
Décorer les entrées
« Maintenant de rouge houx vos temples sont jonchés, de laurier pérenne et du gui très sacré ». John Gay Pendant les Douze Jours de Noël, les gens décoraient leurs foyers de plantes persistantes. Elles servaient de rappel du monde vert invincible et fournissaient aussi aux esprits de la forêt une retraite à l’abri des tempêtes hivernales; le houx souvent était mêlé à d’autres plantes : avec le noisetier, il tien à l’écart les esprits malins. Si l’on ne pouvait avoir de houx, le sorbier – un autre arbre de protection aux baies rouges – était suspendu au-dessus du linteau dans la maison et dans les étables. Dans de nombreuses régions, on le mettait avec le lierre, pour former un couple mâle et femelle. Le houx était particulièrement favorable pour les hommes, tandis que le lierre était la plante des femmes. « Ô le Lierre ô elle est la Reine de l’ancien temps, Et le houx, il est rouge. Suspendez-les haut dans la ferme, et nous n’aurons pas de mal Jusqu’aux jours de Noël, est-il dit. » D’autres plantes à feuilles persistantes, comme le buis, le laurier, et l’if aux baies rouges, étaient aussi populaires, avec les bouquets odorants de romarin. Avant l’utilisation de l’électricité, on faisait des torches avec des branches de pin écossais, et plus tard, elle ne servirent que de décorations.
Faire une guirlande de solstice
Une guirlande se solstice symbolise la roue de l’année et l’accomplissement d’un autre cycle de saisons. Voir le mode d’emploi dans le livre de Mara Freeman « Vivre la Tradition Celtique au fil des saisons »
Photo : histoire de la couronne de houx https://www.mariellebrie.com/histoire-de-la-couronne-de-houx/

Bougies de Noël
L’allumage des bougies de Noël est l’une des coutumes les plus simples et les plus aimables. Dans les temps préchrétiens, il y eut probablement des torches allumées, comme dans l’ancienne Scandinavie, mais dans les siècles ultérieurs, il y avait des bougies blanches ou colorées, les rouges étant les plus populaires, parce que « le sang rouge règne dans le froid d’hiver ». La famille pouvait avoir une énorme bougie unique, ou plusieurs petites, une pour chaque membre de la famille, et des petites bougies colorées pour les enfants. Ceux qui en avaient les moyens se procuraient une bougie pour toute une semaine, appelée en Irlande coinneal nor na Nollaig, la « Grande Chandelle de Noel ». Les bougies étaient allumées avec grande cérémonie la veille de Noel, marquant la transition entre le travail quotidien ordinaire et le monde magique de Noel. Elles étaient placées dans des chandeliers faits de navets creusés, décorés de papier de couleur et de houx, puis mis sur le rebord de la fenêtre.
Il y avait une raison spéciale d’allumer les bougies la veille de Noel, c’était de montrer à Marie et à Joseph, qui n’avaient pas trouvé de chambre à l’auberge de Bethlehem, qu’ils étaient surs d’être bien accueillis. Au XIX siècle, dans l’ouest du comté de Limerick, une bougie était allumée sur chaque fenêtre de la maison, et une table était mise pour trois « pour accueillir convenablement les Voyageurs de Bethlehem. Une assiette pleine d’eau était aussi laissée pour que la sainte famille la bénisse, et l’eau pouvait après être utilisée pour guérir.
Dans de nombreuses régions, on emmenait les enfants, une fois la nuit tombée, sur un lieu élevé, pour qu’ils voient tout le paysage briller, car chaque village, chaque ferme isolée, très près ou plus loin se préparait à recevoir le don divin.
Source : Vivre la Tradition Celtique au fil des saisons. Mara Freeman

Allumer la bougie
Placez une bougie sur le rebord de votre fenêtre en cette saison. Si vous voulez suivre la coutume irlandaise traditionnelle, choisissez-en une rouge. Ci-dessous, est décrite une cérémonie d’allumage de la bougie plus élaborée.
1. Placez une grande bougie rouge ou dorée au centre de la table ou du sol, représentant le soleil.
2. Asseyez-vous devant, ou, si vous faites cela en groupe, faites asseoir chacun en cercle autour.
3. Éteignez toutes les lumières. Éprouvez la sensation d’être assis dans une grande obscurité – le silence, le calme, l’intériorité. Si les enfants son présents, faites-leur dire ce cela leur semble (doux, effrayant, froid). Demandez-leur d’imaginer ce que ce la vie serait sans le soleil.
4. Considérez maintenant tous les dons que le soleil nous apporte. S’il y a des enfants, faites-leur dire encore ce qui leur vient à l’esprit.
5. Contemplez la naissance de la graine de lumière dans la matrice de l’obscurité. (Un adulte peut expliquer aux enfants que la roue de l’année tourne maintenant vers la lumière). Allumez la bougie centrale.
6. Maintenant, tour à tour, chacun allume sa bougie avec la bougie soleil, et fait un voeu à voix hautes, de ce qu’il souhaite voir venir l’année qui vient.
7. Quand la pièce est remplie de lumière et de chaleur, finissez la célébration avec un chant de saison, une danse en cercle, ou de la nourriture.
8. A la fin de la réunion, on doit moucher les bougies personnelles en se rappelant que la flamme continue à brûler dans nos cœurs. Si possible, laisser la bougie centrale allumée toute la nuit (en prenant les précautions nécessaires!), pour accueillir le retour du soleil.
***
Que la paix et l’abondance soient les premières à soulever le pêne de votre porte et que le bonheur soit guidé chez vous par la bougie de Noël.
(Bénédiction irlandaise)
Source : Vivre la Tradition Celtique au fil des saisons. Mara Freeman.

Autour du feu de Noël
Brûlez une bûche séchée de chêne et contemplez le miracle du feu – surtout son pouvoir d’activer et de transformer le soleil caché dans le bois.
Passez quelques instants à méditer sur le thème du « potentiel caché ». Quels talents, passions et désirs ensevelis, qui se trouvent au plus profond de vous, voudriez-vous voir revenir à la vie et à la lumière pour l’année qui vient?
Faites le vieux rituel écossais : jetez des brindilles de sorbier, ou de houx si vous n’en trouvez pas, dans le feu, comme façon symbolique de brûler tout mauvais sentiment entre la famille, les amis ou les parents.
Si vous êtes avec deux ou trois autres personnes, chantez la « ronde de Noël ».

La bûche
Originaire d’Écosse, la bûche était également appelée la Cailleach Nollaigh, « vieille épouse de Noël », ou Yeel-carline, « vieille femme de Yule », car elle incarnait l’image de la Cailleach qui avait englouti la lumière pendant son règne hivernal. Brûler la bûche, c’était libérer la lumière du Soleil. Cette bûche devait être relativement grosse pour brûler toute la journée de Noël, ainsi que pendant les nuits suivantes. Les cérémonies de la bûche de Noël commençaient avec un grand nettoyage de la maison. Ce n’était pas un simple nettoyage : toute la maison était soigneusement époussetée, c’était une purification de l’endroit où les habitants logeaient. Le patriarche de la maison devait ramener, une fois le ménage effectué, la plus grosse bûche qu’il pouvait trouver. Idéalement, le chef devait sculpter la bûche en forme de vieille femme — la Cailleach —, comme incarnation du froid et des ténèbres. Elle était jetée dans le feu en guise d’offrande pour faire revenir le Soleil. Ce rituel avait aussi pour fonction de ne pas faire rentrer la mort dans le domaine familial. Traditionnellement, la bûche de Noël était placée sur l’ancien morceau de bois de l’an passé.
https://leseditionsdufaune.com/2018/12/26/solstice-dhiver-traditions-europeennes/
Chants de Noël

Le Noël des animaux
En l’honneur de la naissance du Christ dans une étable, les campagnards étaient particulièrement gentils avec leurs animaux pendant la période de Noël. Se rappelant comment les bêtes gardèrent l’enfant Jésus au chaud, les fermiers donnaient à leur vaches, chevaux et ânes, des rations supplémentaires de foin ou de son mouillé, tandis que les poules recevaient une double mesure de grains. La veille de Noël, en Cornouailles, le dernier épi était ôté de sa place d’honneur dans la cuisine de la ferme, et présenté au bétail. En Ecosse, des gerbes d’avoine étaient suspendues à des sorbiers pour nourrir les oiseaux. Dans certaines régions, les familles allumaient des lanternes dans l’étable et suspendaient des plantes autour. Les enfants décoraient allègrement les animaux eux-mêmes, et disposaient sur leurs cornes des guirlandes de houx. Mais les rituels animaux les plus élaborés avaient lieu au Pays de Galles. La veille de Noël, le maître de maison préparait un bol de bière chaude, sucrée et épicée, tandis que la maîtresse de maison préparait un panier contenant du gâteau. Ils décoraient le bol et le panier somptueusement avec des plantes à feuilles persistantes, des guirlandes de houx et de lierre, puis ils les apportaient à la stalle du bœuf le plus beau, suivis par le reste de la maisonnée en procession. Dans l’étable, les hommes se tenaient d’un côté, et les femmes de l’autre. Alors la maîtresse de maison fixait le gâteau sur les cornes du bœuf; le maître agitait la bière, buvait une gorgée, et passait le bol, et chacun chantait un toast gallois cordial. Si le bœuf se comportait placidement pendant ces rites exceptionnels, c’était un signe de chance pour l’année à venir, mais s’il donnait des signes d’agitation et de colère c’était un signe néfaste. Les joyeux maîtres de maison avaient aussi le gâteau à l’œil. S’il tombait du côté des femmes, c’était elles qui gouverneraient le foyer pour l’année à venir; sinon c’était le triomphe des hommes. Mais l’occasion la plus merveilleuse avait lieu à minuit de la veille de Noël, selon une croyance bien établie dans les Îles Britanniques et en Irlande. C’était le moment magique où tous les animaux de l’étable étaient censés s’agenouiller en adoration au nouveau-né. Au même moment, un autre miracle se produisait : les animaux recevaient le don de parole humaine. Quand minuit sonnait dans la ferme, les enfants avaient du mal à s’empêcher de se précipiter dans la cour de l’étable glaciale pour entendre les animaux parler, mais ne leur permettait pas de le faire car cela aurait gâté cet instant sacré. Ce que les animaux se disaient, on laissait cela à l’imagination de chacun. Beaucoup d’autres sortes de miracles se produisaient à Noël. En Cornouaille, on croyait que les lutins se rassembleraient au fond des mines d’étain pour célébrer une messe de Noël. Dans de nombreuses régions, on pensait que les abeilles quittaient leurs ruches le matin de Noël à trois heures, essaimaient autour de la maison en bourdonnant fort, et revenaient. En Bretagne, les grands menhirs de Carnac descendent à la rivière pour boire. Un miracle fameux dont on peut encore être témoin aujourd’hui, c’est la floraison de l’Epine Sainte à Glastonbury. Quand Joseph d’Arimathie apportant le Saint-Graal à Glastonbury, il planta dans le sol son bâton qui devient une aubépine fleurie. Et bien que l’aubépine soit censée ne fleurir qu’en mai, l’Epine de Glastonbury montre des fleurs blanches chaque jour de Noël, en l’honneur de la naissance divine.
(« Vive la Tradition Celtique au file des saisons », Mara Freeman)

L’épine de Noël
Il était une fois un homme d’Illminster qui allait à Glastonbury en pèlerinage. Avant qu’il ne parte, les villageois lui demandèrent de rapporter la relique sainte pour bénir le village. Ils furent déçus quand il revint, ne portant qu’une brindille d’aubépine. Mais l’homme planta la petite pousse dans la carré du village et pria à côté matin et soir. Elle se mit à pousser à un rythme incroyable, et, à Noël, elle était devenue un mince jeune arbre. Les villageois regardèrent avec soupçon le pèlerin; quand il passait, ils traversaient la rue pour ne pas avoir à le croiser. Le pèlerin remarqua les affronts qu’on lui faisait. Il continua ses prières et prédit que l’aubépine fleurirait le jour de Noël.
Vint le jour de Noël, et rien n’arriva. Mais juste avant minuit, le 4 janvier – l’ancienne veille de Noël – tout le village fut éveillé par un grand vacarme dans la rue. Les gens s’habillèrent à la hâte et coururent aux fenêtres, et ils purent voir un spectacle extraordinaire : tous leurs moutons, toutes leurs vaches, défilaient dans les rues. A la tête du troupeau était le grand maître taureau qui appartenait au fermier le plus riche. Les villageois se précipitèrent dehors et suivirent les animaux sur la place du village, où la petite aubépine exposait ses fleurs blanches au clair de lune. Ils virent le pèlerin agenouillé en prière.
L’horloge de l’église sonna minuit. Alors le grand taureau s’agenouilla aussi. Un par un, les villageois s’agenouillèrent avec leurs animaux.
Et c ‘est ainsi qu’Illminster sut qu’elle avait une épine sacrée.

Joyeux Noël!
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