Le voyage dans les mythes et les rites du Moyen Âge doit assurément commencer sous les auspices de la saison sombre. A l’orée de l’hiver prennent forment les grandes figures qui vont gouverner toute la pensée du Moyen Âge chrétien et païen à la fois.
Samain ou la nuit du passage
Dans l’ancien calendrier irlandais, la fête du 1er novembre porte le nom de Samain et la nuit du 1er au 2 nouvembre est riche de légendes qui s’alimentent à un vieux fond mythique particulièrement vivant de nos jours encore dans certaines régions. C’est le moment où les êtres de l’Autre Monde ont provisoirement la permission de rendre visite aux vivants, mais c’est aussi le moment où les vivants peuvent accéder furtivement à l’Autre Monde.
En 998, Odilon, quatrième abbé de Cluny, institua au 2 novembre la « Commémoration des morts » ou le « Jour des Trépassés ». Il ne faisait qu’adapter au christianisme une vieille coutume celtique qui voulait qu’à cette époque de l’année les âmes étaient engagées dans leur migration funéraire. En plaçant ce jour-là une fête des défunts, on détournait vers le culte chrétien les antiques croyances de la nuit de Samain et on les rendait inoffensives parce qu’elles étaient simultanément rattachées à une autre vision de l’au-delà qui offrait l’espérance d’un Paradis à côté de la menace de l’Enfer.
SAMAIN, TOUSSAINT,
NUIT D’HALLOWEEN ET FETE DES MORTS
Rebaptisée Halloween après que le pape Grégoire IV eut introduit en France, en 837, la Toussaint (fête de tous les saints) fixée au 1er novembre, la fête celtique de Samhain existait voici plus de 2500 ans et se déroulait tous les 31 octobre.
Adoptée par les Gaulois, la fête de Samhain marquait la fin de l’été pour les peuples celtes, le début d’une nouvelle année, et constituait un moment privilégié de rencontre entre vivants et morts.
D’origines distinctes, la ‘‘fête de tous les saints’’ et la ‘‘fête de la nouvelle année celtique’’ ne doivent pas être confondues avec une troisième, le Jour des morts, fixé dès 1048 au 2 novembre.
Le culte des morts est aussi ancien que l’homme. Si loin qu’on remonte dans l’histoire, on le trouve déjà établi au cœur de l’homme : bien avant les philosophes, les populations primitives envisageaient la mort non comme une dissolution de l’être, mais comme un simple changement d’existence.
Sans doute, ils ne croyaient pas que l’âme se dégageait de sa dépouille charnelle pour entrer dans une demeure céleste ; les populations primitives ne croyaient pas davantage qu’après s’être échappée d’un corps elle allait en ranimer un autre. Elles croyaient que l’âme du mort restait dans le voisinage des vivants et poursuivait à côté d’eux une existence souterraine et mystérieuse. C’est pourquoi, à la fin de la cérémonie funèbre, elles l’appelaient trois fois par son nom, trois fois lui souhaitaient de se bien porter, trois fois ajoutaient : ‘‘Que la terre te soit légère ! ‘’
L’expression est arrivée jusqu’à nous, comme aussi la coutume du Ci-gît ou du Ici repose qu’on inscrivait encore au 20e siècle sur les monuments funéraires et sur les tombes de nos morts.
En savoir plus https://www.archeologie-et-histoire-morestel.fr/samain-toussaint-nuit-dhalloween-et-fete-des-morts/
𝗛𝗔𝗟𝗟𝗢𝗪𝗘𝗘𝗡 ? 𝗡𝗢𝗡, 𝗦𝗔𝗠𝗔𝗜𝗡 ! 
J’ai toujours un petit pincement au cœur quand j’entends des européens maugréer contre « 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛, 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑓𝑒̂𝑡𝑒 𝑎𝑚𝑒́𝑟𝑖𝑐𝑎𝑖𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑟𝑐𝑖𝑎𝑙𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑒𝑛𝑣𝑎ℎ𝑖𝑡 ! », alors que l’Halloween fêté outre-Atlantique est en réalité une fête bien de chez nous puisqu’il s’agit d’une fête Celte qui est arrivé en Amérique avec les migrations d’Irlandais… pour finalement nous revenir par les USA, après être tombée dans l’oubli pendant des siècles en Celtie continentale…
Dans la tradition Celte, c’est au temps de 𝑺𝒂𝒎𝒂𝒊̈𝒏 (du 31 octobre au soir au 2 novembre au soir) que l’on célèbre à la fois la fin de l’année écoulée, et la joie de l’année qui commence en ce jour : je vous adresse donc en cette occasion tous mes voeux de bien-être (bien naître ?) pour cette année…
La Celtie parle à mon coeur depuis mon plus jeune âge et j’ai suivi une voie druidique pendant des années : j’ai toujours ressenti beaucoup de joie à célébrer le 𝗖𝘆𝗰𝗹𝗲 𝗔𝗻𝗻𝘂𝗲𝗹 𝗢𝗰𝘁𝗼𝗽𝗮𝗿𝘁𝗶𝘁𝗲 et à en vivre les rituels permettant d’en conscientiser les enjeux. En des temps où je constate chaque jour combien nous manquons de rituels de passage et de célébration en Occident, c’est avec joie que je partage avec vous aujourd’hui quelques éléments autour de la fête de 𝑺𝒂𝒎𝒂𝒊̈𝒏.
. 𝑺𝒂𝒎𝒂𝒊̈𝒏 est une fête de fermeture de l’année écoulée, et d’ouverture de l’année à venir, c’est une charnière en dehors du temps. Comme toutes les sociétés archaïques, la société celtique était une structure très organisée où chacun connaissait sa place. Mais les Celtes savaient que seule une rupture abolissant ordre et structure et permettant au chaos de régner pouvait rendre cet ordre psychologiquement confortable. C’était le rôle de 𝑺𝒂𝒎𝒂𝒊̈𝒏. Les trois jours de ce festival échappaient au temps et chacun y faisait ce qui lui plaisait : les hommes s’habillaient en femme et vice versa, les barrières des fermiers étaient démontées et jetées dans les fossés, les chevaux changés de prés, et les enfants visitaient les voisins en exigeant des cadeaux et des gâteries, une tradition qui survit de façon atténuée dans la fête de Halloween (contraction de « 𝐴𝑙𝑙 ℎ𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑠 𝑒𝑣𝑒 » : la veille de la Toussaint, le 31/10).
. Les Celtes comptaient le temps en partant de la nuit et en allant vers le jour, exprimant ainsi leur espoir dans l’évolution d’une conscience endormie vers une conscience éveillée. C’est pourquoi l’année celte commence avec une fête lunaire, au cœur de l’obscurité : c’est la fête de 𝑺𝒂𝒎𝒂𝒊̈𝒏, dont le nom signifie littéralement « 𝑙𝑎 𝑐ℎ𝑢𝑡𝑒 𝑑𝑢 𝑠𝑜𝑙𝑒𝑖𝑙 ». 𝑺𝒂𝒎𝒂𝒊̈𝒏 ouvre donc le premier quartier, avec une fête qui dure trois jours : les 31 octobre, 1er et 2 novembre. 𝑺𝒂𝒎𝒂𝒊̈𝒏 est le « nouvel an » celte. Au cours de ces trois jours :
le 𝟯𝟭 𝗼𝗰𝘁𝗼𝗯𝗿𝗲 est consacré à la célébration du « petit Peuple » (les fées, les lutins, les gnômes, etc.) : c’est le jour du renouvellement de l’alliance avec la Terre-Mère, à travers leurs énergies.
Le 𝟭𝗲𝗿 𝗻𝗼𝘃𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 est le temps de la célébration des « 𝐴𝑡𝑟𝑎𝑤𝑜𝑛 », les sages, les éveillés qui sont passés dans le 𝐺𝑤𝑒𝑛𝑣𝑒𝑑 (« le Monde Blanc »), l’autre monde de la tradition Celte : c’est le temps de l’alliance avec le plan de la conscience éveillée, le « ciel ».
Enfin le 𝟮 𝗻𝗼𝘃𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 célèbre les « morts », ce terme ne désignant pas les défunts, mais les humains incarnés qui ne sont pas encore nés à la conscience de leur nature originelle, qui ne sont pas encore « éveillés » : c’est le temps de l’alliance avec soi-même, et de la reliance avec l’humanité. (ndlr : c’est une interprétation de l’auteur sur la notion de « mort » mais qui ne correspond pas à la réalité, il s’agit bel et bien de communication avec les défunts (ou de prière pour eux))
Une 𝗽𝗵𝗿𝗮𝘀𝗲-𝗰𝗹𝗲𝗳 pouvant nous ouvrir à recevoir pleinement l’énergie du temps de 𝑺𝒂𝒎𝒂𝒊̈𝒏 est : « 𝑸𝒖𝒊 𝒔𝒆𝒓𝒂𝒊-𝒋𝒆 𝒔𝒊 𝒋𝒆 𝒍𝒂𝒊𝒔𝒔𝒂𝒊𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒓 𝒅𝒆 𝒎𝒂 𝒗𝒊𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒊 𝒏’𝒆𝒔𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝒂𝒄𝒄𝒐𝒓𝒅𝒆́ 𝒂̀ 𝒎𝒂 𝒗𝒊𝒃𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒄𝒕𝒖𝒆𝒍𝒍𝒆 ? »De tout coeur, je vous souhaite le meilleur pour le passage de la porte de 𝑺𝒂𝒎𝒂𝒊̈𝒏 !
Issâ Padovani
www.aucoeurduvivant.com
Comment célébrer Samain ou Samhain, l’ancêtre d’Halloween et de la Toussaint ?
Sur la roue de l’année, le fameux calendrier celte, Samain (ou Samhain) marque le début de la nouvelle année des sorcières. Ancêtre de la Toussaint ou Halloween, elle célèbre les morts. Zoom sur cette fête païenne riche en traditions par le journal « femme actuelle » et fort bien fait!
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