Cygne

le cygne (Eala) est symbolisé par trois mots clefs : Âme ; Amour ; Beauté.

Le Cygne dans la tradition celtique

Dans L’Oracle des Druides, Comment utiliser les animaux sacrés de la tradition druidique (1994, trad. française 2006) de Philip et Stephanie Carr-Gomm,  » le cygne (Eala) [est symbolisé par trois mots clefs : ]

Âme ; Amour ; Beauté.

La carte représente une scène d’un conte irlandais,* Le Rêve d’Oenghus*. Au premier plan se trouve le lac où Caer Ibormeith (Yewberry), jeune fille d’une grande beauté, se métamorphosait tous les deux ans en cygne à Samhuinn. Sous l’apparence d’une cygne, Oenghus, dieu de l’amour, la séduisit et tous deux s’envolèrent pour Brugh na Boinne – Newgrange – qui figure ici à l’arrière-plan. Comme beaucoup de cygnes légendaires, Yewberry porte au cou un collier d’or.

Le cygne nous apporte les qualités de l’âme : l’amour, la profondeur, la grâce et la beauté. C’est l’oiseau du seuil, associé à la fête druidique de Samhuinn. Il représente notre capacité à voyager dans l’Autre Monde. Cette carte indique peut-être qu’une période d’inspiration ou un nouvel amour vous attendent. Elle est de bon augure si vous envisagez d’écrire un poème ou une chanson car la peau et les plumes de cygne servaient autrefois à la fabrication du Tugen, la cape de cérémonie des bardes.

Renversée, la carte indique que l’heure est peut-être venue d’accepter une séparation devenue inévitable. Les cygnes des contes et légendes nous rappellent que nous ne sommes jamais séparés, de ceux que nous aimons ; nous passons seulement par différentes phases de transformation. Il faut savoir dire « adieu » pour pouvoir progresser dans ce monde et le jour viendra peut-être où nous serons réunis avec ceux que nous avons quittés. Les séparations par ailleurs ne sont pas forcément matérielles ou physiques ; le cygne nous demande de quitter la surface de notre être pour nous plonge dans les profondeurs de l’âme.

Le Cygne dans la Tradition

Cygnes blancs des mondes sauvages qui survolez

tant de contrées, avez-vous jamais vu l’île de Tir-na-n’Og

où la jeunesse est éternelle, l’île de Tir-na-Moe

où la beauté n’a pas de fin ou celle de Moy-Mell,

embaumant du parfum des fleurs ?

Extrait des Enfants de Lir, d’Ella Young.

Tir-na-n’Og était une île de l’Autre Monde où la jeunesse était éternelle, Les cygnes blancs auxquels le poème fait référence sont quatre enfants d’une des plus anciennes lignées d’Irlande, les Tuatha De Danaan. Fuyant l’invasion des Milésiens qui envahissaient les îles septentrionales grecques, les Tuatha De Danaan se réfugièrent à l’intérieur des Collines Creuses pour y former le peuple des fées – les Sidhe. La race des Danaan est strictement mythologique, mais l’histoire et le mythe sont inextricablement liés : nous savons que la Grèce Antique et les îles celtes entretenaient des relations commerciales, que la construction des cercles de pierres était basée sut des calculs pythagoriciens et que les mythologies et les philosophies grecques et celtiques ont de nombreux points communs.

Les Grecs avaient associé le cygne à Apollon et le décrivaient souvent chantant au son d’une lyre. De même, la tradition celtique associe le cygne ua chant, car il représente la grâce, la beauté et la féminité. Nous parlons encore aujourd’hui du « chant du cygne » pour désigner le dernier chef-d’œuvre ou la dernière réalisation d’une personne avant sa mort, sans doute parce que le cygne représente l’âme humaine dans l’Autre Monde. La grue transporte l’âme dans l’au-delà, mais le cygne est cette âme elle-même. Il est par conséquent associé à la période de Samhuinn, temps de passage entre le monde des vivants et celui des morts, le monde intérieur et le monde extérieur, l’année écoulée et la nouvelle année. Nous le retrouvons aussi associé, à un moindre degré, avec la période du milieu de l’été, le moment où la frontière nous séparant du royaume des fées s’estompe et à la tradition européenne raconte que des jeunes filles se métamorphosent en cygnes.

Les Cygnes de Lyr

En Irlande, on saluait toujours un cygne en le croisant : « Béni sois-tu, cygne blanc, pour les enfants de Lir ! » Lir était le roi des Tuatha De Danaan. Ses quatre enfants superbes (trois garçons et une fille) étaient aimés de tous sauf de leur marâtre Aoifa ; alors qu’ils se baignaient, celle les transforma en cygnes blancs d’un coup de baguette magique. Neuf cents ans devaient s’écouler avant qu’ils ne redeviennent humains, lorsqu’il entendraient le son d’une cloche et la nouvelle qu’un prince du nord épouserait une princesse du sud. Seuls leurs voix et leurs chants restaient humains. En proie au chagrin, leur père s’approcha du bord du lac pour les supplier de revenir au palais. Mais Conn, l’un de ses fils, lui répondit : « Père, nous vous souhaitons le plus grand des bonheurs, mais nous ne pouvons plus désormais habiter sous votre toit. Nos voix sont encore celles des enfants qui furent les vôtres, mais nos cœurs sont ceux de cygnes sauvages. Nous aimons plus que tout les cris solitaires de la nuit, le ciel crépusculaire et le bercement de l’eau sous nos corps. Seuls nous restent de vous les chants que vous nous apprîmes. Le scintillement de l’aube est plus profond et doux que celui des couronnes d’or dans le reflet des flammes. »

Neuf cents ans plus tard, l’Irlande s’était convertie au christianisme. Les cygnes entendirent sonner les cloches de l’église de Saint-Kernoc et se réfugièrent auprès du Saint qui les accueillit. Peu après, une princesse de Munster épousa le roi Largnen du Connacht et les quatre enfants de Lir furent délivrés du sot que leur avait jeté Aoifa. Mais en retrouvant leur apparence humaine, ils moururent de vieillesse. Saint-Kernoc les enterra sous un tumulus de pierre où fut posée une pierre tombale portant leurs noms en ogham.

Les Femmes-Cygnes

Dans Le Rêve d’Oenghus, cent cinquante et une femmes se rassemblent près d’un lac tous les deux ans pour s’y changer en cygne le jour de Samhuinn. Elles portent toutes un collier d’argent, sauf Yewberry dont le collier est en or. Oenghus s’éprend d’elle et se transforme en cygne pour lui prouver son amour. Avant de s’envoler pour Newgrange, ils font trois fois le tour du lac, berçant tout le monde de leur chant céleste pendant trois jours et trois nuits.

Cu-Chulainn, le demi-dieu d’Ulster, est lui aussi étroitement associé aux cygnes. Ils apparurent le jour de sa conception et réapparurent fréquemment par la suite. Un jour de Samhuinn, ils l’aident à tirer son chariot enlisé hors d’un marécage ; une autre fois, deux femmes se transforment en cygnes pour mieux le poursuivre.

La grâce du cygne s’apparente à celle de la déesse, à la beauté et la féminité. Les femmes cygnes sont le thème commun de beaucoup de contes à travers le monde : Le Lac des cygnes est l’adaptation du plus célèbre d’entre eux. Mais la transformation de la femme en cygne est aussi une allégorie de la mort, puisque le cygne représente l’âme. »

En savoir plus sur le symbolisme du cygne :

https://www.luminessens.org/post/le-cygne-suite

Lohengrin, sur sa barque tirée par un cygne, représentation romanesque iconique de Walter Crane, 1895.
Légende du chevalier au cygne

Lohengrin est un personnage de la littérature médiévale germanique, appartenant à la légende arthurienne. Son histoire, variante de la légende du chevalier au cygne, apparaît pour la première fois au tout début du XIIIe siècle dans l’épopée Parzival de Wolfram von Eschenbach, qui est en fait le fils de Perceval et le rattache à la quête du Graal.

Lohengrin a inspiré à Richard Wagner l’opéra du même nom.

Le chevalier au cygne dans sa nef remorquée par un cygne, enluminure réalisée par le Maître de Talbot, Talbot Shrewsbury Book, vers 1444-1445.

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