Vivre en Marie

  1. Présentation
    1. Résumé
    2. A propos de l’auteur
    3. Cycle de présentation en vidéos
  2. Prières préparatoires à la lecture du Secret de Marie
    1. Je vous salue Marie / Ave Maria
    2. Salut, Etoile de la mer / Ave Maris Stella
    3. Venez, Esprit créateur / Veni, Creator Spiritus
  3. Chapitre 2 : pour vivre de Dieu, il faut accueillir l’esprit
    1. La voie mariale comme appel à la sainteté
    2. Mais la sainteté est chose impossible?
    3. Impossible à l’homme, la sainteté est possible à Dieu
    4. Passer d’une vie « pour » Dieu, à une vie « à partir de Dieu »
      1. Notre croissance spirituelle : un travail conjoint entre la grâce de Dieu et nos actes vertueux
      2. La vie dans l’Esprit, fondement de la vie du chrétien
  4. Chapitre 3. Pour vivre de l’Esprit, il faut accueillir Marie
    1. Marie, Mère du Fils de Dieu
      1. Pourquoi passer par Jésus pour aller à Dieu?
      2. Marie, écrin de l’admirable échange
      3. L’incarnation, lieu de notre sanctification
    2. Marie, fille du Père
      1. L’Assemption de Marie, l’investiture de sa maternité universelle
    3. Marie, « épouse » de l’Esprit
  5. Voir aussi

Présentation

La devise montfortaine «tout à toi Marie» que portait sur lui notre bienheureux Jean-Paul II a remis en avant la figure étonnante de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Ce saint du XVIIIe a en effet quelque chose à dire à l’homme moderne, au chrétien avide de renouveler sa vie dans l’Esprit. Il nous introduit dans le coeur de la vie chrétienne : Dieu est passé par Marie pour se faire homme, alors passons par Marie pour vivre pleinement en Dieu !

Chers lecteur et lectrice, vous qui désirez intensifier votre vie intérieure, vous qui aspirez à une petite voie de simplicité, vous qui planchez sur la nouvelle évangélisation, ouvrez ce livre : vous y trouverez quelques clés faciles pour mieux goûter le message du Secret de Marie du bon Père de Montfort et surtout vous y découvrirez un itinéraire très simple pour passer à l’expérience de l’Esprit.

Résumé

Cet ouvrage évoque la place de la sainte Vierge dans la vie spirituelle des Chrétiens. A partir d’une lecture actualisée de saint Louis-Marie Grignon de Montfort, il propose un parcours de consécration à Marie, dans une démarche qui mène à accueillir pleinement l’Esprit Saint. 

A propos de l’auteur

Joël Guibert est un prêtre qui vers la quarantaine au cours d’une crise mystique a ressenti le souffle de l’Esprit Saint. Il a alors rejoint la communauté de l’Emmanuel et été détaché par l’évêché pour animer des retraites. Il a écrit plusieurs livres qui retracent son expérience et une étude sur Sainte Thérèse de Lisieux.

Cycle de présentation en vidéos

4 vidéos sur youtube

Prières préparatoires à la lecture du Secret de Marie

Lorsque Grignion écrit : ce sercret de Marie, je vous le confie par le Saint-Esprit », non seulement il confie son lecteur à l’Esprit Saint, mais il invite à implorer lui-même l’Esprit afin de recevoir l’intelligence spirituelle du Secret de Marie : « Avant de passer outre dans un désir empressé de connaitre la vérité, dites dévotement, à genoux, l’Ave, maris Stella et le Veni, Creator, (prières à Marie et à l’Esprit pour demander à Dieu la grâce de comprendre et de goûter ce mystère divien (SM n°2, p.443)

Je vous salue Marie / Ave Maria

Je vous salue Marie, pleine de grâce ;
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous, pauvres pécheurs,
Maintenant, et à l’heure de notre mort.
Amen.

***

Ave Maria, gratia plena,
Dominus tecum,
benedicta tu in mulieribus,

Sancta Maria mater Dei,
ora pro nobis peccatoribus,
nunc, et in hora mortis nostræ.
Amen.

Salut, Etoile de la mer / Ave Maris Stella

Salut, étoile de la mer,
Mère nourricière de Dieu.
Et toujours Vierge,
heureuse porte du ciel.

Recevant cet Ave
de la bouche de Gabriel,
affermissez-nous dans la paix,
par ce changement du nom d’Eve.

Rompez les liens des pécheurs,
rendez la lumière aux aveugles,
Eloignez de nous les maux,
obtenez-nous tous les biens.

Montrez-vous notre Mère :
qu’il accueille par vous nos prières
Celui qui, pour nous
voulu être votre fils.

Vierge sans égale,
douce entre toutes,
délivrés de nos fautes,
rendez-nous doux et chastes.

Accordez-nous une vie innocente,
rendez nos voies sûres
afin que voyant Jésus,
nous goûtions avec vous les joies éternelles.

Louange à Dieu le Père
gloire au Christ Roi,
et à l’Esprit-Saint :
honneur égal aux Trois.
Amen !

***

Ave, maris stella,
Dei Mater alma.
Atque semper Virgo,
felix caeli porta.

Sumens illud Ave
Gabrielis ore,
Funda nos in pace,
mutans Hevae nomen.

Solve vincla reis,
profer lumen caecis,
Mala nostra pelle,
bona cuncta posce.

Monstra te esse matrem :
Sumat per te preces,
qui pro nobis natus
tulit esse tuus.

Virgo singularis,
inter omnes mitis,
nos culpis solutos
mites fac et castos.

Vitam presta puram,
iter para tutum,
ut videntes Jesum,
semper collaetemur

Sit laus Deo Patri,
summo Christo decus,
Spiritui Sancto,
tribus honor unus.
Amen.

Venez, Esprit créateur / Veni, Creator Spiritus
Veni, Creator Spiritus, Venez, Esprit créateur ;
Mentes tuorum visita ; visitez les âmes de vos enfants ;
Imple superna gratia remplissez d’une grâce supérieure les cœurs
Quæ tu creasti pectora. que vous avez créés.
Qui Paracletus diceris, Vous qui êtes le consolateur,
Donum Dei altissimi, le don de Dieu très-haut,
Fons vivus, ignis, caritas, la source vive, la flamme, la charité,
Et spiritalis unctio. et l’onction spirituelle.
Tu septiformis munere, Vous qui donnez les sept dons,
Dextræ Dei tu digitus, doigt de la droiture de Dieu,
Tu rite promissum Patris, promesse du Père,
Sermone ditans guttura. inspirateur de la parole.
Accende lumen sensibus, Allumez la lumière dans nos esprits,
Infunde amorem cordibus, remplissez nos cœurs d’amour.
Infirma nostri corporis Donnez-nous par votre vertu la force
Virtute firmans perpeti. de supporter les misères de notre corps.
Hostem repellas longius, Repoussez au loin l’ennemi ;
Pacemque dones protinus : donnez-nous la paix.
Ductore sic te prævio, Que sous votre direction,
Vitemus omne noxium. nous évitions tous les dangers.
Per te sciamus da Patrem, Que par vous nous ayons la connaissance du Père,
Noscamus atque Filium : que nous connaissions aussi le Fils,
Te utriusque Spiritum et que nous croyions en vous, Esprit
Credamus omni tempore. procédant de l’un et de l’autre.
Gloria Patri Domino, Natoque qui a mortuis surrexit, ac Paracleto in sæcula sæculorum. Gloire à Dieu le Père, gloire au Fils qui triompha de la mort, gloire au Saint-Esprit dans les siècles des siècles.
Amen. Ainsi soit-il.

Traduction : Comtesse de Ségur

Chapitre 2 : pour vivre de Dieu, il faut accueillir l’esprit

La voie mariale comme appel à la sainteté

L’appel à la sainteté lancé par le père de Montfort n’a rien de moralisant, de desséchant. Il est au contraire guidé par une vision profondément personnaliste : la sainteté répond aux désirs les plus profonds l’homme.

  • Pour beaucoup, le saint ne peut être qu’un personnage austère et triste. Grignion nous enseigne que la sainteté est source du plus grand bonheur : « Oh, quel plaisir! Oh, quel bonheur de pouvoir entrer et demeurer en Marie, où le Très-Haut a mis le trône de sa gloire suprème. »
  • Pour beaucoup, le saint est tellement détaché du monde qu’on se demande encore s’il est capable d’aimer. Grignion nous affirme qu’au contraire, la sainteté porte l’amour à très haute température : la sainteté en Marie est « une voie immacuée sans imperfection, et d’un secret merveilleux pour vous trouver et vous aimer parfaitement. »
Mais la sainteté est chose impossible?

Par nous-mêmes, par notre vertu et notre force, il nous est tout simplement impossible de devenir saints. Car la sainteté selon Dieu ne saurait se réduire à un liftging de quelques défauts : la sainteté c’est vivre la sainteté de Dieu.

Impossible à l’homme, la sainteté est possible à Dieu

L’Evangile nous dit : « Pour les hommes c’est impossible, mais pour Dieu, tout est possible » (Mt 19,26). Grignion dira avec ses mots : « Il n’y a que Dieu qui, par une grâce, et une grâce abondante et extraordinaire, puisse en venir à bout. »

Le premier pas sur le chemin de la sainteté repose donc sur cette conviction humble que sans Jésus nous ne pouvons rien faire.

« C’est une très haute vérité, enseigne la grande Thérèse d’Avila, que de nous-mêmes nous n’avons rien de bon, mais plûtot la misère et le néant. Quiconque ne le comprend pas marche dans le mensonge; mais plus on le comprend, plus on se rend agréable à la souveraine Vérité, parce que l’on marche dans ses sentiers. Plais à Dieu, mes Soeurs, ne nous faire grâce de ne jamais perdre la connaissance de nous-mêmes. » (Livre des Demeures, VIe Demeure

Passer d’une vie « pour » Dieu, à une vie « à partir de Dieu »
Notre croissance spirituelle : un travail conjoint entre la grâce de Dieu et nos actes vertueux

L’homme ne dois surtout pas se laisser gagner par une certain quietisme qui n’accorderait aucune pratique à la vertu, la seule chose importante étant de s’abandonner, de « lâcher prise » selon une expression parfois ambiguë (1). Non, Montfort rappelle les moyens prônés par l’Evangile et les saints :  » Les moyens de salut et de sainteté sont connus de tous : […] l’humilité de coeur, l’oraison continuelle, la mortification universelle, l’abandon à la divine Providence, la conformité à la volonté de Dieu. » (SM n°4). « Pour pratiquer tous ces moyens de salut et de sainteté, la grace et le secours de Dieu sont absolument nécessaires. »

(1) « La croissance spirituelle est croissance vertueuse. Et l’acquisition et le progrès dans la vertu, qu’elle soit morale ou théologale, demande l’humble multiplication des actes. Père Pascal IDE  » croissance de l’homme intérieur ».

La vie dans l’Esprit, fondement de la vie du chrétien

Dans un monde où l’homme s’est mis au centre, prenant la place de Dieu, il n’est guère simple de réentendre cette vérité profonde : l’homme, en tant que tel, vient du néant, c’est Dieu qui l’a fait partir de rien (cf. 2M 7,28). Mais l’extraordinaire dans tout cela, c’est que ce rien est créé capable d’entrer en communion intime avec Dieu, « poussière changée en lumière » dit Grignion. Pour ce faire, Dieu à déposé en l’homme des « capacités divines » : ce sont les fameuses vertus théologales lui permettant de croire en Dieu (la foi), d’espérer en Lui (l’espérance) et de L’aimer (charité).

Mais il est nécessaire de vivre à partir des dons de l’Esprit pour nourrir notre vie de foi, d’espérance et de charité. Si les vertus théologales étaient comparées à trois immenses plantes qui partent de notre coeur en direction de Dieu, les dons du Saint-Esprit seraient comme ces petits entonnoirs – des dons pour recevoir des dons (1) – placés à la racine de ces trois maginifiques plantes, afin de recevoir l’eau qui vient du ciel pour mieux les alimenter et les fraire croître jusqu’à pénétrer en Dieu. Seul Dieu peut alimenter surnaturellement les vertus théologales par son Esprit, mais Il ne peut pas l’imposer à l’homme. C’est à ce dernier, devant la moindre situation, avant chaque action, d’ouvrir l’entonnoir de son coeur aifin de recevoir l’eau vive de l’Esprit sous mode d’inspiration ou de force, cet esprit par qui « nous avons la vie, le mouvement et l’être » (AC 17,28)

(1) les sept dons de l’Esprit Saint sont des dispositions permanentes qui rendent l’homme docile à suivre les impulsions de l’Esprit Saint.

Chapitre 3. Pour vivre de l’Esprit, il faut accueillir Marie

Le concile Vatican II a pris soin de situer Marie en dépendance intime de la Trinité Sainte et non pas comme un électron libre : « Mère du Fils de Dieu, et, par conséquent, la fille de prédilection du Père et sanctuaire du Saint-Esprit. » (Concile Vatican II, Lumen Gentium n°53)

« Grace à saint Louis-Marie Grignion de Montfort, j’ai compris que l’authentique dévotion à la Mère de Dieu est véritabement christocentrique, profondément enracinée dans le mystère trinitaire, et dans ceux de l’incarnation et de la rédemption. » Jean-Paul II

Dans son rapport à chacune des personnes de la Trinité – Fils, Père et Esprit – Marie recoit la mission tout à fait unique, non seulement d’enfanter le Christ, mais aussi d’enfanter chaque homme à cette vie même du Ressuscité.

Marie, Mère du Fils de Dieu
Pourquoi passer par Jésus pour aller à Dieu?

La question que nous nous posons spontanément à propos de la dévotion mariale se résume en ces termes : pourquoi faut-il passer par Marie pour aller à Dieu? Mais pour répondre à cette question, il faudrait au préalable s’en poser une autre : pourquoi faut-il passer par Jésus-Christ pour aller à Dieu? […] dès les premiers mots du Traité de la vraie dévotion, Grignion y répond :

« C’est pas la Très Sainte Vierge Marie que Jésus-Christ est venu au monde et c’est aussi par elle qu’il doit régner dans le monde. »

Marie, écrin de l’admirable échange

Grignion part tout d’abord du centre du salut, qui est l’incarnation où se joue l’admirable échange entre Dieu et l’homme, si bien ressaisi dans l’a formule désormais familière des Pères de l’Eglise : « Dieu s’est fait homme pour l’homme devienne Dieu ». Or l’incarnation n’a été possible que grpace au consentement libre et total de Marie. Aussi pouvons-nous dire :

C’est par Marie que Dieu s’est fait homme en Jésus-Christ…. aussi par Marie que l’homme sera divinisé.

L’incarnation, lieu de notre sanctification

La Vierge Marie, par pure grâce d’en haut, est « centrée au centre » du salut : en enveloppant par sa maternité le mystère même de l’incarnation, elle ne peut qu’envelopper notre sanctification, notre vie dans la grâce du Christ. L’admirable échange du salut entre Dieu et l’homme se déploie en ces deux missions maternelles qui n’en font qu’une.

 » Il faut pour monter et s’unir à Dieu, se servir du même moyen dont il s’est servi pour descendre à nous, pour se faire homme et pour nous communiquer ses grâces; et ce moyen est une vraie dévotion à la Sainte Vierge. » Grignion de Monfort.

Marie, fille du Père

Le Père, en appelant Marie à être la mère de son Fils il y a deux mille ans, l’appelle aussi à être la mère de la vie du Ressuscité pour chaque homme, aujourd’hui et jusqu’à la fin des temps.

« Comme Dieu ne l’a jamais répudiée, il continue de produire tous les jours en elle et par elle, d’une manière mystèrieuse, mais véritable, les prédestinés. » Grignion de Montfort

A travers la relation de Marie au Père éternel, nous voulons mettre tout particulièrement en lumière, la « permanence » de sa maternité.

L’Assemption de Marie, l’investiture de sa maternité universelle

En proposant à Marie d’être la Mère du Fils Eternel, DIeu le Père investit du même coup la très sainte Vierge Marie d’une maternité éternelle, et dont l’Assomption en marque le déploiement universel.

L’entrée au ciel de la très sainte Vierge signe l’investiture de sa maternité universelle, de sa mission d’enfantement de tous et chacun des hommes à la vie de son propre Fils. Voilà pourquoi Grignion affirme : » c’est elle qui a donné l’être et la vie à l’Auteur de toute grâce, et, à cause de cela, elle est appelée Mère de la grâce, Mater gratia.

Avec l’Assomption, l’attention maternelle de Marie ne connaît plus de limite de temps et d’espace, puisqu’elle peut, comme son Fils, être « tout à tous » (1. Co9,22) et « tout en tous » (1 Co 15,28). Ainsi qu’elle l’a montré à Cana, mais désormais selon une porte universelle, Marie est attentive à ce que le « vin » de l’amour de Dieu ne manque pas dans chaque coeur.

Mystère de l’Assomption de Marie au Ciel

Marie, « épouse » de l’Esprit

« Le saint-Esprit, nous dit Montfort, ayant épousé Marie, et ayant produit en elle et par elle, et d’elle, Jésus-Christ, ce chef-d’oeuvre, le Verbe incarné, comme il ne l’a jamais répudiée, il continue à produire tous les jours en elle et par elle, d’une manière mystérieuse, mais véritable, les prédestinés. » (SM, p.447)

Marie est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère (Lumen Gentium, concile Vatican II)

Voir aussi

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