Le coudrier

Le coudrier, arbre magique

Le coudrier (corylus avellana) est un des rares arbres qui ait conservé sa réputation magique. Il est encore l’arbre des sourciers après avoir été celui des alchimistes et des médecins. Souple, il nous aide à découvrir, en nous et les autres, ce qu’il y a de plus profond.

Chercher de l’eau au moyen d’une baguette de coudrier est, de nos jours, une des rares pratiques « magiques » qui conserve un certain crédit. Nos esprits cartésiens et scientifiques doivent en effet s’incliner devant les résultats incontestables de cette technique, supérieure à toutes les autres qui font pourtant appel aux appareils les plus sophistiqués. Le talent du sourcier est ici aussi important que la réceptivité de la baguette, traditionnellement faite d’une branche d’un des arbres les plus fréquemment rencontrés dans nos jardins: le noisetier (Corylus avellana), également appelé coudrier. 

Révéler les secrets de la terre

On retrouve les pouvoirs magiques du coudrier dans de nombreuses mythologies d’Europe du Nord. L’arbre est fréquemment utilisé par les druides comme support d’incantation. Il sert à la gravure sur bois des lettres magiques des Celtes, les ogham. Chez tous les peuples influencés par la culture celtique, la baguette (branche de courdier) permet de détecter les sources, les métaux précieux, les trésors enfouis mais aussi les cadavres et les traces des meurtriers fugitifs…

Le caducée d’Hermès

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Chez les Grecs, la mythologie du coudrier est directement liée au dieu Hermès. en effet, le « messager des dieux » était doté d’un attribut, le caducée, devenu emblème des corps de santé en Occident. Généralement représenté par deux serpents s’enroulant autour d’une branche, les avis divergent sur la composition de cette branche.  Certains spécialistes considèrent qu’il s’agit d’une branche d’olivier, d’autres, d’une branche de coudrier. Mais il faut noter que le nom botanique du coudrier (corylus) est la traduction du mot casque et que le casque (ou pétase) est un autre des attributs d’Hermès (le dieu Mercure des Romains). Hermès, était aussi considéré comme le dieu des savoirs cachés, et sa baguette possédait le pouvoir de faire passer les hommes d’un monde dans un autre. Elle était le transmetteur des messages venus du cœur de la terre.

Le caducée ne deviendra que plus tard le symbole de la médecine entre les mains d’Asclépios (Esculape), l’habile médecin de l’Iliade. Or on prête de multiples vertus à la baguette de coudrier, capable, selon les traditions, de soigner aussi bien l’impuissance, la calvitie, l’épilepsie, la folie, la phtisie, les luxations, les fractures, les maux de dents, les dartres, les verrues et les hémorragies…

L’empathie avec le monde qui l’entoure

Le coudrier (ou noisetier) tous les jardiniers le savent, est un arbre très fertile qui se reproduit facilement au point qu’il envahirait vite un jardin où il serait livré à lui-même. Rustique, il s’adapte à tous les climats et à tous les terrains, même calcaires. C’est aussi le végétal forestier dont la floraison est la plus précoce, elle survient parfois dès décembre si le temps est clément. En revanche, ses fruits peuvent être récoltés jusqu’en octobre. Il évolue donc selon le temps et le terrain. Il réussit même, en ramenant ses branches vers lui, à conserver l’humidité près de son tronc durant les périodes de fort ensoleillement, et si, au contraire, le temps est humide, il les écarte pour tenir son tronc à l’abri de l’eau. C’est un arbre souple et adaptable qui ressent intimement les énergies qui l’entourent, s’y adapte avec sagesse, et les tempère.

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Source : https://www.plantes-et-sante.fr/articles/plantes-medicinales/2132-le-coudrier-arbre-magique

Dictionnaire des symboles

D’après le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969, édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,

« Cet arbre [le coudrier] et son fruit – la noisette – ont joué un rôle important dans le symbolisme des peuples germaniques et nordiques. Iduna, déesse de la vie et de la fertilité, chez les Germains du Nord, est libérée par Loki, transformé en faucon, qui l’emporte sous la forme d’une noisette. Dans un conte islandais, une duchesse stérile se promène dans un bois de coudrier pour consulter les dieux qui la rendront féconde. La noisette a souvent sa place dans les rites de mariage : au Hanovre, la tradition voulait que la foule criât « noisettes, noisettes » aux jeunes époux ; la mariée distribuait des noisettes au troisième jour de ses noces, pour signifier que le mariage avait été consommé. Chez les Petits Russiens de Vohlynie, au cours des repas de noces, la belle-mère jetait sur la tête de son gendre des noisettes et de l’avoine ; enfin, l’expression casser des noisettes était employée en Allemagne comme un euphémisme amoureux.

Il semble donc bien que cet arbre de la fertilité soit souvent devenu l’arbre de la débauche. En certaines régions d’Allemagne des chants folkloriques opposent au coudrier le sapin, comme arbre de la constance.

Ainsi, à la lumière des pratiques du Moyen Âge, s’explique le choix de la baguette de coudrier par les sourciers et chercheurs d’or : les métaux mûris dans le ventre de la Terre-Mère, de même que l’eau de source, expriment son inépuisable fertilité que provoque, par homéopathie, la baguette de ce bois. Mahhhardt signale qu’en Normandie on frappait trois fois la vache d’une baguette de coudrier pour qu’elle donne du lait ; des minutes d’un procès de sorcellerie, daté de 1596, en Hesse, il extrait la citation suivante : si dans la nuit de Walpurgis ladite sorcière avait battu la vache avec la baguette du diable, cette vache donnait du lait toute l’année. Ainsi le coudrier, arbre de fertilité, devient peu à peu l’arbre de l’incontinence, de la luxure, et enfin du diable. Le noisetier, dans les coutumes celtiques, sera souvent lié aux pratiques magiques. La mythologie germanique en fait un attribut du dieu Thor.

A l’entrée Noisetier on peut lire : « dans tous les textes insulaires, le noisetier, le sorbier et le coudrier (coll), qui ne sont pas toujours bien distingués les uns des autres dans la lexicographie, sont considérés comme des arbres à caractère magique. A ce titre, ils sont fréquemment employés par les druides ou par les poètes comme supportsd’incantation. L’emploi le plus notable est la gravure sur bois des ogam ou lettres magiques. Le noisetier voisine dans cet usage avec l’if et le bouleau, et la noisette est assez souvent un fruit de science. Un des rois mythiques de l’Irlande se dit MacGuill, filsducoudrier.

Symbole de patience et de constance dans le développementdel’expériencemystique, dont les fruits se font attendre.

Il me fit alors pareille au noisetier

qui tôt fleuri dans les mois sombres

et longtemps laisse attendre ses fruits désirés.

(Hadewijch d’Anvers) »

Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs

Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l’abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :

NOISETIER – RÉCONCILIATION.

Hâtez-vous de vous réconcilier avec votre adversaire pendant que vous êtes en chemin avec lui, de peur que peut-être votre adversaire ne vous livre au juge et que le juge ne vous livre à son ministre et que vous ne soyez envoyé en prison.

Mathieu : V, 5.

Le noisetier est un arbrisseau d’une taille moyenne dont la tige droite, tachetée, se divise en rameaux flexibles. Les feuilles sont ovales, arrondies, dentelées et un peu pubescentes. Les chatons mâles sont réunis trois ou quatre au même point d’intersection ; ils se montrent vers la fin de l’hiver bien avant les feuilles. Les fruits portent les noms de noisettes ou d’avelines. Ce dernier nom lui vient du territoire de la ville d’Avella ou Abella dans la Campanie, où les noisettes sont excellentes. Cet arbre croit abondamment dans les haies, dans les bois, au bord des taillis, au nord comme au midi de la France.

Mercure fit un jour présent à Apollon, d’une lyre faite avec une écaille de tortue ; le dieu de la poésie lui donna en échange une baguette de coudrier qui avait la vertu de réconcilier les ennemis les plus acharnés dès qu’on les en touchait. Un jour qu’il se promenait sur le mont Cythéron, il rencontra deux serpents qui se battaient ; pour éprouver sa baguette il la jeta entr’eux. Aussitôt les reptiles cessèrent leur combat et s’entortillèrent autour de la verge, de manière que la partie la plus élevée de leur corps formait un arc. Mercure voulut depuis porter ainsi son caducée dont il fit le symbole de la paix. Il y ajouta deux ailes pour indiquer à la fois le dieu de l’éloquence et du commerce.

RÉFLEXION.

La réconciliation avec nos ennemis qui se fait au nom de la sincérité, de la douceur et de la tendresse, n’est qu’un désir de rendre notre condition meilleure, une lassitude de la guerre et une crainte de quelques mauvais évènements.

(LA ROCHEFOUCAULT.)

En savoir plus sur le symbolisme du coudrier https://www.luminessens.org/post/2017/02/23/le-coudrier

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