ce qu’il est vraiment. En ce sens, le premier mystère douloureux représente pour l’aspirant une prise de conscience de sa nature profonde, de ses forces comme de ses faiblesses.

C’est aussi la prise de conscience de son karma,  de ses péchés, c’est-à-dire des conséquences de ce qu’il a vécu et de ce qui doit maintenant être fait pour rectifier cet état et permettre un passage définitif vers un mode de vie. Il s’agit ainsi de ce que l’on appelle l’examen de conscience et la contrition, le regret de ses péchés.

Récitation 

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre Agonie dans le jardin des oliviers et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce de prendre conscience de nos péchés afin de pouvoir rectifier nos erreurs et passer définitivement vers un nouveau mode de vie.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère de l’Agonie de Jésus, descendez en notre âme afin que nous puissions reconnaître nos péchés.

Septième mystère : la Flagellation

Le travail de purification sous le fouet du destin afin d’amorcer les transformations nécessaires.

Fruit du mystère, la purification

Le deuxième mystère douloureux est la flagellation. A ce propos Matthieu écrit : « Pilate leur relâcha Barrabas. Quand à Jésus, après l’avoir fait flageller, il le livra pour qu’il soit crucifié. ». Si avec le premier mystère douloureux, l’agonie de Jésus au jardin des oliviers, l’aspirant prenait conscience de la rectification à effectuer à l’intérieur de lui-même, lors du second mystère, il amorce véritablement cette rectification en préparant les conditions favorables au travail d’alchimie que nécessite la prise de conscience antérieure. Or, on le sait bien, la flagellation était autrefois réservée à ceux qui s’étaient écartés de la loi, qu’elle soit légitime ou non. Ainsi, la flagellation était une méthode de réforme et elle représente ici symboliquement les œuvres de rectification elles-mêmes.

Or, pour procéder à ces rectifications, l’aspirant aux mystères doit allumer le feu intérieur, celui qui se situe au niveau du cœur. Pour bien saisir ce que cela représente, il serait nécessaire d’élaborer longuement sur l’éveil de ce feu intérieur et sur les conséquences de cet éveil. Considérant ici la flagellation comme étant un travail de purification sous le fouet du destin, nous nous intéresserons brièvement aux conditions de purification présentées par la tradition chrétienne.

Les théologiens ont défini à ce propos trois conditions à l’oeuvre de purification : l’oris confession (la confession orale), la contrition cordis ( la contrition du coeur) et la satisfaction pro peccatis (la satisfaction pour les erreurs). L’oris confessio est la confession ou la reconnaissance des péchés consécutive à un sérieux examen de conscience par lequel l’aspirant revoit les événements de sa vie passée, en tentant d’y discerner ce qui a été conforme et ce qui a été contraire aux lois divines. La contritio cordis est cette disposition par laquelle l’aspirant reconnaît ses torts et amorce les transformations nécessaires. Avec la ferme attention d’agir autrement par la suite, il brûle alors les conséquences négatives de ses actes manqués (karma) avec le feu intérieur qu’il a précédemment allumé. Enfin, la satisfactio pro peccatis ne doit pas être perçue , quand à elle, comme une pénitence, mais comme un exercice intérieur donné par un thérapeute de l’âme pour la réharmonisation d’un problème précis. Ainsi, selon l’Église catholique, la confession orale, la contrition du cœur et la satisfaction pour les erreurs sont les trois conditions nécessaires que tout aspirant doit réunir pour obtenir l’absolution de ses fautes passées.

Il est également intéressant de noter succinctement que celui qui médite ce mystère en éveillant en lui, avec suffisamment d’intensité, les sentiments qui lui sont associés, produit un véritable éveil de puissants courants énergétiques au niveau de son corps éthérique. les courants énergétiques agissent alors si puissamment qu’ils sont ressentis comme flagellant véritablement le corps physique. Cette sensation de picotements et de tiraillements parcourant la surface du corps constitue l’un des signes que ce mystère commence à paraître et que cette étape a parfaitement été intégrée par l’aspirant.

Récitation 

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre Flagellation et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, d’accepter le travail de purification sous le fouet du destin afin d’amorcer les transformations nécessaires.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère de la Flagellation, descendez en notre âme afin de mortifier nos passions négatives et de nous donner la ferme intention d’agir autrement.

Huitième mystère : le Couronnement d’épines

La mortification de l’orgueil qui rend l’âme contraire au monde.

Fruit du mystère, la mortification de l’orgueil

Si au premier mystère douloureux, l’Agonie de Jésus au jardin des oliviers, correspondant au nombre 1, nous avions la reconnaissance du destin qui conduit à la crucifixion de l’ego (l’œuvre de rectification), si au second mystère douloureux, la Flagellation, nous avions associé les conditions nécessaires à l’accomplissement de cette œuvre de rectification (la contrition réelle du moi personnel), enfin au troisième mystère douloureux, nous associons le moment où le moi abdique véritablement. Ainsi donc, ce troisième mystère douloureux correspond au lâcher-prise. Tout ce qui faisait l’orgueil du moi est alors rapidement détruit, réduit au ridicule. Les choses les plus chères et les plus précieuses deviennent la cible de moqueries de toute sortes. L’aspirant découvre alors la vanité de sa vie ancienne et l’existence de choses bien plus profondes et fondamentales.

Il est intéressant de noter que le Christ couronné d’épines est aussi revêtu par les soldats d’un chlamyde rouge. Cette couleur n’est pas sans rappeler le feu de l’amour qui embrase le cœur, amour divin ou amour humain. En tant que symbole de l’amour divin, le rouge est d’ailleurs la couleur liturgique utilisée lors des messes pour les martyrs de l’Église. Dans un vitrail de Bourges, la tête rouge de saint Jean-Baptiste signifie qu’il est un martyr. C’est là le principe de l’abnégation totale, du sacrifice ultime.

Sur le plan énergétique, ce troisième mystère douloureux correspond à l’éveil des glandes pituitaire et pinéale, ce qui est l’origine d’une étrange sensation de couronne d’épines entourant la tête. Ceux qui font un travail plus technique en méditant ce mystère, ressentent parfois à un moment précis de leur ascèse ce Couronnement d’épines.

Récitation 

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre couronnement d’épines, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce de la mortification de notre orgueil.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère couronnement d’épines, descendez en notre âme et rendez-là contraire au monde.

9ème mystère : le Portement de croix

Corriger les conséquences de nos actes passés et initier de nouveaux élans vers la lumière.

Fruit du mystère, la correction de nos actes passés et initiation de nouveaux élans vers la lumière

Pour bien saisir l’importance de ce quatrième mystère douloureux, il importe de bien comprendre à nouveau que le nombre 4 est une incarnation et un accomplissement du nombre 1. Au niveau des mystères douloureux, le nombre 1 correspondait, nous l’avons vu, à la reconnaissance du destin, c’est-à-dire du nouvel ordre des choses. Avec le nombre 4, l’aspirant se charge de la croix et se met en marche pour accomplir ce destin. Cette marche est extrêmement importante puisqu’elle correspond à l’intégration de ce destin dans l’action. L’aspirant découvre maintenant que la transformation des choses ne peut vraiment se réaliser que dans l’action. En effet, l’action est l’un des aspects les plus fondamentaux de l’initiation car elle implique que la volonté de l’aspirant soit formellement engagée dans l’œuvre. Le quatrième mystère douloureux correspond donc à l’étape qui consiste à agir de manière à corriger les conséquences de ces actes passés et à initier de nouveaux élans vers la lumière.

Récitation

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre Portement de croix, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce d’agir de manière à corriger les conséquences de nos actes passés et à initier de nouveaux élans vers la lumière.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère du Portement de croix, descendez en notre âme et donnez nous la force d’agir pour notre transformation

Dixième mystère : la Crucifixion du Christ

Mourir à soi-même afin d’entrer dans une attitude empreinte de gratuité et servir en tout désintéressement.

Fruit du mystère :  mourir à soi-même pour renaître à l’amour

Avec ce cinquième mystère douloureux, nous approchons la plénitude de ces mystères. Les évangiles synoptiques ne donnent aucun détail précis concernant cet événement : « Arrivé au lieu dit du Crâne, il l’y crucifièrent ainsi que les malfaiteurs, l’un à droite, l’autre à gauche. ». Bien qu’il ne fasse pas état des opérations relatives à la crucifixion, saint Jean rapporte cependant quelques renseignements complémentaires : « Et, baissant la tête, il rendit l’esprit. Les juifs demandèrent à Pilate qu’on rompit les jambes des crucifiés et qu’on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier puis à l’autre qui avaient été crucifiés avec lui. S’étant rapprochés de Jésus, et le voyant mort, il ne lui rompirent pas les jambes; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et il sortit du sang et de l’eau. ».

A ce cinquième mystère douloureux correspond donc la mort du Christ sur la croix. Au terme de son œuvre de rectification, l’aspirant atteint la libération de son karma par la mort de l’ego. Il accède alors à une nouvelle conscience : celle de l’amour. Il n’est plus assujetti au karma, il est enfin libre, dégagé du poids de l’incarnation et de la dimension matérielle. Il importe ici de préciser qu’avant cette étape de la crucifixion, l’homme ne connaît pas vraiment ce qu’est la liberté. S’il réagit par rapport à un événement, s’il adopte tel ou tel comportement, ou telle ou telle attitude, c’est toujours en raison des expériences vécues antérieurement. Mais dorénavant, libéré par la mort de l’ego, l’aspirant n’est plus conditionné par le passé. Il peut dès lors adopter une attitude empreinte de gratuité.

C’est un état de conscience difficile à imaginer qui permet cependant d’agir sans conditionnement et de manière authentiquement gratuite. Même dans les écoles à caractère mystique et ésotérique, et, bien que l’élève aspire ardemment au service désintéressé, il constate rapidement que sa manière d’agir est toujours conditionnée par le passé ou alors en rapport à une attente. On ne le dit pas, on ne se l’avoue pas à soi-même, mais au plus profond de soi, on aimerait bien avoir une certaine reconnaissance. Même animé de nobles idéaux, l’aspirant découvre bien vite qu’il cherche à vivre le service désintéressé dans le but d’évoluer!

Avec ce cinquième mystère, il peut maintenant servir en tout désintéressement. En effet, il n’a plus besoin de recevoir parce qu’il a atteint désormais la plénitude de l’amour. Dorénavant, il peut vraiment donner. Si l’aspirant médite intensément ce cinquième mystère douloureux, il traverse alors ce que la tradition de l’hermétisme chrétien nomme l’épreuve du sang. Des rougeurs apparaissent sur la peau puis s’intensifient progressivement pour enfin produire les cinq stigmates (aux pieds, au mains, et au coté droit de la cage thoracique). Sur le plan symbolique, ces cinq stigmates représentent les cinq sens alchimisés. Il faut savoir en effet que les cinq sens, portes ouvertes sur le monde extérieur, sont les lieux d’ancrage de la conscience dans le monde d’en bas, le plan horizontal. Ils participent ainsi étroitement à l’enchaînement de l’homme et c’est pourquoi leur transmutation générée par la crucifixion de la personnalité réoriente la conscience vers le monde d’en haut, le plan vertical.

Ainsi, par l’alchimie du sens du toucher, naît le don de psychométrie (faculté consistant à identifier par le simple toucher d’un objet des événements auxquels cet objet a participé dans le passé). De l’odorat naît le don de prémonition (faculté essentiellement basée sur un ressenti accompagné de certitudes démontrables concernant des faits cachés ou des événements à venir). De la vue naît le don de clairvoyance (faculté à percevoir les énergies et entités des mondes spirituels). Du sens du goût naît le don de discernement (faculté à juger intuitivement et sûrement des valeurs éthiques, en particulier dans ce qu’elles ont de correct et de délicat). De l’ouïe naît enfin le don de clairaudience (faculté d’entendre les sons provenant des mondes spirituels).

Ainsi s’achèvent les cinq mystères douloureux. Ils sont suivis des cinq mystères glorieux. Enfin dégagé de la douleur, l’aspirant connaît alors la gloire.

Récitation 

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre Crucifixion , et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce de mourir à nous-mêmes afin d’entrer dans une attitude empreinte de gratuité et servir en tout désintéressement.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère de la Crucifixion, descendez en notre âme et mortifiez notre égo afin d’entrer dans la dynamique de l’amour véritable.

Mystères glorieux

Onzième mystère : la Résurrection

Réintégration de la dimension corporelle dans la lumière et transmutation complète de l’être.

Fruit du mystère : sublimation du corps physique par la force de l’Amour de Dieu

Les cinq mystères glorieux sont les mystères de la réalisation spirituelle et le premier d’entre eux, c’est la Résurrection de Jésus, le matin de Pâques. Matthieu écrit dans son évangile : « Après le Sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine… mais l’ange prit la parole et dit aux femmes : « Pour vous, ne craignez pas, car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n’est point ici; il est ressuscité, comme il l’avait dit. »

Cette crucifixion représente le triomphe des forces de lumière sur les forces des ténèbres qui entraînent la transmutation complète de l’être. C’est la transélémentation. Il faut bien comprendre ici que la résurrection des corps n’est pas la reconstitution des corps matériels. Le corps du ressuscité n’est pas un corps de chair et, sur ce point, saint Paul le déclare fort bien : « ni la chair ni le sang ne peuvent hériter du royaume des cieux. ». Ce corps de ressuscité est même si différent du corps charnel que les femmes ne reconnaissent pas le Christ dans le jardin des Oliviers et le prennent pour le jardinier. Il faudra attendre que celui-ci les interpelle pour que leurs yeux s’ouvrent et qu’elles reconnaissent alors que c’est le Christ qui se trouve devant elles. Une femme fit même un mouvement pour le toucher et le Christ lui dit : « Ne me touche pas parce que je ne suis pas encore remonté vers mon Père ».

Le corps ressuscité est donc un corps de lumière, la matière physique qui le composait antérieurement a été sublimée par la force d’amour. Saint Paul remarque à juste titre : « Il en est ainsi, pour la résurrection des morts : semé corruptible, le corps ressuscite incorruptible; semé méprisable, il ressuscite éclatant de gloire; semé dans la faiblesse, il ressuscite plein de force; semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. ». (1 Corinthiens XV,42). Ce n’est donc pas dans un corps matériel que l’être humain ressuscitera, mais dans un corps que saint Paul apparente à un corps psychique, à un corps d’énergie ou de lumière.

Fort intéressante à ce sujet est l’opinion qu’avance Origène : « Sur quoi il faut bien comprendre que tout corps assujetti par la nature aux lois de la nutrition et de l’élimination – soit plante, soit animal – change constamment de substratum matériel. Aussi compare-t-on bien le corps à un fleuve, parce que, à parler exactement, le substratum primitif ne demeure peut-être pas même deux jours identiques en notre corps, bien que l’individu Pierre ou Paul, soit toujours le même…. […] Cependant la condition du corps est de s’écouler : la forme caractéristique du corps demeure identique, et aussi les traits qui distinguent corporellement Pierre ou Paul, comme les cicatrices conservées dès l’enfance et autres particularités, tâches de rousseur par exemple : cette forme corporelle, qui distingue Pierre ou Paul, à la résurrection revêt de nouveau l’âme, d’ailleurs embellie; mais dans le substratum qui lui fut primitivement assigné.

« Comme cette forme persévère, de l’enfant au vieillard, malgré les conditions profondes qui présentent les traits, ainsi doit-on penser que la forme présente persévèrera dans l’avenir, d’ailleurs immensément embellie. Car il faut que l’âme, habitant de la région des corps, possède un corps à l’avenant de cette région. De même que, si nous devions vivre dans la mer comme les animaux aquatiques, il nous faudrait hériter des branchies et les autres organes des poissons, ainsi, pour hériter du royaume des cieux et habiter une région différente de la terre, il nous faut des corps spirituels; notre forme première ne disparaitra point pour autant, mais elle sera glorifiée, comme la forme de Jésus et celle de Moïse et d’Elie restait la même dans la transfiguration.

Ainsi Origène affirme que, lors de la résurrection, l’âme réincorpore non pas le corps matériel en tant que corps de chair (substratum matériel) mais la forme corporelle qui survit à ce dernier et qui ne périt pas avec lui; cette forme corporelle manifeste alors toutes les caractéristiques physiques propres à l’individu mais ici magnifiées et sublimées.

Ce premier mystère nous révèle donc que l’être humain ne doit pas chercher à se séparer de son corps matériel mais au contraire de l’alchimiser. C’est une illusion de croire que l’homme va quitter ce monde matériel en abandonnant son corps physique. A chaque fois qu’il le fait, il revient dans un nouveau corps. C’est le cycle des renaissances et de la réincarnation. L’homme ne quittera définitivement ce monde d’en bas que lorsqu’il aura su alchimiser son corps de matière pour en faire un corps de lumière. Son destin n’est pas de se séparer de la dimension corporelle, mais de réintégrer cette dimension corporelle dans la lumière. C’est ce que Martines de Pasqually appelait la réintégration. La dimension corporelle participe donc à la gloire initiatique.

Récitation 

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre Résurrection et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre Très Sainte Mère, la grâce de la réintégration de notre dimension corporelle dans la lumière et la transmutation complète de notre être.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère de la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ, descendez en notre âme et sublimez notre corps physique par la force de Votre Amour.

Douzième mystère glorieux : l’Ascension 
Fruit du mystère : le désir du ciel

Le second mystère glorieux est celui de l’Ascension, le Christ retourne vers le Père. Saint Marc écrit dans son évangile :  » le Seigneur après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, il s’assit à la droite de Dieu. ». Avec ce second mystère, et après avoir perçu intuitivement le mystère de la Résurrection, l’aspirant s’interroge sur la manière d’atteindre cette transélémentation du corps. N’oublions pas que le nombre 2 représente la matrice, c’est-à-dire le moyen par lequel le nombre 1 va s’accomplir. Les éléments de réponse se trouvent dans le mystère de l’Ascension de Jésus-Christ vers le Père. Le Père représente en effet le principe originel, mais également la volonté divine, les lois cosmiques. Le Christ remontant vers lui à travers l’Ascension, indique que la conscience, pour alchimiser le corps et le transmuter, doit retourner à ses origines divines et fusionner avec celles-ci. En fait, le second mystère glorieux correspond en d’autres termes au désir du ciel. Selon la tradition de l’hermétisme chrétien, le désir du ciel conduit au ciel. Cette expression profondément initiatique renfermer la clef du second mystère glorieux. Pour se libérer de l’emprise du monde d’en bas, l’aspirant doit en effet orienter sa conscience vers les mondes supérieurs et désirer de tout son être sa réintégration dans le royaume céleste. Déjà dans la Grèce antique, Platon enseignait à ses élèves la manière de focaliser toute leur attention vers le monde des Idées. S’ils réussissaient, ils pouvaient alors prétendre échapper au cycle des incarnations.

Récitation 

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de votre Assomption, et nous vous demandons, par ce mystère, et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, d’orienter notre conscience vers les mondes supérieurs et de désirer de tout notre être notre réintégration dans le royaume céleste.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère de l’Assomption de Notre Seigneur Jésus-Christ, descendez en notre âme et rendez là céleste.

Treizième mystère glorieux : La Pentecôte

La grâce de l’éveil des charismes de l’esprit : le don de crainte, le don de piété, le don de science, le don de force, le don de conseil, le don d’intelligence, le don de sagesse 

Fruit du mystère : éveil des charismes de l’esprit

Le troisième mystère glorieux correspond à la descente du Saint-Esprit sur les apôtres le jour de la Pentecôte. Le récit de cette effusion de l’Esprit Saint se trouve dans les Actes des Apôtres :  » Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute cette maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. ».

Après avoir vécu un événement extraordinairement pénible, l’arrestation et la condamnation à mort de leur maître et Seigneur, les disciples se retrouvent seuls. Leur idéal vient d’être entièrement détruit alors qu’ils souhaitaient, confortés par leur éducation juive, que le Christ, reconnu comme messie, instaure une nouvelle royauté à la manière de David. Mais désormais la risée de tous ceux qui les avaient prévenus que cet homme n’était rien d’autre qu’un illuminé, ils ont peur eux-mêmes d’être persécutés et se cachent dans un endroit secret, à l »abri de la population. Ils ne savent que faire, ils sont désemparés, et c’est alors qu’une force divine descend en eux.

Ainsi, il se produit quelque chose d’extraordinaire : les apôtres sortent de leur cachette, ils n’ont plus peur de rien et sont envahis d’une joie telle que saint Pierre doit préciser : « Non, ils ne sont pas ivres, on est au début du jour ». C’est alors le début d’une évangélisation extraordinaire où chacun, à l’exception de Jean, trouvera la mort sans toutefois l’avoir crainte. Cet épisode de la Pentecôte représente le moment où s’éveillent en l’homme les charismes de l’esprit (don de crainte, don de piété, don de science, don de force, don de conseil, dont d’intelligence, don de sagesse). L’aspirant est alors investi d’une force spirituelle extraordinaire, et rien ne peut plus l’arrêter. Son témoignage n’est plus prosélytique, mais il devient un véritable rayonnement qui transforme tous ceux qui le reçoivent.

Récitation 

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de la Pentecôte, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce de l’éveil des charismes de l’esprit : le don de crainte, le don de piété, le don de science, le don de force, le don de conseil, le don d’intelligence, le don de sagesse.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère de la Pentecôte, descendez en notre âme et fécondez-la des sept dons de l’Esprit saint.

Quatorzième mystère : l’Assomption de Marie au Ciel
Fruit du mystère : la réintégration du Royaume des Cieux

Le dogme de l’Assomption déclare que la Vierge Marie, Mère de Dieu, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste. Ce quatrième mystère glorieux correspond au premier mystère glorieux, la Résurrection de Jésus, mais cette fois-ci à un niveau différent, à un niveau plus humain. Marie représente la personnalité qui est entièrement transmutée. C’est le corps qui s’alchimise : c’est le vêtement de noce auquel fait allusion le Christ dans la parabole des invités : « Entré pour regarder les convives, le roi aperçut là un homme qui ne portait pas de vêtement de noce : « mon ami, lui dit-il, comment es-tu entré ici sans avoir de vêtement de noce? ». Celui-ci resta muet. Alors le roi dit aux serviteurs : « Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents. » « 

« Mourrez avant que vous ne mourriez », déclarait Angélus Silésius. Par ces paroles, il voulait ainsi affirmer que l’homme doit mourir à sa nature instinctuelle en transmutant sa personnalité avant de connaître la mort biologique. Revêtu alors de son vêtement de noce, il peut ainsi réintégrer le royaume des cieux échappant à la mort spirituelle. C’est le rite de l’Assomption vécu par la Vierge Marie.

Récitation

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de l’Assomption de la Vierge Marie, corps et âme dans le ciel, et nous vous demandons, par ce mystère, et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce d’alchimiser notre corps afin de réintégrer le royaume des cieux en échappant à la mort spirituelle.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère de l’Assomption de la Vierge Marie, descendez en notre âme et revêtez-la de son vêtement de noce.

Quinzième mystère : le Couronnement de Marie au ciel
Fruit du mystère : la plénitude de l’accomplissement

Le cinquième mystère glorieux, le dernier du cycle des quinze mystères, correspond au Couronnement de Marie. La notion de couronne est très importante dans la symbolique traditionnelle. Pensez à la couronne du roi. Lorsqu’elle est placée sur la tête, la couronne symbolise la plénitude et la réalisation de la conscience ainsi que l’accomplissement plénier. C’est Kether, la première sephirah de l’arbre de vie, la couronne d’éternité, disent les kabbalistes anciens. Ainsi, le couronnement de Marie au ciel représente la réalisation plénière définitive et absolue de la conscience humaine qui vient parachever le cycle de son évolution.

En fait, cette couronne de gloire évoquée dans l’Apocalypse lorsque saint Jean décrit une femme « revêtue de Soleil, la Lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur la tête » n’est autre que la dimension supérieure de la couronne d’épines posée sur la tête du Christ au moment de la Passion. Or, si la couronne d’épines était le symbole de l’appartenance au monde d’en bas, monde dérisoire et éphémère, la couronne de gloire dont le Christ revêt Marie est le symbole de son appartenance au monde d’en bas, monde dérisoire et éphémère, la couronne de gloire dont le Christ revêt Marie est le symbole de son appartenance à la Jérusalem céleste, cette cité de gloire. C’est pourquoi d’ailleurs les apôtres n’assisteront pas au Couronnement de Marie, ne pouvant élever suffisamment leur conscience pour participer à ces réalités sublimes.

Récitation

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur du Couronnement de la Vierge Marie, et nous vous demandons par ce mystère et par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, la grâce de la plénitude et de la réalisation de la conscience ainsi que l’accomplissement plénier.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère du Couronnement de la Vierge Marie, descendez en notre âme et couronnez-là de Votre gloire.

Voir aussi

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