
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Enfin, dit saint Pierre Damien dans son Sermon pour ce jour,
« nous voici arrivés de la haute mer dans le port, de la promesse à la récompense, du désespoir à l’espérance, du travail au repos, de la voie à la patrie. Les courriers de la divine promesse s’étaient succédé ; mais ils n’apportaient rien avec eux, si ce n’est le renouvellement de cette même promesse. C’est pourquoi notre Psalmiste s’était laissé aller au sommeil, et les derniers accents de sa harpe semblaient accuser les retards du Seigneur. Vous nous avez repoussés, disait-il, vous nous avez dédaignés ; et vous avez différé l’arrivée de votre Christ [15]. Puis, passant de la plainte à l’audace, il s’était écrié d’une voix impérative : Manifestez-vous donc, ô vous qui êtes assis sur les Chérubins ! [16] En repos sur le trône de votre puissance, entouré des bataillons volants de vos Anges, ne daignerez-vous pas abaisser vos regards sur les enfants des hommes, victimes d’un péché commis par Adam, il est vrai, mais permis par vous-même ? Souvenez-vous de ce qu’est notre nature ; c’est à votre ressemblance que vous l’avez créée ; et si tout homme vivant est vanité, ce n’est pas du moins en ce qu’il a été fait à votre image. Abaissez donc vos cieux et descendez ; abaissez les cieux de votre miséricorde sur les misérables qui vous supplient, et du moins ne nous oubliez pas éternellement.
« Isaïe à son tour, dans la violence de ses désirs, disait : A cause de Sion, je ne me tairai pas ; à cause de Jérusalem, je ne me reposerai pas, jusqu’à ce que le Juste quelle attend se lève enfin dans son éclat. Forcez donc les deux et descendez ! Enfin, tous les Prophètes, fatigués d’une trop longue attente, n’ont cessé de faire entendre tour à tour les supplications, les plaintes, et souvent même les cris de l’impatience. Quant à nous, nous les avons assez écoutés ; assez longtemps nous avons répété leurs paroles : qu’ils se retirent maintenant ; il n’est plus pour nous de joie, ni de consolation, jusqu’à ce que le Sauveur, nous honorant du baiser de sa bouche, nous dise lui-même : Vous êtes exaucés.
« Mais que venons-nous d’entendre ? Sanctifiez-vous, enfants d’Israël, et soyez prêts : car demain descendra le Seigneur. Le reste de ce jour, et à peine la moitié de la nuit qui va venir nous séparent de cette entrevue glorieuse, nous cachent encore l’Enfant-Dieu et son admirable Naissance. Courez, heures légères ; achevez rapidement votre cours, pour que nous puissions bientôt voir le Fils de Dieu dans son berceau et rendre nos hommages à cette Nativité qui sauve le monde. Je pense, mes Frères, que vous êtes de vrais enfants d’Israël, purifiés de toutes les souillures de la chair et de l’esprit, tout prêts pour les mystères de demain, pleins d’empressement à témoigner de votre dévotion. C’est du moins ce que je puis juger, d’après la manière dont vous avez passé les jours consacrés à attendre l’Avènement du Fils de Dieu. Mais si pourtant quelques gouttes du fleuve de la mortalité avaient touché votre cœur, hâtez-vous aujourd’hui de les essuyer et de les couvrir du blanc linceul de la Confession. Je puis vous le promettre de la miséricorde de l’Enfant qui va naître : celui qui confessera son péché avec repentir, la Lumière du monde naîtra en lui ; les ténèbres trompeuses s’évanouiront, et la splendeur véritable lui sera donnée. Car comment la miséricorde serait-elle refusée aux mal-ci heureux, en cette nuit même où prend naissance le Seigneur miséricordieux ? Chassez donc l’orgueil de vos regards, la témérité de votre langue, la cruauté de vos mains, la volupté de vos reins ; retirez vos pieds du chemin tortueux, et puis venez et jugez le Seigneur, si, cette nuit, il ne force pas les Cieux, s’il ne descend pas jusqu’à vous, s’il ne jette pas au fond de la mer tous vos péchés. »
Ce saint jour est, en effet, un jour de grâce et d’espérance, et nous devons le passer dans une pieuse allégresse. L’Église, dérogeant à tous ses usages habituels, veut que si la Vigile de Noël vient à tomber au Dimanche, le jeûne seul soit anticipé au samedi ; mais dans ce cas l’Office et la Messe de la Vigile l’emportent sur l’Office et la Messe du quatrième Dimanche de l’Avent : tant ces dernières heures qui précèdent immédiatement la Nativité lui semblent solennelles ! Dans les autres Fêtes, si importantes qu’elles soient, la solennité ne commence qu’aux premières Vêpres ; jusque-là l’Église se tient dans le silence, et célèbre les divins Offices et le Sacrifice suivant le rite quadragésimal. Aujourd’hui, au contraire, dès le point du jour, à l’Office des Laudes, la grande Fête semble déjà commencer. L’intonation solennelle de cet Office matutinal annonce le rite Double ; et les Antiennes sont chantées avec pompe avant et après chaque Psaume ou Cantique. A la Messe, si l’on retient encore la couleur violette, du moins on ne fléchit plus les genoux comme dans les autres Fériés de l’Avent ; et il n’y a plus qu’une seule Collecte, au lieu des trois qui caractérisent une Messe moins solennelle.
Entrons dans l’esprit de la sainte Église, et préparons-nous, dans toute la joie de nos cœurs, à aller au-devant du Sauveur qui vient à nous. Accomplissons fidèlement le jeûne qui doit alléger nos corps et faciliter notre marche ; et, dès le matin, songeons que nous ne nous étendrons plus sur notre couche que nous n’ayons vu naître, à l’heure sacrée, Celui qui vient illuminer toute créature ; car c’est un devoir, pour tout fidèle enfant de l’Église Catholique, de célébrer avec elle cette Nuit heureuse durant laquelle, malgré le refroidissement de la piété, l’univers entier veille encore à l’arrivée de son Sauveur : dernier vestige de la piété des anciens jours, qui ne s’effacerait qu’au grand malheur de la terre.
Parcourons en esprit de prière les principales parties de l’Office de cette Vigile. D’abord, la sainte Église éclate par un cri d’avertissement qui sert d’Invitatoire à Matines, d’Introït et de Graduel à la Messe. C’est la parole de Moïse annonçant au peuple la Manne céleste que Dieu enverra le lendemain. Nous aussi, nous attendons notre Manne, Jésus-Christ, Pain de vie, qui va naître dans Bethléhem, la Maison du Pain.
Hódie sciétis quia véniet Dóminus : et mane vidébitis glóriam eius. | Sachez aujourd’hui que le Seigneur viendra ; et dès le matin vous verrez sa gloire. |
Les Répons sont remplis de majesté et de douceur. Rien de plus lyrique ni de plus touchant que leur mélodie, dans cette nuit qui précède la nuit même où le Seigneur vient en personne. (Voir leçons des Matines plus haut)
A l’Office de Prime, dans les Chapitres et les Monastères, on fait en ce jour l’annonce solennelle de la fête de Noël, avec une pompe extraordinaire. Le Lecteur, qui est souvent une des dignités du Chœur, chante sur un ton plein de magnificence la Leçon suivante du Martyrologe, que les assistants écoutent debout, jusqu’à l’endroit où la voix du Lecteur fait retentir le nom de Bethléhem. A ce nom, tout le monde se prosterne, jusqu’à ce que la grande nouvelle ait été totalement annoncée.
LE HUIT DES CALENDES DE JANVIER.
L’an de la création du monde, quand Dieu au commencement créa le ciel et la terre, cinq mille cent quatre-vingt-dix-neuf : du déluge, l’an deux mille neuf cent cinquante-sept : de la naissance d’Abraham, l’an deux mille quinze : de Moïse et de la sortie du peuple d’Israël de l’Égypte, l’an mille cinq cent dix : de l’onction du roi David, l’an mille trente-deux : en la soixante-cinquième Semaine, selon la prophétie de Daniel : en la cent quatre-vingt-quatorzième Olympiade : de la fondation de Rome, l’an sept cent cinquante-deux : d’Octavien Auguste, l’an quarante-deuxième : tout l’univers étant en paix : au sixième âge du monde : Jésus-Christ, Dieu éternel et Fils du Père éternel, voulant consacrer ce monde par son très miséricordieux Avènement, ayant été conçu du Saint-Esprit, et neuf mois s’étant écoulés depuis la conception, naît, fait homme, de la Vierge Marie, en Bethléhem de Judée : LA NATIVITÉ DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST SELON LA CHAIR !
Ainsi toutes les générations ont comparu successivement devant nous [17]. Interrogées si elles auraient vu passer Celui que nous attendons, elles se sont tues, jusqu’à ce que le nom de Marie s’étant d’abord fait entendre, la Nativité de Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme, a été proclamée. « Une voix d’allégresse a retenti sur notre terre, dit à ce sujet saint Bernard dans son premier Sermon sur la Vigile de Noël ; une voix de triomphe et de salut sous les tentes des pécheurs. Nous venons d’entendre une parole bonne, une parole de consolation, un discours plein de charmes, digne d’être recueilli avec le plus grand empressement. Montagnes, faites retentir la louange ; battez des mains, arbres des forêts, devant la face du Seigneur ; car le voici qui vient. Cieux, écoutez ; terre, prête l’oreille ; créatures, soyez dans l’étonnement et la louange ; mais toi surtout, ô homme ! Jésus-Christ, Fils de Dieu, naît en Bethléhem de Judée ! Quel cœur, fût-il de pierre, quelle âme ne se fond pas à cette parole ? Quelle plus douce nouvelle ? Quel plus délectable avertissement ? qu’entendit-on jamais de semblable ? Quel don pareil le monde a-t-il jamais reçu ? Jésus Christ, Fils de Dieu, naît en Bethléhem de Judée ! O parole brève qui nous annonce le Verbe dans son abaissement ! Mais de quelle suavité n’est-elle pas remplie ! Le charme d’une si mielleuse douceur nous porte à chercher des développements à cette parole ; mais les termes manquent. Telle est, en effet, la grâce de ce discours, que si j’essaie d’en changer un iota, j’en affaiblis la saveur : Jésus-Christ, Fils de Dieu, naît en Bethléhem de Judée ! »
A LA MESSE.
Dans la Collecte, l’Église semble encore préoccupée de la venue du Christ comme Juge ; mais c’est la dernière fois qu’elle fera allusion à ce dernier Avènement. Désormais, elle sera toute à ce Roi pacifique, à cet Époux qui vient à elle ; et ses enfants doivent imiter sa confiance.
ÉPITRE.
Dans l’Épître, l’Apôtre saint Paul, s’adressant aux Romains, leur annonce la dignité et la sainteté de l’Évangile, c’est-à-dire de cette bonne Nouvelle que les Anges vont faire retentir dans la nuit qui s’approche. Or, le sujet de cet Évangile, c’est le Fils qui est né à Dieu de la race de David selon la chair, et qui vient pour être dans l’Église le principe de la grâce et de l’Apostolat, par lesquels il fait qu’après tant de siècles, nous sommes encore associés aux joies d’un si grand Mystère.
Si la Vigile de Noël tombe un Dimanche, on ajoute l’Alléluia avec son Verset, ainsi qu’il suit : « Alléluia, alléluia. V/. Demain sera effacée l’iniquité de la terre, et le Sauveur du monde régnera sur nous. Alléluia. »
ÉVANGILE.
L’Évangile de cette Messe est le passage dans lequel saint Matthieu raconte les inquiétudes de saint Joseph et la vision de l’Ange. Il convenait que cette histoire, l’un des préludes de la Naissance du Sauveur, ne fût pas omise dans la Liturgie ; et jusqu’ici le lieu de la placer ne s’était pas présenté encore. D’autre part, cette lecture convient à la Vigile de Noël, à raison des paroles de l’Ange, qui indique le nom de Jésus comme devant être donné à l’Enfant de la Vierge, et qui annonce que cet enfant merveilleux sauvera son peuple du péché.
Pendant la Communion, l’Église se réjouit de goûter déjà dans le Sacrement Eucharistique Celui dont la chair purifie et nourrit notre propre chair, et elle puise dans la consolation que cet aliment divin porte avec lui, la force d’attendre jusqu’à ce moment suprême où les Anges vont l’appeler à la Crèche du Messie.
Les Liturgies Ambrosienne et Mozarabe ont peu de choses saillantes dans l’Office et la Messe de la Vigile de Noël : nous ne leur emprunterons donc rien, et nous nous bornerons à puiser dans l’Anthologie des Grecs quelques strophes du chant qu’ils ont intitulé : Le commencement des Heures de la Nativité ; Tierce, Sexte et None.
HYMNE POUR LA VIGILE DE NOËL.
(Tirée de l’Anthologie des Grecs.)
On inscrivit un jour à Bethléhem avec le vieillard Joseph, comme issue de la race de David, Marie qui portait en son sein virginal un fruit divin. Le temps d’enfanter était arrivé ; et il n’y avait plus de place en l’hôtellerie ; une grotte restait pour auguste palais à la vierge Reine.
Voici venir tout à l’heure l’accomplissement de la mystique promesse du Prophète : « Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n’es pas la moindre entre les principautés, toi qui la première ornes la divine grotte : de toi me viendra le chef des Nations, né selon la chair d’une tendre Vierge, le Christ Dieu qui régira son nouveau peuple d’Israël. » Donnons-lui nos louanges.
Celui-ci est notre Dieu, né d’une Vierge et conversant parmi les hommes ; nous n’en connaîtrons point d’autre ; le Fils unique gisant dans une pauvre étable apparaît sous la forme d’un mortel, et le Seigneur de gloire est enveloppé de langes : l’Etoile invite les Mages à le venir adorer ; et nous, disons en nos chants : O Trinité sainte ! Sauvez nos âmes.
Venez, Fidèles, livrons-nous à de divins transports ; venez voir un Dieu descendre vers nous du haut du ciel en Bethléhem : élevons nos âmes en haut ; pour la myrrhe apportons les vertus de notre vie ; ornons-en d’avance son entrée en ce monde, et disons : Gloire au plus haut des cieux, à Dieu qui est un en trois personnes, lequel daigne manifester aux hommes sa grande miséricorde ! Car, ô Christ ! Vous avez racheté Adam et relevé l’œuvre de vos mains, ô ami des hommes !
Écoutez, ô cieux ! Terre, prête l’oreille ; que l’univers s’ébranle jusque dans ses fondements, et que tout ce qu’il renferme soit saisi de frayeur. Le Dieu auteur de la chair prend lui-même une forme, et Celui qui de sa main créatrice corrobora toute créature, par une miséricordieuse compassion, parait revêtu d’un corps. O abîme des richesses de la sagesse et science de Dieu ! combien ses jugements sont incompréhensibles, combien ses voies impénétrables !
Venez, peuples chrétiens, voyons le prodige qui dépasse toute pensée, qui frappe d’étonnement toute imagination ; et pieusement prosternés, chantons avec foi des hymnes de louange. Aujourd’hui la Vierge vient à Bethléhem mettre au monde le Seigneur ; les chœurs des Anges la précèdent ; Joseph son époux la voit et s’écrie : Quel prodige aperçois-je en toi, ô Vierge ! Comment pourras-tu enfanter, tendre génisse qui ne connus point le joug ?
Aujourd’hui naît d’une Vierge Celui dont la main contient toute créature ; Celui qui par essence est insaisissable, devenu semblable à un mortel, est enveloppé de langes ; il gît dans une crèche Celui qui au commencement posa les cieux sur leurs fondements ; Celui qui au désert faisait pleuvoir la manne pour son peuple, est nourri du lait de la mamelle ; l’Époux de l’Église invite les Mages, et le Fils de la Vierge accepte leurs présents. Nous adorons votre Nativité, ô Christ ! Favorisez-nous de vos divines manifestations.
Considérons la très pure Marie, toujours accompagnée de son fidèle époux Joseph, sortant de Jérusalem et se dirigeant vers Bethléhem. Ils y arrivent après quelques heures de marche, et, pour obéira la volonté céleste, ils se rendent au lieu où ils devaient être enregistrés, selon l’édit de l’Empereur. On inscrit sur le registre public un artisan nommé Joseph, charpentier à Nazareth de Galilée ; sans doute on ajoute le nom de son épouse Marie qui l’a accompagné dans le voyage ; peut-être même est-elle qualifiée de femme enceinte, dans son neuvième mois : c’est là tout. O Verbe incarné ! aux yeux des hommes, vous n’êtes donc pas encore un homme ? vous visitez cette terre, et vous y êtes inconnu ; et pourtant, tout ce mouvement, toute l’agitation qu’entraîne le dénombrement de l’Empire, n’ont d’autre but que d’amener Marie, votre auguste Mère, à Bethléhem, afin qu’elle vous y mette au monde. O Mystère ineffable ! que de grandeur dans cette bassesse apparente ! que de puissance dans cette faiblesse ! Toutefois, le souverain Seigneur n’est pas encore descendu assez. Il a parcouru les demeures des hommes, et les hommes ne Font pas reçu. Il va maintenant chercher un berceau dans l’étable des animaux sans raison : c’est là qu’en attendant les cantiques des Anges, les hommages des Bergers, les adorations des Mages, il trouvera le bœuf qui connaît son Maître, et l’âne qui s’attache à la crèche de son Seigneur. » O Sauveur des hommes, Emmanuel, Jésus, nous allons nous rendre aussi à l’étable ; nous ne laisserons pas s’accomplir solitaire et délaissée la nouvelle Naissance que vous allez prendre en cette nuit qui s’approche. A cette heure, vous allez frappant aux portes de Bethléhem, sans que les hommes consentent à vous ouvrir ; vous dites aux âmes, par la voix du divin Cantique : « Ouvre-moi, ma sœur, mon amie ! car ma tête est pleine de rosée, et mes cheveux imbibés des gouttes de la nuit. » Nous ne voulons pas que vous franchissiez notre demeure : nous vous supplions d’entrer ; nous nous tenons vigilants à notre porte. « Venez donc, « ô Seigneur Jésus ! venez ! »
FIN DE L’AVENT.
Messe
Die 24 Decembris. | Le 24 décembre. |
IN VIGILIA NATIVITATIS DOMINI | VIGILE DE LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR |
I classis (ante CR 1960 : duplex I classis) | Ière classe (avant 1960 : double de Ière classe) |
Statio ad S. Mariam maiorem. | Station à Ste-Marie-Majeure |
Introït
Ant. ad Introitum. Exodi 16, 6 et 7. | Introït |
Hódie sciétis, quia véniet Dóminus et salvábit nos : et mane vidébitis glóriam eius. | Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera. Et demain matin, vous le verrez dans sa gloire. |
Ps. 23, 1. | |
Dómini est terra, et plenitúdo eius : orbis terrárum, et univérsi, qui hábitant in eo. | Au Seigneur appartient la terre et tout ce qui la remplit, l’univers et tous ceux qui l’habitent. |
Collecte
Oratio. | Collecte |
Deus, qui nos redemptiónis nostræ ánnua exspectatióne lætíficas : præsta ; ut Unigénitum tuum, quem Redemptórem læti suscípimus, veniéntem quoque Iúdicem secúri videámus, Dóminum nostrum Iesum Christum, Fílium tuum : Qui tecum vivit et regnat. | Seigneur Dieu, vous nous donnez chaque année la joie d’attendre notre rédemption. Et puisque c’est dans la joie que nous accueillons votre Fils unique, lorsqu’il viendra nous racheter, accordez-nous de pouvoir encore le regarder sans inquiétude, quand il reviendra pour nous juger. |
Lectio Epístolæ beati Páuli Apóstoli ad Romános. | Lecture de l’Epître de Saint Paul aux Romains. |
Rom. 1, 1–6. | |
Paulus, servus Iesu Christi, vocátus Apóstolus, segregátus in Evangélium Dei, quod ante promíserat per Prophétas suos in Scriptúris sanctis de Fílio suo, qui factus est ei ex sémine David secúndum carnem : qui prædestinátus est Fílius Dei in virtúte secúndum spíritum sanctificatiónis ex resurrectióne mortuórum Iesu Christi, Dómini nostri : per quem accépimus grátiam, et apostolátum ad obœdiéndum fídei in ómnibus géntibus pro nómine eius, in quibus estis et vos vocáti Iesu Christi, Dómini nostri. | Paul, serviteur du Christ-Jésus, apôtre par son appel, mis à part pour annoncer l’Evangile de Dieu, Evangile que Dieu avait promis auparavant par ses prophètes dans les saintes Ecritures, touchant son Fils né de la postérité de David selon la chair, et déclaré Fils de Dieu miraculeusement, selon l’Esprit de sainteté, par une résurrection d’entre les morts, Jésus-Christ Notre-Seigneur, par qui nous avons reçu la grâce et l’apostolat, pour amener en son nom à l’obéissance de la foi tous les Gentils, du nombre desquels vous êtes, vous aussi, par appel de Jésus-Christ. |
Graduel
Graduale. Exodi 16, 6 et 7. | Graduel |
Hódie sciétis, quia véniet Dóminus et salvábit nos : et mane vidébitis glóriam eius | Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera. Et demain matin, vous le verrez dans sa gloire. |
V/. Ps. 79, 2–3 Qui regis Israël, inténde : qui dedúcis, velut ovem, Ioseph : qui sedes super Chérubim, appáre coram Ephraim, Béniamin, et Manásse. | V/. Ecoutez, Pasteur d’Israël, vous qui menez le peuple de Joseph comme un berger son troupeau. Vous dont le trône est porté par les Chérubins, montrez-vous aux descendants d’Éphraïm, de Benjamin et de Manassé. |
Non dicitur Allelúia cum sequenti Versu, nisi hæc Vigilia venerit in Dominica. | On ne dit pas l’Allelúia ni son verset, sauf si la vigile tombe le dimanche. |
Allelúia, allelúia. V/. Crástina die delébitur iníquitas terræ : et regnábit super nos Salvátor mundi. Allelúia. | Alléluia, alléluia. V/. Demain sera détruit le péché du monde et sur nous régnera le Sauveur de l’Univers. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum. | Suite du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth, 1, 18–21. | |
Cum esset desponsáta Mater Iesu Maria Ioseph, ántequam convenírent, inventa est in útero habens de Spiritu Sancto. Ioseph autem, vir eius, cum esset iustus et nollet eam tradúcere, vóluit occúlte dimíttere eam. Hæc autem eo cogitánte, ecce, Angelus Dómini appáruit in somnis ei, dicens : Ioseph, fili David, noli timére accípere Maríam cóniugem tuam : quod enim in ea natum est, de Spíritu Sancto est. Páriet autem fílium, et vocábis nomen eius Iesum : ipse enim salvum fáciet pópulum suum a peccátis eórum. | Marie, la mère de Jésus, ayant été fiancée à Joseph, il se trouva, avant qu’ils eussent habité ensemble, qu’elle avait conçu par la vertu du Saint-Esprit. Joseph, son mari, qui était juste et ne voulait pas la diffamer, se proposa de la répudier secrètement. Comme il était dans cette pensée, voici qu’un ange du Seigneur lui apparut en songe, et lui dit : « Joseph, fils de David, ne craint point de prendre chez toi Marie ton épouse, car ce qui est conçu en elle est du Saint-Esprit. Et elle enfantera un fils, et tu lui donneras pour nom Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés. » |
Si venerit in Dominica, dicitur Credo | Si la Vigile tombe le dimanche, on dit le Credo |
Offertoire
Ant. ad Offertorium. Ps. 23, 7. | Offertoire |
Tóllite portas, principes, vestras : et elevámini, portæ æternáles, et introíbit Rex glóriæ. | Portes, relevez vos frontons ! Soulevez-vous, portails antiques, et le Roi de gloire fera son entrée. |
Secrète
Secreta. | Secrète |
Da nobis, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, sicut adoránda Fílii tui natalítia prævenímus, sic eius múnera capiámus sempitérna gaudéntes : Qui tecum. | Dieu tout Puissant, nous accourons dès aujourd’hui pour adorer la naissance de votre Fils. Permettez-nous de recevoir avec la même joie les dons éternels qu’il nous apporte. |
Præfatio communis : sed si venerit in Dominica, dicitur de Ssma Trinitate. | Préface Commune ; mais si la vigile tombe le dimanche on prend la Préface de la Sainte Trinité . |
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu. | Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent . |
Communion
Ant. ad Communionem. Is. 40, 5. | Communion |
Revelábitur glória Dómini : et vidébit omnis caro salutáre Dei nostri. | La Seigneur apparaîtra dans sa gloire et tout être vivant verra le Sauveur notre Dieu. |
Post communion
Postcommunio. | Postcommunion |
Da nobis, quǽsumus, Dómine : unigéniti Fílii tui recensíta nativitáte respiráre ; cuius cælésti mystério páscimur et potámur. Per eúndem Dóminum. | Nous vous en prions, Seigneur : en l’anniversaire de la Nativité de votre Fils unique, accordez-nous de reprendre vie, puisque déjà nous sommes nourris et abreuvés par son mystère céleste. |