La Résurrection

Réintégration de la dimension corporelle dans la lumière et transmutation complète de l’être.

  1. Premier mystère glorieux : la Résurrection de Jésus
    1. Visualisation du tableau
    2. Récitation du chapelet
Premier mystère glorieux : la Résurrection de Jésus

Les cinq mystères glorieux sont les mystères de la réalisation spirituelle et le premier d’entre eux, c’est la Résurrection de Jésus, le matin de Pâques. Matthieu écrit dans son évangile : « Après le Sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine… mais l’ange prit la parole et dit aux femmes : « Pour vous, ne craignez pas, car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n’est point ici; il est ressuscité, comme il l’avait dit. »

Cette crucifixion représente le triomphe des forces de lumière sur les forces des ténèbres qui entraînent la transmutation complète de l’être. C’est la transélémentation. Il faut bien comprendre ici que la résurrection des corps n’est pas la reconstitution des corps matériels. Le corps du ressuscité n’est pas un corps de chair et, sur ce point, saint Paul le déclare fort bien : « ni la chair ni le sang ne peuvent hériter du royaume des cieux. ». Ce corps de ressuscité est même si différent du corps charnel que les femmes ne reconnaissent pas le Christ dans le jardin des Oliviers et le prennent pour le jardinier. Il faudra attendre que celui-ci les interpelle pour que leurs yeux s’ouvrent et qu’elles reconnaissent alors que c’est le Christ qui se trouve devant elles. Une femme fit même un mouvement pour le toucher et le Christ lui dit : « Ne me touche pas parce que je ne suis pas encore remonté vers mon Père ».

Le corps ressuscité est donc un corps de lumière, la matière physique qui le composait antérieurement a été sublimée par la force d’amour. Saint Paul remarque à juste titre : « Il en est ainsi, pour la résurrection des morts : semé corruptible, le corps ressuscite incorruptible; semé méprisable, il ressuscite éclatant de gloire; semé dans la faiblesse, il ressuscite plein de force; semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. ». (1 Corinthiens XV,42). Ce n’est donc pas dans un corps matériel que l’être humain ressuscitera, mais dans un corps que saint Paul apparente à un corps psychique, à un corps d’énergie ou de lumière.

Fort intéressante à ce sujet est l’opinion qu’avance Origène : « Sur quoi il faut bien comprendre que tout corps assujetti par la nature aux lois de la nutrition et de l’élimination – soit plante, soit animal – change constamment de substratum matériel. Aussi compare-t-on bien le corps à un fleuve, parce que, à parler exactement, le substratum primitif ne demeure peut-être pas même deux jours identiques en notre corps, bien que l’individu Pierre ou Paul, soit toujours le même…. […] Cependant la condition du corps est de s’écouler : la forme caractéristique du corps demeure identique, et aussi les traits qui distinguent corporellement Pierre ou Paul, comme les cicatrices conservées dès l’enfance et autres particularités, tâches de rousseur par exemple : cette forme corporelle, qui distingue Pierre ou Paul, à la résurrection revêt de nouveau l’âme, d’ailleurs embellie; mais dans le substratum qui lui fut primitivement assigné.

« Comme cette forme persévère, de l’enfant au vieillard, malgré les conditions profondes qui présentent les traits, ainsi doit-on penser que la forme présente persévèrera dans l’avenir, d’ailleurs immensément embellie. Car il faut que l’âme, habitant de la région des corps, possède un corps à l’avenant de cette région. De même que, si nous devions vivre dans la mer comme les animaux aquatiques, il nous faudrait hériter des branchies et les autres organes des poissons, ainsi, pour hériter du royaume des cieux et habiter une région différente de la terre, il nous faut des corps spirituels; notre forme première ne disparaitra point pour autant, mais elle sera glorifiée, comme la forme de Jésus et celle de Moïse et d’Elie restait la même dans la transfiguration.

Ainsi Origène affirme que, lors de la résurrection, l’âme réincorpore non pas le corps matériel en tant que corps de chair (substratum matériel) mais la forme corporelle qui survit à ce dernier et qui ne périt pas avec lui; cette forme corporelle manifeste alors toutes les caractéristiques physiques propres à l’individu mais ici magnifiées et sublimées.

Ce premier mystère nous révèle donc que l’être humain ne doit pas chercher à se séparer de son corps matériel mais au contraire de l’alchimiser. C’est une illusion de croire que l’homme va quitter ce monde matériel en abandonnant son corps physique. A chaque fois qu’il le fait, il revient dans un nouveau corps. C’est le cycle des renaissances et de la réincarnation. L’homme ne quittera définitivement ce monde d’en bas que lorsqu’il aura su alchimiser son corps de matière pour en faire un corps de lumière. Son destin n’est pas de se séparer de la dimension corporelle, mais de réintégrer cette dimension corporelle dans la lumière. C’est ce que Martines de Pasqually appelait la réintégration. La dimension corporelle participe donc à la gloire initiatique.

La question de l’au-delà dans la foi catholique

Visualisation du tableau

Regardez attentivement la peinture de La Résurrection » de Matthias Grünewald (voir en haut de l’article), puis fermez les yeux et  reconstituez mentalement le tableau, tout en laissant les sentiments qui s’en dégagent s’éveiller en vous.

Récitation du chapelet

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizaine en l’honneur de Votre Résurrection et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre Très Sainte Mère, la grâce de la réintégration de notre dimension corporelle dans la lumière et la transmutation complète de notre être.

Pater Noster

Dix Ave Maria

Gloria Patri

Grâce du mystère de la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ, descendez en notre âme et sublimez notre corps physique par la force de Votre Amour.

Voir aussi :