
Aussi loin que nous puissions remonter dans l’histoire de l’humanité, l’homme a toujours été pleinement conscient de l’existence d’êtres supérieurs, souvent identifiés à des dieux ou à des messagers de Dieu. Parmi les diverses croyances religieuses préchrétiennes, pensons par exemple à celle des civilisations établies en Mésopotamie. En effet, de nombreux génies ailés y jouent le rôle de serviteurs des dieux, les représentant auprès des hommes.
La tradition hébraïque accorda également une place importante aux anges. D’ailleurs il nous apparaissent souvent teintés d’une influence mésopotamienne. Ainsi, lorsque le prophète Ezéchiel nous décrit, dans l’une de ses visions un ange « qui ressemblait à quatre animaux », il associe plusieurs créatures du panthéon babylonnien : le kiroub au corps de taureau, le lamas au corps de lion, l‘oustour humain mais ailé et le natif à tête d’aigle. Quoi qu’il en soit, les anges ont une importance capitale dans plusieurs passage bibliques décisifs. A
A titre d’exemple, pour éviter qu’Adam et Eve lui désobéissent une seconde fois, on nous rapporte que Dieu plaça l’arbre de vie sous leur garde : « Et le seigneur Dieu le renvoya du jardin d’Eden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré. Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Eden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l’arbre de vie. ».
De même, Dieu envoya a Moïse un messager pour les guider, lui et son peuple, vers la terre promise. Quand au psalmiste, il loue ces êtres en chantant : « Bénissez le Seigneur, vous ses anges, héros puissants qui accomplissez sa parole, attentifs au son de sa parole. ».
Puisant ses racines dans la culture hébraïques, la tradition chrétienne fait à son tour de nombreuses allusions à l’existence des anges. Ainsi, ils jouent un rôle fondamental dès les premières lignes des récits évangéliques. En effet, on nous rapporte que l’annonciation faite à Marie lui parvint par la bouche de l’Ange Gabriel. Les anges indiquèrent aussi à Joseph les projets d’Hérode et organisèrent leur fuite en Égypte. Enfin, il accompagnèrent Jésus tout au long de sa vie, l’assistant plus particulièrement à l’issue de sa confrontation avec Satan au désert. Ils l’appuyèrent également à Gethsémani et enfin deux anges furent observés devant le sépulcre peu après sa résurrection.
Il n’est donc pas étonnant que de nombreuses autorités de la tradition chrétienne aient accordé à ces divins messagers une attention de toute première importance. Ainsi, Athénagore affirmait déjà au deuxième siècle : « Et notre doctrine théologie ne s’en tient pas encore là (à la confession d’un Dieu unique en trois personnes); mais nous disons qu’il y a aussi une foule d’anges, de ministres, que le créateur et démiurge du monde, Dieu, par l’intermédiaire du Verbe qui vient de lui, a répartis et ordonnés, pour qu’il s’occupe des éléments, des cieux, du monde et de ce qui est en lui, et de leur harmonie. ».
De même Origène déclarait : « S’ils montent au ciel c’est pour y porter nos prières, s’ils en descendent c’est pour nous en rapporter les dons de Dieu.
Saint Jean Damascène (650-750) écrivit, quand à lui, que « les anges sont puissants et prêts pour l’accomplissement de la volonté de Dieu. On les trouve ainsi doués d’une grande vélocité partout où l’acquiescement de Dieu le leur ordonne; ils gardent les parties de la terre; ils président aux peuples et aux régions, selon qu’ils ont été établis par le Créateur; ils dirigent nos affaires et nous assistent. Suivant la volonté et la disposition divines ils sont au-dessus de nous et entourent toujours Dieu. ».
Source : Extraits de l’Introduction à l’astro-angéologie, conférence donnée par Charles-Rafaël Payeur. Éditions de l’Aigle
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