Etre accordé

Exercices résumés issus du livre « la voix énergie » de Jaques Bonhomme

  1. La tenstion juste de la corde
    1. Exercice n°1 : Tenue – Tension – Respiration
  2. Percevoir le monde
    1. Exercice n°2 : ouvrir la conscience
  3. Ecouter
    1. Exercice n°3 : Ecouter
  4. Se centrer
    1. Exercice n°4 : se centrer au hara
    2. Exercice n°5 : marche centrée
  5. Vibrer
    1. Exercice n°6 : La petite flamme tranquille. Quand l’os se met à chanter
  6. Résonner
    1. Exercice n°7 : recto tono
    2. Exercice n°8 : ouvrir le son
  7. Voir aussi
La tenstion juste de la corde

Lorsque la corde est trop tendue, elle casse; si elle ne l’est pas assez, elle ne sonne pas.

Bouddha

Exercice n°1 : Tenue – Tension – Respiration

Installez-vous verticalement et confortablement en position assise ou debout.

Vous posez votre conscience sur votre respiration. Elle est comme une porte battante.

  • Vous percevez simplement les deux mouvements que sont l’inspir et l’expir sans chercher à rien modifier. L’air entre et l’air sort.
  • Maintenant, vous vous placez dans chacun de vos expirs et vous vous relâchez dans les épaules pendant ce mouvement.
Percevoir le monde

Dès lors que tu relâches la saisie, l’espace est là, ouvert, hospitalier et confortable. Alors ne cherche plus, tout est à toi déjà. Ne va pas cherchez dans la jungle inextricable l’éléphant qui est tranquillement à la maison… Rien à faire, rien à vouloir, rien à forcer. Et tout se fait tout seul.

Lama Guendune Rimpoché.

Exercice n°2 : ouvrir la conscience
  • Revenez à la porte battante en posant votre conscience sur votre respiration naturelle. Laissez-là s’apaiser.
  • De cette porte battante, vous percevez tout ce qui vous parvient; que ce soit les bruits environnants, les sensation de votre corps, ou les pensées qui surgissent dans votre esprit. La conscience, lorsqu’elle est ouverte, est comme un miroir qui reflète ce qui lui est présenté sans jugement…. sans attachement… sans préférence. […] Votre conscience est large…. Si vous vous fixez sur une seule chose, elle se retrécit…. Donc, vous ne vous fixez sur rien et devenez spacieux. […] Laissez les sensations, les pensées ou les émotions traverser votre champ de perception comme des nuages. L’important est de ne pas y attacher. Voir aussi Ramener l’esprit en lui-même ou la méditation du calme mental et les trois techniques particulièrement efficaces pour le monde moderne :
  • 1. « Observer » la respiration
  • 2. Utiliser un objet
  • 3. La récitation d’un mantra
Ecouter

La visée vocale suscite une qualité d’écoute intégrale qui ne peut exister lorsque la personne qui s’exprime est entièrement préoccupée par l’aspect linguistique de son discours, ou par la volonté d’imposer ses idées.

P. Lebar : créer par la parole: se découvrir, s’ouvrir aux autres.

Exercice n°3 : Ecouter
  • Installez-vous en position verticale, debout ou assis.
  • Revenez à la porte battante de votre respiration, et percevez votre langue dans un état d’immobilité parfaite. Restez quelques instants, en observant l’immobilité de la langue…. La conscience posée sur la langue.
  • Placez un « O » dans votre expir, que vous chantez sans rien chercher d’autre qu’à laisser aller votre son au bout de votre expir. A la fin de l’expir, fermer le son en prononçant la consonne « m ».
  • Ecoutez maintenant le silence qui suit votre chant.
  • Recommencez plusieurs fois à laisser aller un son à différentes hauteurs et écoutez en vous-même le silence qui s’en suit.
  • Au bout de quelques minutes, prolongez votre silence. Vous allez percevoir que la peau de votre visage s’étire vers l’arrière dans la direction du sommet du crâne : le vertex. De ce que vous entendez vous allez maintenant sélectionner les aigus. Progressivement, vous avez l’impression que vous deux oreilles sont réunies au sommet du crâne pour former là un seul point d’écoute. Votre écoute est maintenant globale et large. Vous avez la sensation d’entendre de plus en plus loin et de plus en plus haut.
  • Revenez tout en vous installant dans cette écoute, à la porte battante, inspir, expir…. Vous allez ressentir que vous n’écoutez plus seulement avec le sommet du crâne mais que votre corps tout entier est à l’écoute. Non seulement vous entendez, mais vous percevez également dans le mêmet temps de façon très subtile toutes vos sensations physiques. Votre écoute devient un ainsi réellement disponibilité du corps tout entier, un gigantesque « oui » (ouïe) centrer vers l’intérieur et orienté vers l’extérieur.
Se centrer

Celui qui grâce au hara a pris conscience de ses racines se caractérise par une attitude naturelle et libre qui trahit ce qu’il est, ni plus ni moins, et c’est en cela que réside sa beauté humaine spécifique. Ainsi, la personne possédant le hara n’acquiert-elle pas seulement une meilleure stabilité et une plus grande force de réalisation (acquisition chère au moi) mais aussi la forme (Gestalt) qui correspond à sa personnalité profonde et qui lui permet de rester fidèle à son être essentiel tout en étant tourné vers le monde.

K.G. Durckheim

Lorsque le corps est solidement fixé dans sa verticalité, l’esprit l’est également. De là prennent leur essor le calme exempt de passion et la force intrépide.

Maîtres zen

Exercice n°4 : se centrer au hara

Exercice de base

Se centrer, c’est d’abord retrouver sa forme, être dans sa forme, se trouver en tant que forme. Les formes du moi sont visibles dans la façon dans le corps est en forme, c’est-à-dire placé. Etre dans sa forme dépend de la respiration. Lorsque l’homme retrouve sa forme, il trouve également ses limites. C’est à cette seule condition que le moi peut s’ouvrir et devenir transparent à l’être.

  1. L’exercice du centre de gravité « juste » commence par la position suivante : les jambes fermes, largement écartées, le buste ample et droit, les bras pendants, le regard à l’infini, c’est-à-dire dans l’attitude qui exprime ce que chacun de nous est, en fait, destiné à être : quelqu’un de droit, de libre et manifestant la lumière. Il est essentiel que celui qui s’exerce commence toujours par essayer de trouver cette attitude de base, tout à fait naturelle dans laquelle il est ancré en lui-même tout en étant relié au monde. Ce temps d’arrêt dans cette posture de base debout pourra être également l’occasion d’entrer dans différentes méditations, comme par exemple, l’écoute sonore des bruits de la forêt, ou l’exploration des cinq sens, sans pour autant descendre dans le ventre.
  2. Fermez les yeux et posez votre conscience sur votre respiration. Elle est comme une porte battante. Vous percevez simplement les deux mouvements que sont l’inspir et l’expir sans chercher à rien modifier. L’air entre et l’air sort.
  3. Relâchez-vous dans vos épaules lors de l’expir et prenez conscience de la stabilité progressive qui s’installe en vous. Vous affirmez en vous-même : « Mon corps et mon esprit sont Un. »
  4. Laissez aller une respiration abdominale (l’abdomen se gonfle à l’inspir et se dégonfle à l’expir).
  5. Vous visualisez maintenant une balle, de la taille d’une balle de ping-pong, située dans le bas de l’abdomen, juste sous le nombril. Amenez mentalement l’énergie de votre expir dans le centre de cette balle, puis marquez un temps d’arrêt. Arrêtez-vous un instant à la fin de l’expir, puis laissez remonter la balle à l’inspir. Vous recentrez à nouveau votre énergie de l’expir au cœur de la balle.

Progressivement, vous avez l’impression de vous installer dans votre bassin. L’expir devient de plus en plus long. Dürckheim parle de « faire son ventre ». Le point situé en bas de l’abdomen devient de plus en plus dense, et c’est vous tout entier qui prenez du poids, c’est-à-dire de la densité.

Restez longuement sur cette respiration et relâchez-vous toujours dans vos épaules lors de chacun de vos expirs.

Jacques Bonhomme, « la voix énergie », p.34 et « Hara, centre vital de l’homme » de Karlfried Graf Dürckheim, p.121

Exercice n°5 : marche centrée
  • Placez vos pieds l’un devant l’autre et balancez-vous sur chacun d’eux dans un rythme régulier, d’avant en arrière. Quand vous sentez votre stabilité sur chaque pied, continuez ce mouvement en fermant les yeux. Continuez ainsi jusqu’à ce que ce mouvment ne vacille plus que vous soyez enraciné sur chaque pied.
  • Marchez ensuite de façon très lente, relâchez dans vos épaules en plaçant votre main gauche point fermé au niveau de votre plexus solaire pendant que vote main droite repose sur votre main gauche. Un pas pour l’inspir et deux pas pour l’expir. Vous pouvez augmentez progressivement le nombre de pas sur l’expir. Chaque pas doit être entièrement conscientisé, ainsi que le mouvement de passage d’un pas à l’autre. Cet exercice est à la fois un exercice de respiration, d’ancrage et de rythme.
  • Au bout d’un temps suffisamment long ( de dix à vingt minutes), placez votre voix en chantant une voyelle, sur votre expir. Votre voix se recentrera ainsi également et s’incluera dans cette dynamique de stabilisation du moi et de sa forme.
Vibrer

Il est essentiel de comprendre que nos problèmes ne peuvent se résoudre au niveau de conscience dont ils sont issus. Il faut s’élever à un niveau énergétique plus élevé.

. R. Moss : Le Papillon noir : invitation à un changement radical.

Exercice n°6 : La petite flamme tranquille. Quand l’os se met à chanter
  • Placez-vous en position verticale. Imaginez que vous êtes tiré par un fil comme si vous étiez une marionette, par le sommet du crâne dans la direction du ciel. Le menton légérement rentré, votre colonne vertébrale se verticalise. Vous avez la sensation d’être plus grand.
  • Laissez venir en vous un son et chantez-le en prononçant « ong ». Laissez -le durer lorsque vous vous trouvez sur le « g ». Le son que l’on entendra sera alors le « ng ». Sur ce son, le dôme de votre langue se trouve collé à votre palais dur alors que la pointe repose contre les dents du bas, bouche légérement ouverte. Lorsqu’il en est ainsi, le pharinx (espace se trouvant en arrière de la bouche) est séparé de la bouche. Si vous ouvrez ou fermez la bouche en produisant ce son, on ne doit pas entendre de voyelle. Le son reste identique bouche ouverte ou fermée. Pour obtenir un lâcher-prise total, vous devez diminuer le son jusqu’au minimum audible. Les cordes vocales vibrent alors et transmettent ainsi leur vibration à la colonne vertébrale. C’est l’os qui se prend à chanter. Vous pouvez visualisez ce son très à l’intérieur comme une petite flamme tranquille partant du bas de l’abdomen et montant le long de votre colonne vertébrale. Ce son relâché doit donner l’impression à celui qui vous écouterait qu’il n’est pas directionnel.
  • Une fois obtenue ce son non directionnel et comlètement relâché, faites-le descendre sans forcer dans les graves.

Ce son, qui est à la fois énergétisant, permet à la voix, quand il est régulièrement répété, de trouver son axe et sa pleine résonnance osseuse. Il retimbre la voix et peut être un prélude à une façon énergétisante de chanter.

Résonner

Lorsque l’être communique avec sa profondeur, la voix évoque l’ampleur des espaces intérieurs, aussi vastes que le désert.

M. Paul : leçons du silence : méditation sur les arcanes du son et les lieux du chant

Exercice n°7 : recto tono
  • Prenez un texte que vous aimez bien ou un texte poétique.
  • Chantez un « O » sur un fa médian par exemple. Lisez le texte toujours sur cette même note (comme le ferait un moine). Relâchez-vous dans vos épaules et dans votre expir. Installez-vous sur vos deux pieds.
  • Au fur et à mesure que vous lisez ce texte, écoutez vos voyelles et efforcez-vous de percevoir chacune de vos syllabes. Prenez le temps d’inspirer et de vous installer, toujours sur cette même note, dans le flux de votre expir. Percevez la longueur de chaque voyelle et sa résonnance au niveau thoracique. Laissez allez ainsi longuement le flux vocal en relâchant les finales de chaque phrase.
  • Donnez lentement à votre voix plus d’intensité en lissant toujours sur une seule note. Vous allez ressentir progressivement la respiration de plus en plus fluide, la voyelle de plus en plus colorée et le rythme de plus en plus tranquille.
  • Lorsque vous vous sentez bien en lisant ainsi, lorsque vous ressentez que votre voix peut trouver sa force et pleine résonnance, replacez lentement les intonantions jusqu’à lire d’une façon normale et naturelle. Vous remarquez alors que votre voix s’est placée et a retrouvé sa force et sa résonnance. Votre centre de gravité vocal a ainsi repris sa place au niveau du bas de l’abdomen, dans le hara.
Exercice n°8 : ouvrir le son
  • Chantez un « O » sur la note de votre choix. Installez avec conscience le « O » jusqu’au bout de vorte expir. En prendant tout votre temps, laissez-le s’ouvrir lentement en vous.
  • Ecoutez ensuite le silence intérieur qui suit ce son.
  • Répétez cet exercice et ressentez profressivement l’unité corps-esprit que provoquera cette résonnance consciente.
Voir aussi

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