L’hospitalité

Réciprocité

L’hospitalité consiste à laisser entrer l’autre chez soi, ou à entrer à son tour dans sa maison. La communication se fait plutôt par des gestes que par des paroles (bien sûr les gestes peuvent être accompagnés de paroles mais l’essentiel est dans les gestes) : offrir à boire et à manger, héberger chez soi, en Orient laver les pieds de celui qui arrive, en Afrique « demander la nouvelle »… L’hospitalité est du domaine de l’ethos, de la manière d’être, de la manière de vivre ; c’est une expérience existentielle.

L’hospitalité dérange, elle prend du temps ; il y a en elle quelque chose de la gratuité et de la surprise (sinon, c’est de l’hôtellerie !). Cette dimension de surprise est évoquée dans l’épître aux Hébreux (13,2) : « N’oubliez pas l’hospitalité, car c’est grâce à elle que quelques-uns, à leur insu, hébergèrent des anges ».

Attentif à ce que vit l’autre

Mais l’hospitalité ne se vit pas seulement à notre insu. Elle consiste aussi par exemple à accueillir ce que vit l’autre. Un verset de Paul dans l’épître aux Romains (12,15) dit : « Réjouissez-vous avec qui est dans la joie, pleurez avec qui pleure ». Il s’agit là d’accueillir en soi ce que vit l’autre, d’accueillir sa joie, ou sa souffrance, et de la faire nôtre. Donc de pouvoir élargir notre cœur, de sortir de nos intérêts propres et immédiats, pour faire place en nous à ce que vit l’autre. Je cite un passage d’une lettre de prison du pasteur Dietrich Bonhoeffer (29 mai 1944), pasteur allemand engagé dans la lutte contre Hitler et emprisonné à Berlin pendant les derniers mois de la seconde guerre mondiale. Les avions bombardent la ville, et ses codétenus ne peuvent héberger en eux que la peur.

Le pasteur Bonhoeffer écrit ensuite à son ami : « J’observe ici régulièrement qu’il y a peu d’hommes capables d’héberger en eux simultanément beaucoup de choses ; quand les avions approchent, ils ne sont que peur ; quand ils ont quelque chose de bon à manger, leur avidité triomphe ; lorsqu’un désir reste inassouvi, ils ne sont que désespérés, et lorsque quelque chose réussit, ils ne voient plus rien d’autre. Ils passent à côté de la plénitude de la vie et de l’intégralité d’une existence propre ; la réalité tant objective que subjective se désagrège pour eux en morceaux ».

« En comparaison avec cette attitude, le christianisme nous place simultanément dans maints domaines de la vie très différents ; nous hébergeons en nous pour ainsi dire Dieu et le monde entier, continue le pasteur. Nous pleurons avec ceux qui pleurent, et nous nous réjouissons avec ceux qui sont dans la joie ; nous craignons pour notre vie, et en même temps nous pensons à ce qui importe plus que notre vie. Dès que, pendant une alerte, nos pensées se tournent vers autre chose que notre propre sécurité, si par exemple nous songeons à notre devoir de répandre le calme autour de nous, la situation devient tout autre ; la vie n’est pas repoussée dans une dimension unique, mais reste à plusieurs dimensions, polyphonique. »

L’hospitalité, au sens large d’accueillir en soi la joie ou la souffrance de l’autre, nous fait vivre la vie comme polyphonique, à plusieurs dimensions. En accueillant les joies et les souffrances d’autrui, n’est-ce pas le Christ que nous accueillons, lui qui vient vers nous à Noël comme chaque jour ?

Source : https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Charite/L-hospitalite-suggere-la-reciprocite

Hospitalité celtique

Ô Roi du ciel étoilé,

De moi ne retire Ta lumière _

Que ma maison soit sombre ou éclairée,

Ma porte ce soir à personne ne sera fermée.

IRLANDAIS MEDIEVAL

Les Celtes sont renommés , dans le monde entier, pour l’amitié et l’hospitalité dont ils font preuve envers leurs hôtes, une tradition qui a ses racines dans les temps anciens. L’écrivain grec Diodore de Cicile disait des Celtes, au Ier siècle av. J-C : « ils invitent aussi les étrangers à leurs banquets et c’est seulement après le repas qu’ils leur demandent qui ils sont, et ce dont ils ont besoin. »

A l’époque médiévale, les gens qui voyageaient en Irlande pouvaient aussi compter sur l’hospitalité des monastères. Les moines vivaient peut-être frugalement, mais leurs hôtes avaient poisson, viande et volaille à satiété. Sainte Brigit personnifie l’esprit d’hospitalité, comme le disent de nombreux récits qui s’y rapportent. Dans ce merveilleux poème, elle rêve de faire un festin pour la famille céleste :

Je voudrais un grand lac de bière pour le Roi des Rois;

Je voudrais que la famille du Ciel le boivent tout le temps.

J’aimerais que les hommes du Ciel viennent chez moi;

Je voudrais qu’on leur donne des coupes de paix.

Je voudrais que la joie soit dans leur boisson;

J’aimerais que Jésus soit parmi eux.

J’aimerais qu’y soient les trois Marie au grand renom;

J’aimerais que viennent de partout les gens du Ciel.

Source : Vivre la Tradition Celtique, de Mara Freeman

Rune de l’hospitalité

2. RELATION
Un présent

GEBO
La rune du « Don » du Dieu « Bon » symbolise la générosité sous toutes ses formes (comme l’hospitalité, la fidélité avec le ruban rouge noué en croix aux poignets des mariés ; ou bien prendre soin de soi ou d’une cause).

RUNE DE L’HOSPITALITÉ

J’ai vu un étranger hier;

J’ai mis de la nourriture là où l’on mange,

De la boisson là où l’on boit,

De la musique là où l’on écoute;

Et, au nom sacré de la Tri-unité,

Il m’a béni moi et ma maison,

Mon bétail et ceux qui me sont chers.

Et l’alouette a dit dans son chant,

Souvent, souvent, souvent,

Le Christ va sous l’habité d’un étranger;

Souvent, souvent, souvent,

Le Christ va sous l’habit d’un étranger.

GAELIQUE ECOSSAIS

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