Les douze jours de Noël

Les douze jours de Noël sont une des traditions les plus anciennes – notamment dans les pays anglo-saxons – après la célébration de la naissance du Christ. Parmi ceux qui les pratiquent aujourd’hui, ils ne sont pas nombreux à connaître leur origine historique et les fêtes qu’ils commémorent.

De plus en plus nombreux sont ceux qui croient que le temps de Noël, c’est celui qui commence juste après la Toussaint. Pourtant, la tradition chrétienne célèbre Noël à partir du 25 décembre et les jours qui suivent, jusqu’au début du mois de janvier. Pendant des siècles, la tradition catholique a respecté l’octave de Noël, prolongeant les festivités pendant les huit jours qui suivent le 25 décembre. À côté de cette tradition, une autre est apparue plus récemment, celle des douze jours de Noël .

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Ce cycle des douze jours relie tout simplement Noël à l’Épiphanie. « Ce fut toujours un temps à part – remarque Nadine Cretin dans son livre Noël des provinces de France – avant le christianisme, il était comme suspendu, jusqu’à ce que les jours allongent. Depuis sa christianisation, dès le Ve siècle, tous les jours sont des jours de fête, instaurés par le Concile de Tours (567). Cette belle pratique compte donc douze fêtes qui suivent celle de Noël et qui s’achèvent à l’Épiphanie, le 6 janvier, connue comme étant la « douzième nuit ». Ces douze fêtes sont les suivantes :

C’est en 1780 qu’apparaît le célèbre chant de Noël anglais Les douze jours de Noël.

Cette tradition venue pourtant de France va devenir de plus en plus populaire notamment en Angleterre, instituant rapidement les très populaires chants de Noël appelés Christmas Carols. Certains historiens n’hésitent pas à expliquer que ces chants contiennent des messages cryptés destinés aux catholiques anglais persécutés. Cette thèse récente, qui date des années 1990, n’a cependant pas été justifiée depuis.

Pour autant, les Douze jours de Noël sont aujourd’hui un temps privilégié pour l’Église. Ils marquent un des moments fort de l’année, où chaque jour est destiné à rappeler l’importance de l’Incarnation de Jésus. Autant de jours où les fidèles peuvent célébrer, en famille ou entre amis, la joie de la venue du Sauveur.

Source : https://fr.aleteia.org/2018/12/27/tradition-douze-jours-de-noel/

Comment fêtait-on Noël au Moyen Âge ?

Nos ancêtres célébraient également la Nativité, le côté festif en moins.

Aujourd’hui, la célébration de Noël est éminemment festive. C’est une période pendant laquelle nous échangeons des cadeaux, nous nous réunissons en famille, et pendant laquelle, il faut bien l’admettre, nous exagérons et forçons sur les repas, les sucreries et la fête. Cependant, il n’en a pas toujours été ainsi. La publication [en anglais], sur le site HistoryExtra, du professeur de l’université Sainte-Catherine de Cambridge, Matthew Champion, aborde ce sujet de façon remarquable. En principe, la célébration de Noël a toujours été importante, cela ne fait aucun doute. Seulement, pour les chrétiens médiévaux, la célébration de Pâques ainsi que la fête de l’Annonciation – célébrée le 25 mars – revêtaient une importance égale, si ce n’est plus grande encore.

Mais cela ne veut pas dire que la fête de Noël passait à la trappe. Bien au contraire, Noël n’était pas célébré pendant une simple journée, mais sur une durée de douze jours : du 25 décembre et jusqu’au 6 janvier, au moment de la fête de l’Épiphanie, tout cela précédé d’un mois de jeûne. En effet, le temps de l’Avent était, lui aussi, un mois de pénitence, de préparation et d’abstinence, tout comme le Carême.

Le temps de l’Avent, à l’époque, était perçu comme un temps spécial de préparation à la venue du Christ. Mais il n’était pas seulement focalisé sur la naissance de Jésus, il rappelait également l’imminence de la deuxième venue du Christ, accordant ainsi à la période de Noël une dimension eschatologique.

L’Avent était donc aussi, un temps propice pour la (re)conversion personnelle. Par ailleurs, les cadeaux – lorsqu’ils étaient offerts – se donnaient de préférence pendant la nuit du nouvel an. Il n’existe pas de preuves d’arbres ou de sapins de Noël, si ce n’est quelques rares manuscrits du Moyen Âge tardif. C’est seulement à partir du XIXe siècle qu’ils devinrent réellement populaires.

En revanche, il était courant de décorer la maison avec des branches de houx, de lierre et des bougies. On posait également le petit berceau ou la crèche, conformément à la tradition initiée par saint François d’Assise.

Source : https://fr.aleteia.org/2016/12/15/comment-fetait-on-noel-au-moyen-age/

Les douze jours (Mythologie)

Les douze jours – ou plutôt, comme on les désigne en Alsace, en Allemagne ou en Belgique, les « douze nuits » – s’insèrent, dans le calendrier chrétien, entre Noël et l’Épiphanie : entre le 25 décembre et le 6 janvier. Ils furent définis en 567 par le concile de Tours. Mais cette période, nichée au cœur de la nuit hivernale, alors que le monde est figé dans le froid et l’obscurité, n’est pas propre au christianisme : on en retrouve la trace aussi bien dans l’ancienne Mésopotamie qu’en Chine ou dans l’Inde védique. Ils pourraient représenter le hiatus entre le calendrier solaire, de 365 jours, et l’ancien calendrier lunaire, de 12 mois de 29 jours et demi chacun. Ils correspondraient alors au rattrapage nécessaire, à une période effectivement hors calendrier, entre deux temps, permettant, tous les ans, de retomber sur ses pieds : un passage à vide, une période de béance, un temps d’incertitude soumis à tous les dangers, un moment qui met en communication le mondes des vivants et celui des morts. Le réveillon, à minuit, n’est-il pas en certains pays un repas offert aux morts ?

Ces 12 jours échappent à la durée profane, 12 jours et 12 nuits en attendant que le temps reprenne son cours normal. Ce statut hors de l’année confère à cette période une nature divinatoire : l’an qui vient y est en germe – le kleine johr, la  » petite année « , comme en dit en Alsace -, et il est possible, en examinant chacun d’eux, de prévoir ce que seront les 12 mois à venir, le temps qu’il allait faire à tel ou tel moment, ou le succès des diverses récoltes.. Mais il semble qu’il s’agissait originellement moins, dans ces 12 jours, d’annoncer l’avenir, que de « créer » l’année nouvelle, de la construire, de décider ce qu’elle serait : n’était-ce point le moment où l’on programmait les actions politiques ou militaires.

Cependant il n’est pas de création, de recréation, qui ne s’exerce à partir du chaos, du retour à l’unité indifférenciée. C’est sans doute ainsi qu’il faut considérer les charivaris et toutes ces fêtes des fous qui bouleversaient alors les conventions et l’ordre social et que l’Église a choisi de condamner au XVème siècle. Déjà, dans la Rome antique, les Saturnales prônaient, du 17 au 24 décembre, l’inversion : l’esclave se faisait servir par le maître, le roi s’inclinait devant l’enfant pauvre …

Les fêtes des fous étaient autrefois coutumières et n’hésitaient pas à profaner le refuge spirituel des sanctuaires. Outre les fous, notre Moyen Âge fêtait successivement l’âne le 25 décembre (jour de Noël, où l’on honorait l’humble âne de la crèche), les sous-diacres et le petit clergé le 26 décembre (jour de la Saint-Étienne, historiquement le premier des diacres), et les enfants le 28 décembre (jour des Saint-Innocents). C’était à chaque fois l’occasion de bouleverser les préséances, de faire porter à l’animal des habits sacerdotaux, de donner raison au fou, d’introniser l’enfant, d’élire l’évêque ou le roi d’un jour qui, tel celui de la fève, régnait sans conteste. Et les plus fous furent peut-être les représentants de la Révolution qui cherchèrent à abolir ce qui persistait de ces pratiques sous le prétexte qu’il n’y avait plus de roi. Alors qu’il s’agissait pour les plus humbles, les plus démunis de passer au premier rang, et, au moins une fois l’an, et dans la plus grande licence et irrévérence, de prendre le pas sur les autorités légitimes …

On élisait alors dans les églises cathédrales un évêque ou un archevêque des fous, et son élection était confirmée par toutes sortes de bouffonneries qui servaient de sacre. Cet évêque officiait pontificalement, et donnait la bénédiction au peuple, devant lequel il portait la mitre, la crosse, et même la croix archiépiscopale. Tout le clergé assistait à la messe, les uns en habit de femme, les autres vêtus en bouffons, ou masqués d’une façon grotesque et ridicule. Non contents de chanter dans le chœur des chansons licencieuses, ils mangeaient et jouaient aux dés sur l’autel, à côté du célébrant. Quand la messe était dite, ils couraient, sautaient, et dansaient dans l’église, chantant et proférant des paroles obscènes, et faisant mille postures indécentes jusqu’à se mettre presque nus ; ensuite ils se faisaient traîner par les rues dans des tombereaux pleins d’ordures, pour en jeter à la populace qui s’assemblait autour d’eux. Les plus libertins d’entre les séculiers se mêlaient parmi le clergé pour jouer aussi quelque personnage de fou en habit ecclésiastique …

Et la Faculté de Théologie de Paris, en 1444, pouvait justifier ces manifestations :

Nous ne fêtons par sérieusement, mais par pure plaisanterie, pour nous divertir selon la tradition, pour qu’au moins une fois par an nous nous abandonnions à la folie, à la folie qui est notre seconde nature et qui semble être innée en nous … Les tonneaux de vin éclateraient si on n’ouvrait pas de temps en temps la bonde pour les aérer. C’est pourquoi nous nous livrons à des bouffonneries pendant quelques jours pour pouvoir ensuite nous consacrer au service de Dieu avec une ferveur d’autant plus grande.

Certains ont pu voir là l’irruption des hommes-animaux, de la horde sauvage, telle qu’elle sévissait avant que ne soit instaurée la Loi, une façon de retourner à la barbarie des temps premiers. Et le temps de Noël était aussi un moment qui voyait la Chasse Hennequin se déchaînait dans le ciel. C’était une façon également de glorifier la spontanéité, l’innocence de ces êtres simples qui se situent avant le péché, ou avant l’âge de raison et qui ne se sont pas encore soucié d’évoluer et de composer avec les exigences de la société.

On peut noter une réplique de ces Douze Jours à l’opposé du calendrier, avec les six jours qui courent de la Saint-Jean d’été à la Saint-Pierre, où l’on pouvait présager le temps qu’il allait faire dans les six derniers mois de l’année.

Bibliographie. Arnold van GENNEP, Manuel de folklore français contemporain, Paris, A. et J. Picard, 1958 (tome I) – Rééd. 1988 – Le Folklore français, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1999 (tome III)
. Jacques LE GOFF, J.C. SCHMITT, Le charivari, Paris, Éditions de l’EMESS, 1991
. Jacques HEERS, Fêtes des fous et carnavals, Paris, Fayard, 1983 – Hachette / Pluriel, 1997
. Bernard SERGENT, « Histoire ancienne des Douze Jours », Bulletin de la Société de Mythologie Française, n° 196 (3ème trimestre 1999)

http://www.mythofrancaise.asso.fr/mythes/themes/12jours.htm

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