
Ave Maria gratia plena,
Dominus tecum,
benedicta tu in mulieribus,
et benedictus fructus ventris tui Iesus.
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Je te salue Marie pleine de grâce,
le Seigneur est avec toi,
tu es bénie entre toutes les femmes,
et béni est le fruit de ton ventre, Jésus.
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Il s’agit ici de la première partie du « Je vous salue Marie » (traduite littéralement du latin) qui est en usage actuellement dans l’Église catholique romaine, et qui est partagée avec les Orthodoxes.
La première partie est l’antienne Ave Maria, paroles de l’ange lors de l’Annonciation (Luc 1,28) et d’Élisabeth au moment de la Visitation (Luc 1,42), en usage depuis le Ve siècle.
On la trouve dans le graduel, comme chant d’offertoire du IVe dimanche de l’Avent : « Ave Maria, gratia plena : Dominus tecum : benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui ». Mais cette formulation ne se termine pas encore par Jesus, qui n’apparaît que vers le XIIe siècle : il semble que le premier à l’avoir introduit a été Amédée de Lausanne, abbé de Hautecombe.
Sous cette forme, la prière se répand avec l’expansion de la piété mariale du XIIIe siècle : la récitation en est prescrite par Odon de Sully, l’évêque de Paris en 1198, avec le Pater et le Credo. Vers 1210 le synode de Paris y invite tous les chrétiens, en préparation au Quatrième concile du Latran. Elle se répand dans l’Europe, en étant recommandée par plusieurs conciles régionaux en Espagne, en Angleterre et en Germanie.
Commentaire :
Le Rosaire des Dominicains datant du XIII e siècle, c’est donc bel et bien cette formule réduite à sa première partie qui était en usage. En reprenant cet usage primitif de la récitation de la salutation angélique nous nous réenracinons ainsi le plus sûrement dans l’origine de la piété mariale.
Il est également possible, comme le rosaire nous y invite, de réciter cette prière comme un mantra, restant ainsi essentiellement sur le plan de la louange qui caractérise cette première partie, et omettre la deuxième partie, consacrée à la demande, qui a été introduite au XVIe siècle, cette invocation n’étant pas tirée de l’Écriture sainte et datant probablement du concile d’Éphèse (431), sauf la partie terminale (nunc et in hora mortis nostrae), qui serait une addition franciscaine du XIIIe siècle.
Sancta Maria mater Dei,
ora pro nobis paccatoribus,
nunc, et in hora mortis nostrae.
Amen
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Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pécheurs,
maintenant, et à l’heure de notre mort.
Amen