Nous voici à la mi-carême; l’Église sent le besoin de nous rappeler la grande joie qui doit venir. Ce dimanche s’appelle le dimanche de Laetare, d’après le mot initial de l’introït.
La station à Sainte-Croix-de-Jérusalem évoque la Jérusalem céleste, la liberté des enfants de Dieu. « Joie, pleurs de Joie » (Pascal), devant la peine, en pensant à l’achèvement dans la gloire. _ La couleur rose, les fleurs sur l’autel, le chant des orgues en marquent le triomphe entier.

Ce dimanche marque une sorte de pause dans notre effort du Carême afin de mieux nous faire entrevoir l’immense joie qui se prépare à l’approche de la fête de Pâques.
À la différence des autres dimanches de Carême, nous fleurissions l’église ce jour-là. Une belle façon de mettre la liturgie en communion avec la nature qui commence son explosion de couleurs en ces derniers jours de l’hiver.
Sur cette photo, vous pouvez constater que les pêchers se mettent eux aussi au rose : Laetare Jerusalem !
Bon et joyeux dimanche à chacun ! Abbaye de Boulaur
Réjouis-toi Jérusalem, et vous tous qui l’aimez, soyez dans l’allégresse; tressaillez de joie, vous qui pleuriez; exultez et rassasiez-vous à l’abondance de ses délices.
Ps. Je me suis réjoui de ce que l’on m’a dit : Nous irons à la maison du Seigneur.

Textes de la Messe
Dominica Quarta in Quadragesima | Quatrième Dimanche de Carême |
I Classis | 1èree Classe |
Statio ad S. Crucem in Ierusalem | Station à Ste Croix en Jérusalemn |
Ant. ad Introitum. Is. 66, 10 et 11. | Introït |
Lætáre, Ierúsalem : et convéntum fácite, omnes qui dilígitis eam : gaudéte cum lætítia, qui in tristítia fuístis : ut exsultétis, et satiémini ab ubéribus consolatiónis vestræ. | Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez ; tressaillez de joie avec elle, vous qui avez été dans la tristesse afin que vous exultiez et soyez rassasiés à la mamelle de vos consolations. |
Ps. 121, 1. | |
Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : in domum Dómini íbimus. | Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Concéde, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui ex merito nostræ actiónis afflígimur, tuæ grátiæ consolatióne respirémus. Per Dóminum nostrum. | Faites, s’il vous plaît, Dieu tout-puissant, que, justement affligés à cause de nos péchés, nous respirions par la consolation de votre grâce. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ. |
Léctio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Gálatas. | Lecture de l’Épitre de Saint Paul Apôtre aux Galates. |
Gal. 4, 22-31. | |
Fratres : Scriptum est : Quóniam Abraham duos fílios habuit : unum de ancílla, et unum de líbera. Sed qui de ancílla, secúndum carnem natus est : qui autem de líbera, per repromissiónem : quæ sunt per allegóriam dicta. Hæc enim sunt duo testaménta. Unum quidem in monte Sina, in servitútem génerans : quæ est Agar : Sina enim mons est in Arábia, qui coniúnctus est ei, quæ nunc est Ierúsalem, et servit cum fíliis suis. Illa autem, quæ sursum est Ierúsalem, líbera est, quæ est mater nostra. Scriptum est enim : Lætáre, stérilis, quæ non paris : erúmpe, et clama, quæ non párturis : quia multi fílii desértæ, magis quam eius, quæ habet virum. Nos autem, fratres, secúndum Isaac promissiónis fílii sumus. Sed quómodo tunc is, qui secúndum carnem natus fúerat, persequebátur eum, qui secúndum spíritum : ita et nunc. Sed quid dicit Scriptura ? Eíce ancillam et fílium eius : non enim heres erit fílius ancíllæ cum fílio líberæ. Itaque, fratres, non sumus ancíllæ fílii, sed líberæ : qua libertáte Christus nos liberávit. | Mes frères, il est écrit qu’Abraham eut deux fils, l’un de l’esclave, et l’autre de la femme libre. Mais celui de l’esclave naquit selon la chair ; et celui de la femme libre, naquit en vertu de la promesse. Cela a été dit par allégorie ; car ces femmes sont deux alliances : l’une sur le mont Sina, qui enfante pour la servitude, et c’est Agar ; car Sina est une montagne d’Arabie, qui correspond à la Jérusalem d’à présent, laquelle est esclave avec ses enfants. Mais la Jérusalem d’en-haut est libre, et c’est notre mère. En effet, il est écrit : Réjouis-toi, stérile, qui n’enfantes pas ; éclate, pousse des cris de joie, toi qui ne deviens pas mère ; parce que les enfants de la délaissée sont plus nombreux que ceux de la femme mariée. Pour nous, mes frères, nous sommes, comme Isaac, les enfants de la promesse. Et de même qu’alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’esprit, ainsi en est-il encore maintenant. Mais que dit l’Écriture ? Chasse l’esclave et son fils ; car le fils de l’esclave ne sera pas héritier avec le fils de la femme libre. Ainsi, mes frères, nous ne sommes point les enfants de l’esclave, mais de la femme libre ; et c’est par cette liberté que le Christ nous a rendus libres. |
Graduale. Ps. 121, 1 et 7. | Graduel |
Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : in domum Dómini íbimus. | Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur. |
V/. Fiat pax in virtúte tua : et abundántia in túrribus tuis. | Que la paix soit dans tes forteresses, et l’abondance dans tes tours. |
Tractus. Ps. 124, 1-2. | Trait. |
Qui confídunt in Dómino, sicut mons Sion : non commovébitur in ætérnum, qui hábitat in Ierúsalem. | Ceux qui se confient dans le Seigneur, sont comme la montagne de Sion. Il ne sera jamais ébranlé, celui qui habite dans Jérusalem. |
V/. Montes in circúitu eius : et Dóminus in circúitu pópuli sui, ex hoc nunc et usque in sǽculum. | Des montagnes sont autour d’elle ; et le Seigneur est autour de son peuple, dès maintenant et à jamais. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Joánnem. | Lecture du Saint Evangile selon saint Jean. |
Ioann. 6, 1-15. | |
In illo témpore : Abiit Iesus trans mare Galilǽæ, quod est Tiberíadis : et sequebátur eum multitúdo magna, quia vidébant signa, quæ faciébat super his, qui infírmabántur. Súbiit ergo in montem Iesus : et ibi sedébat cum discípulis suis. Erat autem próximum Pascha, dies festus Iudæórum. Cum sublevásset ergo óculos Iesus et vidísset, quia multitúdo máxima venit ad eum, dixit ad Philíppum : Unde emémus panes, ut mandúcent hi ? Hoc autem dicebat tentans eum : ipse enim sciébat, quid esset factúrus. Respóndit ei Philíppus : Ducentórum denariórum panes non suffíciunt eis, ut unusquísque módicum quid accípiat. Dicit ei unus ex discípulis eius, Andréas, frater Simónis Petri : Est puer unus hic, qui habet quinque panes hordeáceos et duos pisces : sed hæc quid sunt inter tantos ? Dixit ergo Iesus : Fácite hómines discúmbere. Erat autem fænum multum in loco. Discubuérunt ergo viri, número quasi quinque mília. Accépit ergo Iesus panes, et cum grátias egísset, distríbuit discumbéntibus : simíliter et ex píscibus, quantum volébant. Ut autem impléti sunt, dixit discípulis suis : Collígite quæ superavérunt fragménta, ne péreant. Collegérunt ergo, et implevérunt duódecim cóphinos fragmentórum ex quinque pánibus hordeáceis, quæ superfuérunt his, qui manducáverant. Illi ergo hómines cum vidíssent, quod Iesus fécerat signum, dicébant : Quia hic est vere Prophéta, qui ventúrus est in mundum. Iesus ergo cum cognovísset, quia ventúri essent, ut ráperent eum et fácerent eum regem, fugit íterum in montem ipse solus. | En ce temps-là, Jésus s’en alla au delà de la mer de Galilée ou de Tibériade ; et une multitude nombreuse le suivait, parce qu’elle voyait les miracles qu’il opérait sur les malades. Jésus monta donc sur une montagne, et là il s’assit avec ses disciples. Or la Pâque, jour de fête des Juifs, était proche. Ayant donc levé les yeux, et voyant qu’une très grande multitude venait à lui, Jésus dit à Philippe : Où achèterons-nous des pains pour leur donner à manger ? Mais il disait cela pour l’éprouver ; car, lui, il savait ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : Deux cents deniers de pain ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu. Un de ses disciples, André, frère de Simon-Pierre, lui dit : Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? Jésus dit donc : Faites asseoir ces hommes. Or il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Jésus prit alors les pains et ayant rendu grâces, il les distribua à ceux qui étaient assis ; il leur donna de même des poissons, autant qu’ils en voulaient. Lorsqu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui sont restés, pour qu’ils ne se perdent pas. Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze corbeilles avec les morceaux qui étaient restés des cinq pains d’orge après que tous eurent mangé. Ces hommes, ayant donc vu le miracle qu’avait fait Jésus, disaient : Celui-là est vraiment le prophète, qui doit venir dans le monde. Mais Jésus, sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, s’enfuit de nouveau, tout seul, sur la montagne. |
Credo | |
Ant. ad Offertorium. Ps. 134, 3 et 6. | Offertoire |
Laudáte Dóminum, quia benígnus est : psállite nómini eius, quóniam suávis est : ómnia, quæcúmque vóluit, fecit in cælo et in terra. | Louez le Seigneur, car il est bon : chantez à la gloire de son nom, car il est doux : tout ce qu’il a voulu, le Seigneur l’a fait au ciel et sur la terre. |
Secreta. | Secrète |
Sacrifíciis præséntibus, Dómine, quǽsumus, inténde placátus : ut et devotióni nostræ profíciant et salúti. Per Dóminum. | Jetez un regard favorable sur le présent sacrifice, nous vous en supplions, Seigneur, afin qu’il accroisse notre dévotion et contribue à notre salut. Par Notre-Seigneur. |
Præfatio de Quadragesima. | Préface du Carême . |
Ant. ad Communionem. Ps. 121,3-4. | Communion |
Ierúsalem, quæ ædificátur ut cívitas, cuius participátio eius in idípsum : illuc enim ascendérunt tribus, tribus Dómini, ad confiténdum nómini tuo. Dómine. | Jérusalem qui est bâtie comme une ville, dont toutes les parties se tiennent ensemble. Car c’est là que montaient les tribus, les tribus du Seigneur, pour célébrer votre nom, ô Seigneur ! |
Postcommunio. | Postcommunion |
Da nobis, quǽsumus, miséricors Deus : ut sancta tua, quibus incessánter explémur, sincéris tractémus obséquiis, et fidéli semper mente sumámus. Per Dóminum. | Donnez-nous, s’il vous plaît, ô Dieu miséricordieux, de traiter avec un respect sincère vos choses saintes dont nous sommes sans cesse nourris et de nous en approcher avec esprit de foi. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ. |
Le Dimanche de la Rose

La bénédiction de la Rose d’or est donc encore un des rites particuliers du quatrième Dimanche de Carême : et c’est ce qui lui a fait donner aussi le nom de Dimanche de la Rose. Les idées gracieuses que réveille cette fleur sont en harmonie avec les sentiments que l’Église aujourd’hui veut inspirer à ses enfants, auxquels la joyeuse Pâque va bientôt ouvrir un printemps spirituel, dont celui de la nature n’est qu’une faible image : aussi cette institution remonte-t-elle très-haut dans les siècles.
La multiplication des pains est le nom donné à deux « miracles » réalisés par Jésus de Nazareth selon les textes des évangiles (voir sur wikipedia)
Voir aussi :